29/12/2012
Fin d'année animée !
L’année 2012 tire à sa fin… et ces dernières semaines en Argentine ont encore été l’occasion de nombreux rebondissements.
Expropriation de La Rural
En avril, l’expropriation d’YPF, la société pétrolière argentine qui avait été vendue à l’espagnole REPSOL sous l’ère Menem, avait fait couler beaucoup d’encre… Cristina Kirchner a remis le couvert en cette saison de fêtes.
Le 20 décembre, le gouvernement annonçait l’expropriation de « La Rural », un centre d’exposition (connu essentiellement pour son salon de l’agriculture) situé en plein Palermo, l’un des quartiers chic de Buenos Aires. Pour de nombreux commentateurs, il s’agissait là pour le gouvernement de rappeler son pouvoir, alors qu’il venait d’essuyer un échec important avec le report de l’application de la loi des médias.
Le gouvernement Kirchner a toujours été opposé aux très puissants lobbys agricoles argentins, qui n’ont pas manqué de protester vertement lors de l’annonce de l’expropriation.
Revers du gouvernement dans sa lutte contre le groupe Clarin
Le 7D (7 décembre) aurait dû être un jour de triomphe pour le gouvernement. Ce jour-là, devait voir la dissolution du « monopole » du groupe Clarin, propriétaire du quotidien Clarin mais aussi d’une véritable nébuleuse de médias.
Le quotidien Clarin est le journal le plus populaire d’Argentine ; associé à la myriade d’autres journaux, de radios, de canal de télé qu’il possède, il se présente comme la voix de l’opposition au kirchnérisme.
Grâce à de nombreuses actions en justice et semble-t-il de forts appuis au sein du pouvoir judiciaire, le groupe Clarin est parvenu à faire reporter la loi.
L’opposition entre le gouvernement et le groupe Clarin n’a cessé d’enfler depuis 2008, date à laquelle les bonnes relations entretenues entre les Kirchner et Clarin ont soudain pris fin… pour une raison inconnue (les relations entre Hector Magnetto, co-propriétaire de Clarin et Nestor Kirchner étaient jusque là excellentes, les deux hommes ayant de nombreux tête-à-tête).
Aujourd’hui, c’est une véritable guerre verbale et judiciaire que se livrent et Ernestina Herrera de Noble, propriétaire majoritaire de Clarin.
Le quotidien Clarin est le journal le plus populaire d’Argentine ; associé à la myriade d’autres journaux, de radios, de canal de télé qu’il possède, il se présente comme la voix de l’opposition au kirchnérisme.
L’histoire de Clarin et ses relations avec le pouvoir sont particulièrement compliquées. Il est généralement reconnu que Clarin était très proche de la dictature. En 2002, les Grands-mères de la place de mai ont d’ailleurs porté plainte contre Herrera de Noble, en l’accusant d’avoir adopté des enfants de disparus (ce qui a été infirmé par des tests ADN, en octobre 2012).
La saga judiciaire Kirchner-Clarin se poursuivra en 2013… Qui aura le dernier mot ?
20:31 Publié dans Economie argentine, Politique argentine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la rural, expropriation, clarin, herrera de noble, magnetto, nestor kirchner, cristina kirchner | Facebook | | |
03/05/2012
YPF et le maté, des symboles argentins
C’était dans l’air… Le gouvernement Kirchner a, courant avril, exproprié à hauteur de 51% l’espagnol REPSOL qui détenait la compagnie pétrolière argentine YPF. Accusant REPSOL de ne pas avoir suffisamment investi, obligeant ainsi le pays à devoir importer une grande quantité de pétrole, le gouvernement a donc décidé d’être offensif, encore une fois.
YPF qui avait été privatisé, sous Menem, dans les années 90, rentre à nouveau dans le giron de l’Etat. Ce coup d’éclat a bien sûr engendré de très nombreuses réactions. Dans la population argentine, c’est la joie et la fierté qui l’ont emporté, sous la bannière de la « souveraineté argentine ». Côté scène internationale, l’Argentine s’est à nouveau fait copieusement siffler… L’Union Européenne a estimé que l’action du gouvernement de Cristina Kirchner s’apparentait à un « tremblement de terre sur la scène entrepreneuriale internationale ».
En Argentine, on défend la légitimité de cette prise de pouvoir. Aujourd’hui le déficit énergétique argentin s’élève à 3 milliards de dollars et ce, alors même que le pays, recèle de quantités de ressources. REPSOL est ainsi présenté comme le grand coupable de cette dérive qui a conduit le pays à devenir importateur d’or noir. La question est bien sûr de savoir quels sont les moyens dont disposent le gouvernement pour financer tous les investissements nécessaires à une production intensive…
Cette question n’est cependant guère soulevée pour le moment, tant la campagne de communication orchestrée autour de l’expropriation a bien fonctionné. Des affiches innombrables de la Campora ont ainsi envahi les rues de Buenos Aires pour se féliciter de cette victoire argentine. La même Campora invitait la semaine dernière tous les Porteños à se retrouver au Stade Velez pour célébrer le rêve devenu réalité du couple Nestor-Cristina Kirchner. Et la Campora, c’est quoi ? Un mouvement de jeunes engagés politiquement dirigé par le fils Kirchner, Maximo, et ses amis, qui occupent désormais une place de choix dans le gouvernement.
Beaucoup de bruit qui réussit presque à couvrir l’inflation galopante… Toutefois, il y a quelques semaines, la situation a été sur le point de s’enflammer. Les prix du maté ont effet soudain violemment augmenté, du fait de la sécheresse qui a durement touché les producteurs de yerba maté. Conscient que la population n’apprécierait guère un renchérissement sévère de ce qui constitue l’un des éléments de son identité, le gouvernement est vite intervenu pour fixer des limites tarifaires. On achète bien le silence du peuple…
Décidément, l’Argentine vit une drôle de période...
05:50 Publié dans Economie argentine, Politique argentine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ypf, repsol, expropriation, maté, campora | Facebook | | |