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08/09/2013

Impôt sur le revenu en Argentine : 10% des salariés imposés

10%, le chiffre paraît incroyable, il est pourtant réel ; c’est le chiffre que communique fièrement la Casa Rosada (siège de la présidence), dans une vidéo diffusée sur YouTube.

Un projet de loi vient en effet d’être votée, qui élève à 15 000 pesos bruts mensuels, le montant à partir duquel les salariés et retraités sont imposables sur le revenu (impuesto a las ganancias).

Du fait de cette hausse du seuil, seuls 10% des salariés seront désormais imposables.

A l’heure actuelle, le salaire mensuel brut minimum en Argentine est de 3 300 pesos.

Les employés à temps complet (déclarés) perçoivent quant à eux un salaire moyen de 5 170 $ nets mensuels. Les employés informels ne touchent eux qu’à peine 3 000 pesos.

Alors, quand dans sa vidéo, la Casa Rosada met en avant le surplus d’épargne que représente cette loi, on se demande à qui elle s’adresse. La vidéo mentionne 1,2 millions d’employés et 200 000 retraités. Autant d’Argentins qui pourront découvrir Iguazu et partir à la pêche en gros, comme semble le suggérer le film publicitaire… 

 

La question est maintenant de savoir comment le gouvernement compte faire rentrer de l’argent dans ses caisses… Le soja peut-il vraiment tout ?

 

> En savoir plus sur la question des Ganancias.

 

 

 

19/08/2013

Videla, dollar, inflation et pêche: brèves d'Argentine!

L’auteur de ce blog étant tombé dans une faille spatio-temporelle (plus identifiable sous le nom de « séjour prolongé en France »), les mises à jour des Chroniques de Buenos Aires en ont quelque peu pâti.

Dieu sait pourtant qu’il s’en est passé des choses depuis les dernières notes.

 

pêche illégale argentine, dollar euro blue, videla, inflationMort du dictateur Videla

Le 17 mai, le dictateur Videla est mort. Ce général, ayant gouverné l’État argentin entre 1976 et 1981 et mis en place le système répressif qui a entraîné la disparition de plus de 30 000 opposants, n’a jamais exprimé de regrets sur ses actes. Condamné à la prison à perpétuité en 2010, Jorge Videla est décédé dans sa cellule à l’âge de 87 ans.

Son nom est à jamais synonyme de barbarie et de vols de bébé.

 


Coût de la vie en Argentine : ça ne s’arrange pas…

Partir près de 3 mois et revenir en Argentine, c’est forcément se confronter à une sévère hausse de prix. L’inflation, comme à son habitude, n’a cessé de galoper. De fait, juillet semble avoir été un mois charnière avec une inflation de 2,55 % sur le mois ; ce qui reste toutefois conforme aux prévisions d’une inflation annuelle de 25%. Pour l’économiste Carlos Melconian, l’inflation sur juillet aurait même été supérieure à 3%.

Côté Indec, l’institut national des statistiques, on chante la même rengaine « non, non rien n’a changé »… L’inflation, à ses dires, serait à peine au-dessus des 10% (on se demande si les statisticiens de l’Indec vivent réellement en Argentine).

Autrement dit, les mesures de congélation des prix mises en place par le gouvernement n’ont eu aucun effet.

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Un simple exemple le prix des taxis à Buenos Aires : il a augmenté de 10% en juillet et connaîtra un nouvel ajustement d’un peu plus de 10% en octobre (soit une augmentation annuelle de 21%... certes un peu en deçà de l’inflation annuelle [selon les économistes non officiels], mais bien au-delà des chiffres de l’Indec).

 


Euro et dollar blue : en direct des cuevas !

Le prix du dollar au marché parallèle s’est stabilisé en dessous du niveau record de mai, où le dollar avait atteint les 10 pesos. À l’heure actuelle, le billet vert se monnaie autour de 8,60 pesos.

Quant au niveau de l’euro blue, il se situe quant à lui autour de 11,50 pesos.

Et les taux de change officiels ? Au jour d’aujourd’hui : 1 $ = 5,59 et 1€ = 7,49.

Autrement dit, la différence entre le taux officiel et le taux « réel » est aujourd’hui d’un peu plus de 50%.

Pour suivre jour après jour l’évolution des taux de change, consultez la page dolargentino.

Touristes en Argentine ?? Emportez des euros avec vous, et changez sur place dans les « cuevas » : c’est le jackpot…

NB : on parle en Argentine de dollar blue ou d’euro blue, pour désigner la valeur de ces devises au marché noir.

 

Corruption argentine : la pêche aussi concernée ?

pêche illégale argentine, dollar euro blue, videla, inflationEn juin, les garde-côtés argentins ont fait main basse sur un navire chinois, pêchant illégalement dans les eaux territoriales (en particulier du poulpe, dont raffolent les Chinois). Jusque-là, todo bien. Si ce n’est que voici déjà plusieurs années que le journaliste argentin Roberto Maturana a révélé toutes les corruptions au sein de la marine argentine (et du gouvernement). De fait, il semble absolument avéré que les navires chinois naviguant en flottille comptent des complices corrompus au sein de la « Préfecture maritime » argentine. Ceux-ci les informeraient dès qu’une patrouille serait sur le point d’intervenir au cours des pêches illégales (généralement nocturnes). 

On détruit bien des ressources halieutiques pour une « poignée » de dollars (certes difficiles à trouver en ces temps de pénurie…).

Et à lire Roberto Maturana, la poignée en question vaut bien quelques millions.

 

 

 

Il y a aussi eu des élections primaires il y a peu… Nous en reparlerons très vite. Cristina Kirchner doit-elle s’inquiéter ?

03/05/2013

1 dollar pour presque 10 AR pesos

Nous y voilà. Le taux de change du dollar blue (au marché noir) frôle aujourd’hui la barre symbolique des 10 pesos, soit près du double du taux de change officiel.

Le ministre de l’économie, Amado Boudou, est intervenu pour dire que les mouvements de devises sur le marché non-officiel étaient « marginaux et spéculatifs ». Ce qui a dû en faire rire plus d’un.

Dollar photo ctv cvn.jpgLa confiance dans le peso argentin est à son niveau le plus bas depuis bien longtemps. Changer des pesos à l’extérieur du pays est désormais devenu quasi impossible, personne ne souhaitant s’encombrer de cette monnaie qui semble partie pour un nouveau plongeon sans fin.

Du côté des Argentins, on cherche de plus en plus à récupérer des dollars, monnaie refuge dans un système économique marqué par une inflation continue et une instabilité de plus en plus grande. Mais acheter des dollars donne chaque jour plus le vertige, tant le prix ne cesse d'augementer.

A l’heure actuelle, la plupart des entreprises étrangères, y compris du Mercosur, refusent d’investir en Argentine, voire repoussent ou annulent des projets, tant les perspectives sont négatives.

Les élections législatives en octobre pourraient bien être le moment-clé de la situation économique. Le gouvernement Kirchner va en effet tout faire pour neutraliser les prix et le taux de change officiel jusque-là. Ce qui s’ensuivra ? Beaucoup parient sur une dévaluation en fin d’année.

En attendant, les touristes venant en Argentine ont bien compris qu’ils n’avaient aucun intérêt à retirer de l’argent au distributeur avec leur carte. A Buenos Aires, les « cuevas » (agences au marché noir) du microcentro ne désemplissent pas. Les rabatteurs, au cri de « cambio, cambio ! », sur la calle Florida, n’ont aucun mal à trouver des clients !

Quant à l'euro, il est aujourd'hui aux alentours du 12 pesos sur le marché parallèle. 

 

14/04/2013

La réserve San Guillermo face à Barrick Gold

 

Difficile d’y échapper depuis quelques semaines… Les affiches de Greenpeace « Sauvons la réserve de San Guillermo » ont envahi les rues de Buenos Aires. Très grosse opération de comm’, assez inhabituelle pour une ONG... De quoi retourne-t-il donc ?

Greenpeance San Guillermo.JPG

 

La réserve de biosphère de San Guillermo

Située dans la province de San Juan, le long de la Cordillère des Andes, la réserve représente une superficie très importante de presque 1 million d’ha. Une partie de la réserve, d’environ 150 000 ha, forme le Parc National San Guillermo.

Classée au patrimoine de l’UNESCO en 1980, la réserve comporte deux régions phytogéographiques : le Chaco (forêts humides) et la région andine (montagnes sèches et steppes). Elle est l’habitat naturel de la vigogne et du guanaco, et plus marginalement du puma et du renard doré.

Une campagne qui vise la multinationale Barrick Gold

La campagne coup de poing de Greenpeace vise à arrêter les projets de mine d’or, menés par la multinationale canadienne et géant de l’exploitation aurifère Barrick Gold.

Projet Pascual Lama.jpgLe projet baptisé Pascua-Lama est en gestation depuis 2000, date à laquelle Barrick Gold acquiert les terrains concernés. La zone d’extraction se situe au niveau de la frontière chilo-argentine, dans les montagnes andines, et à 10 km de la mine Veladero dont Barrick est également propriétaire.

Pascua-Lama est considéré comme l’un des projets aurifères les plus rentables du monde, compte tenu de la quantité d’or attendue et des faibles coûts liés à son extraction. Les réserves sont estimées à 18 millions d’onces d’or et 676 millions d’onces d’argent.

Les projets miniers de Barrick Gold se trouvent à l’extérieur du « cœur » de la réserve (ce fameux noyau de 150 000 ha), dans les zones dites de « transition ». Du côté de Barrick Gold, il a été affirmé lors du lancement du projet que les zones d’extraction se situeraient hors de la réserve, point contesté depuis le début par les opposants à la mine.

Les précédents à la campagne de Greenpeace

De nombreuses associations ont déjà dénoncé par le passé les dommages environnementaux et sociaux liés aux activités de Barrick Gold. Cela a notamment été le cas pour les activités minières menées en Tanzanie, ou en Papouasie Nouvelle Guinée.

Concernant le projet de San Guillermo, le Centro de Derechos Humanos y Ambientes (CEDHA) avait publié dès 2011 un communiqué à l’attention des éventuels partenaires financiers de Barrick Gold, pour signaler que le financement du projet de la Barrick contrevenait aux « Equator principles ».

 Dans ce rapport, le CEDHA dénonçait l’impact qu’auraient les activités minières sur les glaciers de la région (Coconta, Toro1, etc.), et par ricochet sur l’eau potable et l’irrigation dans les territoires dépendant des glaciers, ainsi que sur les écosystèmes de la réserve.

 

En juillet 2012, la Barrick Gold avait subi un revers après un arrêté de la Cour suprême de justice qui l’enjoignait à respecter la loi de protection des glaciers.

 

Que Greenpeace dénonce-t-il à travers la campagne ?


Malgré ce revers, la mise en place du projet reste toujours à l’ordre du jour. La mine de Pascua-Lama est censée entrer en activité mi-2014.

Dans son rapport, Greenpeace demande à ce que la Réserve soit restructurée de sorte qu’un territoire plus grand soit considéré comme cœur de la réserve, et en tant que tel, intouchable.

La plupart des impacts dénoncés par Greenpeace reprennent ceux déjà dénoncés par la CEDHA :

  • La question fondamentale de l’eau (système lié aux glaciers, eaux souterraines et système lacustre)
  • Impact sur les agricultures en dépendant
  • Impact sur la faune et la flore de la réserve
  • Impact sur le tourisme
  • Impact sur le patrimoine archéologique (plusieurs sites précolombiens concernés).

L’étude de l’ONG précise qu’en février 2013 « la commission d’évaluation environnementale [comision de evaluacion ambiental – CEA] d’Atacama [Chili] a décidé à l’unanimité une amende 100 millions de pesos chiliens, compte tenu des irrégularités détectées dans la gestion du projet en matière d’environnement ».

De fait, on apprend le 10 avril sur le site de la Barrick Gold que les opérations côté chilien sont suspendues… Côté argentin, le projet se poursuit

Le petit puma choisi pour être l’emblème de la campagne (et pourquoi pas une vigogne ? moins mignonne ? Greenpeace s’y connaît en marketing !) saura-t-il arrêter le géant minier ?

 

 

En savoir plus :

Ø         ** Le rapport de Greenpeance sur la réserve San Guillermo

Ø        **  Protest Barrick : Site d’une ONG qui lutte contre les projets de la Barrick Gold

         

 

        Crédit photos : Affiche dans les rues de BA (Isabelle Laumonier); Plan des Mines (Barrick Gold)

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02/03/2013

Fonds vautour : ce n'est pas fini...

Même si  le retour de la frégate Liberté a été célébré en grandes pompes en décembre dernier, l’Argentine n’est toujours pas sortie des serres des vautours…

Les fonds NML et Aurelious ont effet porté l’affaire devant un tribunal new-yorkais qui se réunissait cette semaine, afin de déterminer si l’Argentine aurait ou non à rembourses ses créditeurs, et sous quelle forme.

fonds vautour, procès dette, marché de la dette, argentine, fonds NML, Amado Boudou, dette souveraine, banquerouteCe mercredi, le vice-président argentin Amadou Boudou accompagné du ministre de l’économie Hernan Lorenzino, sont allés défendre le dossier devant les juges. Et l’enjeu est de taille : parvenir à casser le jugement en première instance, qui fin novembre 2012, avait délibéré en faveur du remboursement de 1,3 md de dollars aux 2 fonds concernés.

L’argument de l’Argentine pour refuser le paiement se fonde sur un principe d’équité (« traitement égalitaire »).En 2005 et 2010, le pays avait proposé deux accords massifs d’échanges de dettes avec ses créanciers, pour mettre un point final à la banqueroute de 2001. Au cours de ces échanges, les créanciers avaient accepté des réductions de dettes, allant jusqu’à 75%. Mais NML et Aurelius ont toujours refusé d’entrer dans ces échanges, réclamant la totalité du paiement de la dette.

Point intéressant : l’Argentine est soutenue par le gouvernement américain qui estime que le procès intenté par les fonds NML et Aurelius va à l’encontre d’une restructuration ordonnée des dettes souveraines au niveau international.

Si les fonds obtenaient gain de cause –ce qui ne saura connu que dans plusieurs mois- ceci aura des conséquences extrêmement brutales. Et le fait que des acteurs financiers parviennent à obtenir des jugements contraires aux décisions de politique internationale n’est pas la moindre… Le club de Paris a-t-il encore un vrai pouvoir dans un tel contexte ?

L’Argentine a déjà fait savoir que si le tribunal new-yorkais venait à confirmer le jugement de première instance, elle refuserait de payer. Selon l’avocat représentant l’Argentine, donner raison aux fonds vautours, non seulement pourrait entraîner une nouvelle faillite du pays, et constituerait une jurisprudence dramatique par rapport aux pays pauvres, dont une grande partie de la dette est détenue par ses acteurs financiers.

De leur côté, les fonds impliqués estiment que l’Argentine est en mesure de payer la somme exigée.

Ce procès a déjà été appelé par le Financial Times « Procès du siècle » en matière de traitement de marché de dette. Les juges ont finalement intimé l’Argentine de proposer une solution aux fonds d’ici un mois.

 

>> Consulter le site de Jubilee, une ONG américaine qui milite en faveur des pays en développement, dans le traitement de la dette.

 

EDIT 6 avril 2013 > L'Argentine a proposé vendredi dernier, à NML et Aurelious des conditions de remboursement équivalentes à celles proposées à ses créditeurs en 2010, restant ainsi sur sa ligne de "traitement équitable". La réponse des fonds "vautours" devra être donnée avant le 22 avril.

28/02/2013

Coût de la vie en Argentine en 2013

Début 2013, l’INDEC publiait son rapport sur les prix à la consommation en décembre 2012. Il en ressortait que l’inflation sur un an s’établissait à 10,8 %... Qui l’eut cru ? Les experts privés, une fois n’est pas coutume, présentaient une toute autre vision de l’augmentation des prix. L’inflation 2012 en Argentine aurait tourné selon eux autour de 25%.

Dans la rue, l’opinion se range systématiquement du côté des experts privés, tant l’augmentation des prix est visible au quotidien. Dernière augmentation prévue qui devrait toucher massivement les Porteños : le prix du métro qui est déjà passé en 2012, de 1,25 à 2,50 pesos (rien que ça…) devrait prochainement atteindre 3,5 pesos

Le gouvernement tente de faire face à cette flambée des prix en faisant pression notamment sur les acteurs de la grande consommation. Il y a trois semaines un accord a été passé avec les grandes surfaces, les supermarchés chinois, ainsi que les chaînes d’électroménager pour la « congélation des prix ».

Selon une enquête de Pagina 12 publiée cette semaine, les prix seraient effectivement restés assez stables depuis début février…

 

Prions Benoît XVI que ça dure !
(en Argentine, le mauvais esprit ne tue pas ;-)