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31/03/2013

Le Pape François et la communication politique

Depuis que le pape François a été élu, les rues des Buenos Aires et les vitrines de magasins se couvrent d'affiches et de pancartes à son effigie... On l'avait dit ici, ce pape argentin a redonné un coup de fouet à la fierté nationale.

Mais à y regarder de près, on constate que l'image du Saint Pontife est avant tout récupérée à des fins politiques. Le gouvernement de la ville comme la Nation "glorifient" François, en sa qualité de représentant de l'Eglise, .... et en tant que fédérateur de voix. L'objectif électoraliste ne sort jamais de la ligne de mire.

Pape François Pâques récupération politique.JPG

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Photos: Isabelle Laumonier


NdA :  le Pro est le parti de Macri, gouverneur de Buenos Aires. Sur la photo du milieu, on voit les mains de Cristina Kirchner et celles du pape François (Equipos de difusion est un organe de communication politique, soutien fidèle au kirchnérisme)

13/03/2013

Le pape est argentin ! Jorge Bergoglio devient François 1er

La nouvelle de l'année voire du siècle pour la communauté catholique latino-américaine...
Le nouveau pape est argentin. Pour la première fois dans l'histoire de l'Eglise, le plus haut poste de l'Eglise est occupé par un non-européen.

Jorge Bergoglio nouveau pape argentin.jpgJorge Bergoglio, désormais "Francesco primo", a une lourde tâche devant lui : effacer les scandales financiers qui ont secoué récemment le Vatican, trouver une solution aux problèmes récurrents de pédophilie qui touchent l'Eglise, moderniser une institution qui souffre considérablement, notamment face à la montée en puissance des églises évangéliques...

Agé de 76 ans, Jorge Bergoglio, archevêque de Buenos Aires, semble avoir quelques années devant lui pour mener à bien des changements longs et profonds. Reste à savoir quelles sont les intentions de ce pape jésuite...

Côté politique, Jorge Bergoglio est connu pour ses positions tranchées et ses divergences marquées avec la Casa Rosada : le journal Perfil n'hésitait pas parler de lui comme l'"ennemi public" du kirchnérisme.

Considéré comme conservateur, il s'était opposé avec force et vigueur au mariage gay, et s'est toujours élevé contre l'avortement (le fait qu'il devienne pape ne risque-t-il pas d'ailleurs de retarder la légalisation de l'avortement dans les pays d'Amérique latine).
Une lettre écrite à des religieuses carmélites au sujet du mariage gay avait fait couler beaucoup d'entre, de par son contenu très virulent et opposé à tout changement de société.

Par ailleurs, il est à noter que Bergoglio avait été accusé lors de la dernière élection papale d'avoir "contribué" à la séquestration de deux prêtres durant la dernière dictature militaire et d'avoir entretenu des liens compromettant avec la junte.

A l'annonce de son élection, de nombreux internautes argentins ont d'ailleurs vivement réagi, en rappelant le rôle tristement connu de l'Eglise durant ces années sombres de l'Argentine.


Mi-février, le spécialiste mexicain des religions Roberto Blancarte annonçait qu'un pape latino risquait d'être plus conservateur qu'un européen.
Symbole jésuite.png
C'est la première fois qu'un Jésuite devient pape. Les Jésuites qui furent chassés d'Amérique latine en 1767 après y avoir créé un presque "empire" reviennent en pleine lumière... et de quelle manière !


Dans les rues de Buenos Aires, les klaxons retentissent déjà de tous côtés : la nouvelle est évidemment historique.

Un pape latino-américain peut-il cependant moderniser une Eglise qui en a plus que jamais besoin ? Le doute est permis.

02/03/2013

Fonds vautour : ce n'est pas fini...

Même si  le retour de la frégate Liberté a été célébré en grandes pompes en décembre dernier, l’Argentine n’est toujours pas sortie des serres des vautours…

Les fonds NML et Aurelious ont effet porté l’affaire devant un tribunal new-yorkais qui se réunissait cette semaine, afin de déterminer si l’Argentine aurait ou non à rembourses ses créditeurs, et sous quelle forme.

fonds vautour, procès dette, marché de la dette, argentine, fonds NML, Amado Boudou, dette souveraine, banquerouteCe mercredi, le vice-président argentin Amadou Boudou accompagné du ministre de l’économie Hernan Lorenzino, sont allés défendre le dossier devant les juges. Et l’enjeu est de taille : parvenir à casser le jugement en première instance, qui fin novembre 2012, avait délibéré en faveur du remboursement de 1,3 md de dollars aux 2 fonds concernés.

L’argument de l’Argentine pour refuser le paiement se fonde sur un principe d’équité (« traitement égalitaire »).En 2005 et 2010, le pays avait proposé deux accords massifs d’échanges de dettes avec ses créanciers, pour mettre un point final à la banqueroute de 2001. Au cours de ces échanges, les créanciers avaient accepté des réductions de dettes, allant jusqu’à 75%. Mais NML et Aurelius ont toujours refusé d’entrer dans ces échanges, réclamant la totalité du paiement de la dette.

Point intéressant : l’Argentine est soutenue par le gouvernement américain qui estime que le procès intenté par les fonds NML et Aurelius va à l’encontre d’une restructuration ordonnée des dettes souveraines au niveau international.

Si les fonds obtenaient gain de cause –ce qui ne saura connu que dans plusieurs mois- ceci aura des conséquences extrêmement brutales. Et le fait que des acteurs financiers parviennent à obtenir des jugements contraires aux décisions de politique internationale n’est pas la moindre… Le club de Paris a-t-il encore un vrai pouvoir dans un tel contexte ?

L’Argentine a déjà fait savoir que si le tribunal new-yorkais venait à confirmer le jugement de première instance, elle refuserait de payer. Selon l’avocat représentant l’Argentine, donner raison aux fonds vautours, non seulement pourrait entraîner une nouvelle faillite du pays, et constituerait une jurisprudence dramatique par rapport aux pays pauvres, dont une grande partie de la dette est détenue par ses acteurs financiers.

De leur côté, les fonds impliqués estiment que l’Argentine est en mesure de payer la somme exigée.

Ce procès a déjà été appelé par le Financial Times « Procès du siècle » en matière de traitement de marché de dette. Les juges ont finalement intimé l’Argentine de proposer une solution aux fonds d’ici un mois.

 

>> Consulter le site de Jubilee, une ONG américaine qui milite en faveur des pays en développement, dans le traitement de la dette.

 

EDIT 6 avril 2013 > L'Argentine a proposé vendredi dernier, à NML et Aurelious des conditions de remboursement équivalentes à celles proposées à ses créditeurs en 2010, restant ainsi sur sa ligne de "traitement équitable". La réponse des fonds "vautours" devra être donnée avant le 22 avril.

12/01/2013

Cristina Kirchner au chevet de Chavez

Cristina Kirchner était aujourd’hui à Cuba pour rendre visite au président vénézuélien, qui a subi une nouvelle opération le 11 décembre. Atteint d’un cancer depuis 2011, Hugo Chavez est pour quatrième fois hospitalisé à l’hôpital militaire de la Havanne.

Réélu le 7 octobre 2012 (il est au pouvoir depuis 1999), Hugo Chavez devait prêter serment le 10 janvier devant l’assemblée. Son état de santé, visiblement préoccupant, ne lui a pas permis d’assurer le déplacement.

CFK et Chavez.jpg

En Amérique latine, ses soutiens se mobilisent et souhaitent ainsi démontrer à l’opposition vénézuelienne que Chavez n’est pas encore enterré. Evo Morales (Bolivie) et Pepe Mujica (Uruguay) se sont rendus à Caracas pour rappeler leur soutien inconditionnel au leader de gauche. L’intention de Cristina en se rendant à Cuba était bien la même.

Il faut dire que le pouvoir de Chavez est d’ores et déjà remis en cause, la constitution n’étant selon les opposants pas respectée. Celle-ci prévoit en effet que le président soit sur le territoire vénézuélien au moment de prêter serment. En tout état de cause, si l’absence de Chavez venait à se prolonger, de nouvelles élections seraient très prochainement organisées… si tant est que les institutions fonctionnent. Chavez avait de son côté fait savoir que s’il ne parvenait pas à vaincre son cáncer, il invitait les Vénézuéliens à élire comme nouveau président, l’actuel vice-président Nicolas Maduro.

CFK s’envolera quant à elle dans la foulée pour une “tournée commerciale” qui la conduira aux Emirats Arabes Unis, au Vietnam et en Indonésie. Objectif : vendre, vendre coûte que coûte, la balance commerciale argentine en a besoin, et au passage négocier pour un peu de pétrole…

Photo : Cristina Kirchner et Hugo Chavez 

10/01/2013

Et un peu de propagange kirchnériste pour commencer 2013...

Bien sûr, l'occasion était en or...

Une nouvelle année qui commence avec le retour de la "fiancée" tant attendue, voilà qui pèse lourd côté symbole. La fiancée, c'est la liberté. La frégate Liberté.

Après trois mois d'imbroglio judiciaire avec le Ghana et d'opposition farouche aux fonds vautours, l'Argentine a fini par obtenir la restitution de son navire-école, qui avait été "saisi" dans le port de Tema.

Hier, l'arrivée du bateau à Mar del Plata ne pouvait que donner lieu à une grande célébration, et ce d'autant plus qu'en ce début janvier, la côte argentine est bondée à craquer. L'heure est aux vacances d'été, à la détente, et à la fête.

 

 

Selon les chiffres officiels, près de 200 000 personnes étaient réunies pour voir la Liberté toucher la terre argentine. Cristina, plus capitaine que jamais, a rappelé dans son discours l'absolue souveraineté de l'Etat argentin.

Cristina Capitana.jpg

Sans aucun doute, voilà un beau coup de publicité... qui permet un instant de faire oublier les nombreux enjeux qui attendent le pays pour 2013.

 

29/12/2012

Fin d'année animée !

L’année 2012 tire à sa fin… et ces dernières semaines en Argentine ont encore été l’occasion de nombreux rebondissements.

Expropriation de La Rural

En avril, l’expropriation d’YPF, la société pétrolière argentine qui avait été vendue à l’espagnole REPSOL sous l’ère Menem, avait fait couler beaucoup d’encre… Cristina Kirchner a remis le couvert en cette saison de fêtes.

la-rural palermo.JPGLe 20 décembre, le gouvernement annonçait l’expropriation de « La Rural », un centre d’exposition (connu essentiellement pour son salon de l’agriculture) situé en plein Palermo, l’un des quartiers chic de Buenos Aires. Pour de nombreux commentateurs, il s’agissait là pour le gouvernement de rappeler son pouvoir, alors qu’il venait d’essuyer un échec important avec le report de l’application de la loi des médias.

 Le gouvernement Kirchner a toujours été opposé aux très puissants lobbys agricoles argentins, qui n’ont pas manqué de protester vertement lors de l’annonce de l’expropriation.


Revers du gouvernement dans sa lutte contre le groupe Clarin

Le 7D (7 décembre) aurait dû être un jour de triomphe pour le gouvernement. Ce jour-là, devait voir la dissolution du « monopole » du groupe Clarin, propriétaire du quotidien Clarin mais aussi d’une véritable nébuleuse de médias.

 Groupe Clarin monopole.jpg

 

Le quotidien Clarin est le journal le plus populaire d’Argentine ; associé à la myriade d’autres journaux, de radios, de canal de télé qu’il possède, il se présente comme la voix de l’opposition au kirchnérisme.

Grâce à de nombreuses actions en justice et semble-t-il de forts appuis au sein du pouvoir judiciaire, le groupe Clarin est parvenu à faire reporter la loi.

L’opposition entre le gouvernement et le groupe Clarin n’a cessé d’enfler depuis 2008, date à laquelle les bonnes relations entretenues entre les Kirchner et Clarin ont soudain pris fin… pour une raison inconnue (les relations entre Hector Magnetto, co-propriétaire de Clarin et Nestor Kirchner étaient jusque là excellentes, les deux hommes ayant de nombreux tête-à-tête).

Aujourd’hui, c’est une véritable guerre verbale et judiciaire que se livrent et Ernestina Herrera de Noble, propriétaire majoritaire de Clarin.

Le quotidien Clarin est le journal le plus populaire d’Argentine ; associé à la myriade d’autres journaux, de radios, de canal de télé qu’il possède, il se présente comme la voix de l’opposition au kirchnérisme.

L’histoire de Clarin et ses relations avec le pouvoir sont particulièrement compliquées. Il est généralement reconnu que Clarin était très proche de la dictature. En 2002, les Grands-mères de la place de mai ont d’ailleurs porté plainte contre Herrera de Noble, en l’accusant d’avoir adopté des enfants de disparus (ce qui a été infirmé par des tests ADN, en octobre 2012).

 

La saga judiciaire Kirchner-Clarin se poursuivra en 2013… Qui aura le dernier mot ?