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13/01/2014

Argentine : bilan 2013

2013 s’est achevé en Argentine dans la même cacophonie qu’elle avait commencée ! Inflation au plus haut (avec la nouvelle augmentation massive et très symbolique du prix des tickets de bus et de métro, respectivement + % et + %), le dollar blue à plus de 10 pesos, et qui plus est une canicule de 3 semaines qui a mis en surchauffe tout le système électrique de Buenos Aires, conduisant à une vague sans précédent de coupures d’électricité… Bref, 2013 s’est révélée conforme aux pronostics : douloureuse !

 

Jetons le regard par-dessus pour l’épaule pour revisiter les événements marquants de cette année.

CFK retour à la vie politique novembre 2013.jpg

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02/11/2013

La loi des médias approuvée

C’est une des infos importantes de la semaine en Argentine. Alors que les élections législatives venaient d’ébranler le pouvoir en place, la « ley de medios » a finalement été approuvée par la Cour suprême de justice, à l’issue de 4 années de lutte acharnée entre le gouvernement et le groupe Clarin.

Ley de Medios Démocratie ©Isabelle Laumonier.JPG


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28/10/2013

Législatives en Argentine : recul du kirchnérisme

Le kirchnérisme vit-il ses dernières heures ?

Alors que Cristina Kirchner se trouve en congés de la vie politique pour raisons de santé, les élections qui ont eu lieu hier ont donné un léger coup de massue au Frente para la Victoria.

Les primaires (PASO) du mois d’août  n’étaient pas de bon augure, et les kirchnéristes ont dû après ce second tour admettre ce qui ressemble à une défaite, derrière un masque de victoire, car il le faut le rappeler : en total de votes, le parti de Cristina Kirchner reste la première force politique du pays.

La sanction est cependant tombée  dans les districts les plus importants du pays : à Buenos Aires, Cordoba, Santa Fe, et Mendoza, ce sont les listes d’opposition qui ont gagné et parfois très haut la main.

Frente-Renovador-Sergio-Massa.png 
Sergio Massa


A Buenos Aires, le représentant de Kirchner,  Martin Insauralde a dû se contenter de 32,18% des voix, laissant loin devant Sergio Massa (Frente Renovador), qui avec plus de 43% des voix s’est positionné de manière forte dans le combat présidentiel à venir.

Autres gagnants mais sans doute moins bien dangereux adversaires pour les présidentielles de 2015 : Hermés Binner à Santa Fe, Julio Cobos à Mendoza et Juan Schiaretti à Cordoba.

jorge-altamira-PO.jpgAutre résultat à signaler : les 3 sièges de députés gagnés par le Frente de Izquierda de Jorge Altamira (photo). Après 8 ans d’absence, c’est le retour d’un parti classé trotzkiste dans l’hémycicle argentin. Bien qu’anecdotiques en terme de pouvoir acquis, ces trois sièges représentent toutefois un changement dans l’électorat argentin, où des déçus du kirchnérisme vote désormais pour un programme de gauche plus radical et plus fidèle aux intérêts des ouvriers.

En pleine récupération de son opération d’un hématome au cerveau, Cristina Kirchner se retrouve donc face à un paysage politique modifié : si sur le total des votes, le Frente para la Victoria reste gagnant, le rejet de ses candidats dans les grandes villes est un défi direct adressé à la présidente.


Mauricio Macri.jpg

Mauricio Macri, le maire de Buenos Aires et opposant historique à Cristina, a lui aussi du  souci à se faire, car son duel  envisagé en 2015 s’est transformé en un combat à 3 têtes, avec Massa qui vient chasser désormais sur les terres du PRO (le parti de Macri). Côté programme pourtant, bien des idées similaires et pas des plus enthousiasmantes : de la sécurité, encore et toujours ; de la lutte contre l’inflation ; et pour le reste ??

Binner ou le Frente de Izquierda pourront-ils jouer les trublions ? Il est très tôt pour le dire. Deux années encore pour que les partis affinent leurs stratégies. 

 

01/10/2013

CFK - Mujica : le match

Si l'Argentine et l'Uruguay sont sans aucun doute des pays frères, leurs dirigeants actuels, bien que d'une idéologie initialement proche, n'ont semble-t-il que très peu de points communs...

Portraits à la louche.

Cristina Fernandez de Kirchner

CFK.jpg60 ans

Présidente de l’Argentine depuis 2007

Ancienne : avocate, première dame (épouse du feu président Nestor Kirchner)

Tendance politique : péroniste - kirchnériste

En conflit avec : le FMI, la Banque Mondiale, les fonds vautours, Clarin, le pape François (mais en voie de réconciliation !)…

Chevaux de bataille : l’égalité, les Malouines, le peso argentin, l’approfondissement du modèle

Fortune personnelle :  14 millions de dollars

Principal conflit avec l’Uruguay :  las papeleras… Usines de papier UPM sur le Rio Uruguay

 

 

Pepe Mujica

pepe mujica.jpg79 ans

Président de l’Uruguay depuis 2009

Ancien : guérillero, otage de la dictature militaire, fleuriste

Tendance politique : ancien anarchiste, converti à une forme de « socialisme »

Chevaux de bataille : l’égalité, l’éducation, la sécurité publique et la lutte contre la drogue

En conflit avec : les grands propriétaires terriens uruguayens, les écologistes, … quien mas ?

Fortune personnelle : des clopinettes  (Pepe Mujica reverse 90% de son salaire à des projets d’aide contre la pauvreté).

Principal conflit avec l’Argentine : on vous le donne en 1000 ! La pollution provoquée par l’usine de papier UPM

Qu’a dit Mujica de CFK ? « Esta vieja es peor que el tuerto. El tuerto era mas politico, esa es terca » (cette vieille est pire que le borgne [Nestor Kirchner]. Le borgne était plus politicien, elle, est têtue)

**

 

Avec tout ça, regardent-ils vraiment dans la même direction ?

CFK avec Mujica.jpg

 

22/08/2013

Elections primaires argentine : succès de l'opposition ?

élections argentine 2013.pngLe 11 août dernier, ont eu lieu en Argentine les élections primaires, également nommées PASO (primarias, abiertas, simultaneas y obligatorias). Ces élections très attendues constituaient la première étape du processus électoral, qui aboutira à l’élection le 27 octobre prochain, de 127 députés et de 24 sénateurs.

En Argentine, les élections primaires visent à sélectionner les candidatures pour les postes de représentation nationale. Les 30 millions d’électeurs argentins devaient donc s’exprimer par leur vote sur leurs candidats préférés… à la candidature.

Ce scrutin est de fait très important, car il ne représente rien d’autre qu’une répétition, un test des élections « réelles ». Toutes les listes qui obtiennent plus d’1,5% de voix lors des primaires, peuvent participer au « second tour » décisif.

Au lendemain du 11 août, les kirchnéristes et leurs opposants ont scruté avec très grande attention les résultats de ces PASO.

 

Qui est sorti gagnant des primaires argentines 2013 ?

Frente_Renovador_massa.pngUn nom était sur toutes les lèvres aux lendemains des PASO : Sergio Massa. Ce jeune politicien de 41 ans, maire de la ville de Tigre, a longtemps été très proche des kirchnéristes, allant jusqu’à assumer le poste de chef de cabinet de CFK en 2008.

Il s’en est toutefois distancié à partir de 2009 et a récemment formé une nouvelle coalition politique : le Frente Renovador, qui souhaite se positionner comme force d’opposition majeure  face au Frente para la Victoria de Cristina Kirchner.

Dans la province de Buenos Aires, le Frente Renovador de Massa est arrivé en tête avec 35% des voix, devant le groupement kirchnériste, qui a accusé le coup, avec « seulement » 29,65% des voix. Compte tenu de l’importance la province, les médias ont rapidement titré le lendemain « Triomphe de Massa, déroute du kirchnérisme ».

Cependant, les chiffres sont à prendre avec des pincettes. Pour un non-expert, il faut bien avouer que ces élections sont difficilement déchiffrables. Une myriade de partis s’y présente et ceux-ci différent en fonction des provinces. Cette absence d’homogénéité rend les résultats peu lisibles et témoigne du fort régionalisme politique en Argentine.

Alors si la victoire du Frente Renovador à Buenos Aires est un signal fort et une mise en cause certaine du gouverment, il convient toutefois de regarder au niveau national ce qui s’est produit, avant d’enterrer le kirchnérisme.

Javier Zelaznik, professeur de Sciences-politiques à l’Université di Tella, a ainsi étudié au peigne fin les résultats, afin d’avoir une vision claire du paysage politique, en fonction des alliances politiques. Selon lui, le Frente para la Victoria reste en tête au niveau national avec 31% des votes, suivi du « Péronisme opposant », et l’UCR (les radicaux) avec 25%.

 

Assemblée argentine.jpg

Il s’agira donc de voir après le 27 octobre qui entre au Congrés, et comment les forces en présence influenceront les politiques nationales. Il faut avoir en tête qu’il ne s’agit que d’un renouvellement partiel de l’Assemblée, qui compte en tout 257 députés.

Une chose est sûre : Cristina Kirchner, pour la première fois, doit faire face à l’expression d’un ras-le-bol dans les urnes.

Cela étant dit, il manque encore un point essentiel à l’opposition pour vraiment construire : des alliances solides… et un programme ! En tout cas, les difficultés ne manqueront pas de surgir après les résultats d’octobre : depuis le 13 août, les débats sont déjà à couteaux tirés pour savoir qui présidera l’Assemblée.

 

Le 12 septembre sera publié le nom des listes autorisées à participer aux élections du 27 octobre.

 

 

19/04/2013

18A, réforme de la justice et scandale « dinero K »

 

Nouveau cacerolazo géant prévu ce soir sur la place de Mai, en réponse à la réforme de la justice préparée par le gouvernement Kirchner… Le reportage de Lanata (« La ruta del dinero K », diffusé dimanche dernier sur un scandale financier lié à des proches de CFK, a jeté un peu plus d’huile sur le feu.

justicia.jpgContrairement aux manifestions massives du 8N, la marche prévue ce soir se réunira non seulement à l’appel de membres de la société civile, mais également à l’appel des principaux partis et syndicats d’opposition. Mauricio Macri, Elisa Carrio, Hugo Moyano ont demandé à tous leurs partisans de se mobiliser ce soir.

Principal sujet de contestation : la réforme de la justice. Le gouvernement Kirchner présente la réforme comme une lutte contre la corruption et le népotisme… et de fait, le système judiciaire argentin est loin d’être un exemple de transparence, de décisions impartiales, en un mot un exemple de justice. Une réforme est donc nécessaire.

Mais pour les opposants, le projet du gouvernement est une atteinte à la séparation des pouvoirs. Il ne viserait qu’à favoriser les kirchnéristes au sein de la magistrature. En effet, le point le plus contesté est l’élection par le vote populaire des membres du Conseil de la magistrature. 

Hasard de calendrier ou coïncidence heureuse pour les opposants, le très célèbre journaliste d’investigation Jorge Lanata a rendu publique ce Jorge Lanata Periodismo para todos.jpgdimanche une enquête sur un personnage très proche des Kirchner, Lazaro Baez, qui aurait fait sortir du pays via la société financière La Rosadita, plusieurs millions de dollars. A une époque où l’AFIP renforce de manière extrême ses contrôles, voilà qui bien sûr n’a pas manqué de scandaliser tous les critiques du gouvernement, et au-delà, les partisans K soucieux de transparence politique.

Les citoyens mécontents en Argentine ne cessent plus de se faire entendre… Il faut dire que la plupart des voyants économiques du pays sont au rouge : les devises connaissent une flambée sans pareil au marché noir, les libertés semblent de plus en plus atteintes (+20% sur tous les billets d’avion pour partir à l’étranger), les investissements étrangers sont en recul constant...

Mais le gouvernement essaie de maintenir le cap (et d’éviter la dévaluation), avant les prochaines élections d’octobre pour les gouverneurs de province.