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15/05/2013

Soda Stereo, un groupe mythique de rock national

Nouveau chapitre consacré à la musique argentine.

[edit : 04/09/2014. Après 4 années dans le coma, le chanteur de Soda Stereo, Gustavo Cerati est décédé d'un arrêt respiratoire aujourd'hui]

L’actualité du jour nous invite à parler d’un groupe argentin légendaire formé en 1982, Soda Stéréo. En effet, voici exactement 3 ans que le chanteur et co-fondateur de ce groupe, Gustavo Cerati, se retrouve dans le coma suite à un AVC. Mais laissons d’ores et déjà le prétexte (peu allègre) pour nous consacrer au vrai sujet : l’histoire de Soda stéréo et le particularisme du rock national.

 

On a déjà évoqué ici quelques styles musicaux propres à l’Argentine, le tango bien sûr avec Jacinto Chiclana et le cuarteto de l’idole Rodrigo. Mais l’Argentine est aussi, et c’est bien connu un pays définitivement « rockero ».

Si l’on parle de rock national, c’est parce que le rock argentin est un mouvement musical à part entière, distinct du rock nord-américain ou européen, et qu’il constitue par ailleurs une vraie singularité dans le paysage musical latino-américain.

Au tournant des années 70-80, on voit émerger en Argentine de nombreux groupes de rock, souvent influencés par quelques grands groupes anglo-saxons. Leur particularité vient aussi de leur engagement politique souvent fort. Ces groupes apparaissent dans un contexte de dictature militaire. Les jeunes Argentins, en cette période de répression et d’oppression, vont vite s’identifier avec quelques chanteurs et groupes qui à travers leur musique symbolisent une forme de rébellion envers le pouvoir autoritaire : ils offrent dans leur musique énergique, leurs textes engagés, un véritable exutoire pour la jeunesse. Les premières idoles de cette époque sont Charly Garcia et sa bande Sui Generis ou encore Spinetta.

Au moment où la dictature s’achève en 1982, de nombreux groupes voient le jour, suivant l’élan impulsé par les groupes pionniers de la deuxième moitié des années 70. C’est ainsi que Soda Stereo voit le jour.

Composé de Gustavo Cerati, Zeta Bosio et Charly Alberti, le groupe peu à peu s’affirme sur la scène argentine, avec une signature musicale propre et des vidéos-clips innovants (un point important dans leur succès). En l’espace de 5 ans, Soda Stereo réalise une vraie prouesse : devenir le premier groupe de rock argentin à s’imposer dans tous les pays d’Amérique latine. De fait, avec Soda Stereo, on voit l’émergence internationale du rock en espagnol.

En l’espace de 15 ans, entre 1982 et 1997, année de sa dissolution, Soda Stereo a vendu plus de 13 millions d’albums.

 

 

03/05/2013

1 dollar pour presque 10 AR pesos

Nous y voilà. Le taux de change du dollar blue (au marché noir) frôle aujourd’hui la barre symbolique des 10 pesos, soit près du double du taux de change officiel.

Le ministre de l’économie, Amado Boudou, est intervenu pour dire que les mouvements de devises sur le marché non-officiel étaient « marginaux et spéculatifs ». Ce qui a dû en faire rire plus d’un.

Dollar photo ctv cvn.jpgLa confiance dans le peso argentin est à son niveau le plus bas depuis bien longtemps. Changer des pesos à l’extérieur du pays est désormais devenu quasi impossible, personne ne souhaitant s’encombrer de cette monnaie qui semble partie pour un nouveau plongeon sans fin.

Du côté des Argentins, on cherche de plus en plus à récupérer des dollars, monnaie refuge dans un système économique marqué par une inflation continue et une instabilité de plus en plus grande. Mais acheter des dollars donne chaque jour plus le vertige, tant le prix ne cesse d'augementer.

A l’heure actuelle, la plupart des entreprises étrangères, y compris du Mercosur, refusent d’investir en Argentine, voire repoussent ou annulent des projets, tant les perspectives sont négatives.

Les élections législatives en octobre pourraient bien être le moment-clé de la situation économique. Le gouvernement Kirchner va en effet tout faire pour neutraliser les prix et le taux de change officiel jusque-là. Ce qui s’ensuivra ? Beaucoup parient sur une dévaluation en fin d’année.

En attendant, les touristes venant en Argentine ont bien compris qu’ils n’avaient aucun intérêt à retirer de l’argent au distributeur avec leur carte. A Buenos Aires, les « cuevas » (agences au marché noir) du microcentro ne désemplissent pas. Les rabatteurs, au cri de « cambio, cambio ! », sur la calle Florida, n’ont aucun mal à trouver des clients !

Quant à l'euro, il est aujourd'hui aux alentours du 12 pesos sur le marché parallèle. 

 

01/05/2013

Qui sont les fous ?

Hier fut encore une journée à marquer d’une pierre blanche à Buenos Aires … Parce que l’on célébrait le couronnement de Maxima, première reine d’origine argentine ? Que nenni.

Police Macri Borda - P12.jpgParce que la violence policière avait encore frappé, et qu’ils furent des milliers à descendre dans la rue pour condamner les brutalités de la police métropolitaine de Macri.

Cette fois-ci, comble du cynisme, la violence s’est déchaînée dans l’enceinte d’un hôpital. Le Borda est le plus ancien hôpital psychiatrique d’Argentine. Inauguré en 1865, sous le nom de Hospicio San Buenaventura,  il a été précurseur dans la recherche neurobiologique et psychopathologique.

3 mois après les violences du Parque Centenario, la police de Macri s’en est pris à une institution de santé publique. On n’arrête pas le progrès…

 

Que s’est-il passé au Borda ?

Le 26 avril, aux premières heures du jour, la police métropolitaine a fait irruption dans l’enceinte du Borda pour prendre possession de plusieurs bâtiments, servant d’ateliers aux patients de l’hôpital.

Cela fait déjà plusieurs mois que le gouvernement de la ville avait fait part de ses intentions de récupérer une partie du terrain, sur lequel est installé le Borda dans le quartier de Barracas au sud de Buenos Aires. L’objectif annoncé : y implanter des services du gouvernement local.


Agrandir le plan

 

Depuis cette annonce, les représentants de l’hôpital avaient élevé leur voix contre ce qu’ils considéraient comme une atteinte directe à la santé publique. Les syndicats quant à eux ont rapidement affirmé qu’il ne s’agissait, ni plus ni moins, que d’une manœuvre visant à récupérer du foncier, pour ensuite faire du développement  immobilier.

L’arrivée impromptue des policiers le 26 avril a rapidement entraîné des affrontements, médecins, infirmiers, patients, défendant l’atelier et le terrain de l’hôpital. Les journalistes avertis de l’opération se sont aussi vite retrouvés la cible de la répression policière. Au total, 80 personnes ont été blessées, parmi lesquelles 20 patients du Borda.

 

La réaction de Macri

Au lendemain des événements, Macri a de son côté dénoncé les violences exercées par le personnel, les patients du Borda, et par les syndicats de fonctionnaires… Il a refusé de répondre à la question de Pagina 12, qui lui demandait en conférence de presse s’il avait lui-même donné l’ordre de réprimer les opposants par la force.

 

La marche du 30 avril


Pendant que Maxima se faisait couronner de l’autre côté de l’Atlantique, une marche réunissant les fonctionnaires publics ainsi que de nombreux mouvements de la société civile, ont envahi l’avenue de mai. Les leaders syndicaux ont réclamé un « procès politique » de Macri et la démission du ministre de la Sécurité du gouvernement local, Guillermo Montenegro.

« Criminalisation des mouvements sociaux », refus du dialogue, violence policière… le tableau était plutôt noir en cette veille de 1er mai.

 

Photo de l'intro : issue de Pagina 12

23/04/2013

"Soy Cordobés" de Rodrigo

En matière musicale, si l’on dit « Argentine » à l’étranger, on pense directement « tango ». Mais de fait, le tango n’est que très minoritairement dansé ici. Les jeunes Porteños préfèrent se déchaîner sur le cuarteto, qui est sans aucun doute, avec la cumbia l’un des rythmes les plus populaires.

Rodrigo , surnommé El Potro, était LE pape du cuarteto dans les années 90. Ce chanteur originaire de Cordoba a connu un succès phénoménal en quelques années avec des tubes, tels que « Soy Cordobés », « Como olvidarla », « Lo mejor del amor »…


Sa carrière-éclair s’est tragiquement interrompue en 2000, lorsqu’il est décédé suite à un accident de voiture. Mais plus de 10 ans après, rien de tel qu'une chanson del Potro pour mettre de l’ambiance dans une soirée argentine !

19/04/2013

18A, réforme de la justice et scandale « dinero K »

 

Nouveau cacerolazo géant prévu ce soir sur la place de Mai, en réponse à la réforme de la justice préparée par le gouvernement Kirchner… Le reportage de Lanata (« La ruta del dinero K », diffusé dimanche dernier sur un scandale financier lié à des proches de CFK, a jeté un peu plus d’huile sur le feu.

justicia.jpgContrairement aux manifestions massives du 8N, la marche prévue ce soir se réunira non seulement à l’appel de membres de la société civile, mais également à l’appel des principaux partis et syndicats d’opposition. Mauricio Macri, Elisa Carrio, Hugo Moyano ont demandé à tous leurs partisans de se mobiliser ce soir.

Principal sujet de contestation : la réforme de la justice. Le gouvernement Kirchner présente la réforme comme une lutte contre la corruption et le népotisme… et de fait, le système judiciaire argentin est loin d’être un exemple de transparence, de décisions impartiales, en un mot un exemple de justice. Une réforme est donc nécessaire.

Mais pour les opposants, le projet du gouvernement est une atteinte à la séparation des pouvoirs. Il ne viserait qu’à favoriser les kirchnéristes au sein de la magistrature. En effet, le point le plus contesté est l’élection par le vote populaire des membres du Conseil de la magistrature. 

Hasard de calendrier ou coïncidence heureuse pour les opposants, le très célèbre journaliste d’investigation Jorge Lanata a rendu publique ce Jorge Lanata Periodismo para todos.jpgdimanche une enquête sur un personnage très proche des Kirchner, Lazaro Baez, qui aurait fait sortir du pays via la société financière La Rosadita, plusieurs millions de dollars. A une époque où l’AFIP renforce de manière extrême ses contrôles, voilà qui bien sûr n’a pas manqué de scandaliser tous les critiques du gouvernement, et au-delà, les partisans K soucieux de transparence politique.

Les citoyens mécontents en Argentine ne cessent plus de se faire entendre… Il faut dire que la plupart des voyants économiques du pays sont au rouge : les devises connaissent une flambée sans pareil au marché noir, les libertés semblent de plus en plus atteintes (+20% sur tous les billets d’avion pour partir à l’étranger), les investissements étrangers sont en recul constant...

Mais le gouvernement essaie de maintenir le cap (et d’éviter la dévaluation), avant les prochaines élections d’octobre pour les gouverneurs de province.

14/04/2013

La réserve San Guillermo face à Barrick Gold

 

Difficile d’y échapper depuis quelques semaines… Les affiches de Greenpeace « Sauvons la réserve de San Guillermo » ont envahi les rues de Buenos Aires. Très grosse opération de comm’, assez inhabituelle pour une ONG... De quoi retourne-t-il donc ?

Greenpeance San Guillermo.JPG

 

La réserve de biosphère de San Guillermo

Située dans la province de San Juan, le long de la Cordillère des Andes, la réserve représente une superficie très importante de presque 1 million d’ha. Une partie de la réserve, d’environ 150 000 ha, forme le Parc National San Guillermo.

Classée au patrimoine de l’UNESCO en 1980, la réserve comporte deux régions phytogéographiques : le Chaco (forêts humides) et la région andine (montagnes sèches et steppes). Elle est l’habitat naturel de la vigogne et du guanaco, et plus marginalement du puma et du renard doré.

Une campagne qui vise la multinationale Barrick Gold

La campagne coup de poing de Greenpeace vise à arrêter les projets de mine d’or, menés par la multinationale canadienne et géant de l’exploitation aurifère Barrick Gold.

Projet Pascual Lama.jpgLe projet baptisé Pascua-Lama est en gestation depuis 2000, date à laquelle Barrick Gold acquiert les terrains concernés. La zone d’extraction se situe au niveau de la frontière chilo-argentine, dans les montagnes andines, et à 10 km de la mine Veladero dont Barrick est également propriétaire.

Pascua-Lama est considéré comme l’un des projets aurifères les plus rentables du monde, compte tenu de la quantité d’or attendue et des faibles coûts liés à son extraction. Les réserves sont estimées à 18 millions d’onces d’or et 676 millions d’onces d’argent.

Les projets miniers de Barrick Gold se trouvent à l’extérieur du « cœur » de la réserve (ce fameux noyau de 150 000 ha), dans les zones dites de « transition ». Du côté de Barrick Gold, il a été affirmé lors du lancement du projet que les zones d’extraction se situeraient hors de la réserve, point contesté depuis le début par les opposants à la mine.

Les précédents à la campagne de Greenpeace

De nombreuses associations ont déjà dénoncé par le passé les dommages environnementaux et sociaux liés aux activités de Barrick Gold. Cela a notamment été le cas pour les activités minières menées en Tanzanie, ou en Papouasie Nouvelle Guinée.

Concernant le projet de San Guillermo, le Centro de Derechos Humanos y Ambientes (CEDHA) avait publié dès 2011 un communiqué à l’attention des éventuels partenaires financiers de Barrick Gold, pour signaler que le financement du projet de la Barrick contrevenait aux « Equator principles ».

 Dans ce rapport, le CEDHA dénonçait l’impact qu’auraient les activités minières sur les glaciers de la région (Coconta, Toro1, etc.), et par ricochet sur l’eau potable et l’irrigation dans les territoires dépendant des glaciers, ainsi que sur les écosystèmes de la réserve.

 

En juillet 2012, la Barrick Gold avait subi un revers après un arrêté de la Cour suprême de justice qui l’enjoignait à respecter la loi de protection des glaciers.

 

Que Greenpeace dénonce-t-il à travers la campagne ?


Malgré ce revers, la mise en place du projet reste toujours à l’ordre du jour. La mine de Pascua-Lama est censée entrer en activité mi-2014.

Dans son rapport, Greenpeace demande à ce que la Réserve soit restructurée de sorte qu’un territoire plus grand soit considéré comme cœur de la réserve, et en tant que tel, intouchable.

La plupart des impacts dénoncés par Greenpeace reprennent ceux déjà dénoncés par la CEDHA :

  • La question fondamentale de l’eau (système lié aux glaciers, eaux souterraines et système lacustre)
  • Impact sur les agricultures en dépendant
  • Impact sur la faune et la flore de la réserve
  • Impact sur le tourisme
  • Impact sur le patrimoine archéologique (plusieurs sites précolombiens concernés).

L’étude de l’ONG précise qu’en février 2013 « la commission d’évaluation environnementale [comision de evaluacion ambiental – CEA] d’Atacama [Chili] a décidé à l’unanimité une amende 100 millions de pesos chiliens, compte tenu des irrégularités détectées dans la gestion du projet en matière d’environnement ».

De fait, on apprend le 10 avril sur le site de la Barrick Gold que les opérations côté chilien sont suspendues… Côté argentin, le projet se poursuit

Le petit puma choisi pour être l’emblème de la campagne (et pourquoi pas une vigogne ? moins mignonne ? Greenpeace s’y connaît en marketing !) saura-t-il arrêter le géant minier ?

 

 

En savoir plus :

Ø         ** Le rapport de Greenpeance sur la réserve San Guillermo

Ø        **  Protest Barrick : Site d’une ONG qui lutte contre les projets de la Barrick Gold

         

 

        Crédit photos : Affiche dans les rues de BA (Isabelle Laumonier); Plan des Mines (Barrick Gold)

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