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05/03/2013

Bertrand Delanoë à Buenos Aires

Après 3 jours passés à Santiago du Chili, Bertrand Delanoë arrive aujourd'hui à Buenos Aires, où il vient signer un avenant à l'accord de coopération Paris-Buenos Aires en vigueur depuis 1999.

bertrand delanoë,buenos aires,ambassade de france,coopération paris-buenos aires,coopération culturelleSur le site de la mairie de Paris, on apprend qu'en 2013 "la coopération Paris-Buenos Aires a pour thème le design, à nouveau avec l’appui du MAE. Les deux capitales accueillent chacune un jeune designer de la ville partenaire en résidence pour 6 mois, à Paris aux Ateliers de Paris et à la Cité internationale des Arts (Alina Najlis, graphiste, de février à juillet), à Buenos Aires, au Centre métropolitain du Design (Nathanaël Abeille, qui travaille sur la lumière, de mai à octobre). Un expert de Buenos Aires participera aux « Designers’s Days » en juin à Paris et un Parisien se rendra au « Forum international du Design » en octobre à Buenos Aires."

Etrange manière de présenter l'accord, qui laisse penser qu'en 2013, 4 personnes seulement seront concernées....

Si l'accord comporte également un volet d'échanges sur les questions du développement urbain, des infrastructures et des problématiques de développement durable, le contenu de celui-ci reste pour l'instant assez indéfini semble-t-il.

Bertrand Delanoë sera l'invité d'une réception en son honneur ce soir à l'ambassade de France. La signature de l'avenant conjointement à Mauricio Macri aura lieu demain à l'Usina del Arte.


Photo : Getty/AFP

31/01/2013

La vie est suspendue à un fil...

Brenda Angiel -s.JPG

Dans les choréographies de Brenda Angiel, la place de l'homme est rarement au sol. Il évolue de préférence sur les murs ou dans les airs, et quand il touche le sol, ce n'est que pour mieux rebondir. Ou pour accompagner dans un pas de deux-à-deux à la fois léger et puissant, un(e) partenaire qui fait le lien entre lui et le ciel.

Brenda Angiel choréographie.JPG


Jeudi dernier dans le cadre du festival "Verano en la ciudad", l'amphithéâtre Peron du Parque Centenario s'est rempli, de spectateurs et d'élans enthousiastes. Des mises en scène où la vidéo avait le beau rôle démultipliaient les danseurs ou leur offraient un espace de jeu coloré.
Les corps comme des pendules.


Lâchons du lest, prenons notre envol !

Brenda Angiel compagnie.JPG


C'était sans doute là le dernier spectacle dans un Parque centenario sans grilles extérieures. Il va falloir que la liberté se réinvente dans d'autres lieux. Avec la danse aérienne de la compagnie Brenda Angiel, on se prend au doux rêve d'avoir des ailes...
et de regagner une liberté parfois mise à mal.

Brenda Angiel - festival verano.JPG

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Brenda Angiel - corps démultipliés.JPG

Photos : Isabelle Laumonier


 

12/01/2013

Romantic Argentina : une pépite en N&B de 1932

Une petite rareté en direct d’Internet.

Si vous vous demandez à quoi ressemblait l’Argentine dans les années 30 (et dans les yeux d’un Américain!), jetez un oeil sur cette vidéo d’époque.

Romantic Argentina est un documentaire de voyage réalisé par la MGM en 1932, dans le cadre d’une série baptisée “The voice of the globe” et créée par James Fitzpatrick.

Buenos Aires y apparaît sous un jour charmant et désuet, où le réalisme s’efface sous le poids des clichés ! La Costanera, autrement dit la route qui longe le Rio de la Plata, semble un agréable et richement décoré lieu de promenade pour les Porteños, qui n´hésitent pas à se baigner dans le fleuve. La Plaza de mayo séduit le passant avec ses jardins à la Française et la rue Florida respire la Belle Epoque.

Le narrateur s’enthousiasme pour ce Paris de l´hémisphère Sud, créé de toutes pièces par la main de l’homme, qui a su embellir une nature désespérement triste.

Les Argentins ne connaissent pas la misère, ils se rassemblent en foule dans l’hippodrome de Palermo; dans la pampa, on danse la chacarera avant de siroter un maté, et à Tigre, on fait dans l’alégresse des courses d’aviron.

Et si l’on a de la chance dans l’Argentine romantique, on peut même croiser des énergumènes qui peignent les ailes des pigeons pour faire du ciel une explosión de couleurs…

L’Argentine, comme vous ne l’avez jamais vue!


 

Merci à Arthur qui m’a fait connaître ce document.

 

 

10/11/2012

"Peuples originaires" et convention sociale franco-argentine

>> Deux brèves utiles pour les Français argentinophiles et les Français travaillant en Argentine !

 

 

Conférence sur les "Peuples originaires"


Ce mercredi 14 novembre, à 19h30, à la Maison de l'Amérique latine (217 boulevard St Germain, Paris), aura lieu une conférence intitulée "Les Peuples originaires en Argentine : revendications et affirmations identitaires".

Mme Odina Benoist, anthropologue à l'université d'Aix, présentera ce sujet en conférence plénière.
La conférence est organisée par l'Observatoire de l'Argentine contemporaine.

Entrée libre et gratuite en fonction des places disponibles.

Nous aurons prochainement l'occasion dans ce blog de revenir sur la question des Mapuches.

argentine, peuples originaire, observatoire argentine contemporaine, convention de sécurité sociale franco-aragentine

 

Convention sociale franco-argentine


Une information que nous a transmise une lectrice.


4 ans après sa signature, la convention de Sécurité sociale entre la France et l'Argentine vient d'être officialisée, à travers un décret en portant publication, paru au journal officiel du 25 octobre 2012.

Cette convention bilatérale garantit la conservation des droits acquis en matière de sécurité sociale (pour les personnes passant d'un territoire à l'autre). Les champs couverts sont : la maladie, la maternité, les accidents du travail, ainsi que les prestations de vieillesse, d'invalidité et des survivants.

La convention précise également la situation particulière des expatriés.

> Lire le texte de la convention de sécurité sociale franco-argentine.

 

02/11/2012

Jorge Luis Borges : l’âme littéraire de Buenos Aires

** Aujourd'hui, Les Chroniques de Buenos Aires laissent la plume à Gérard Provost, qui nous propose un portrait de Jorge Luis Borges, figure incontournable de la littérature argentine. **


Buenos Aires est intimement liée à Borges comme Lisbonne l'est à Pessoa ou Kafka à Prague, fusion passionnelle entre un écrivain et sa ville.

 

Une passion : les livres

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Né en 1899, Borges est un descendant de Juan de Garay qui fonda Buenos Aires en 1580. Il fut profondément marqué par la culture anglaise de son père et considérait que l'élément majeur de sa vie fut justement la bibliothèque de celui-ci : « Je pense que je n'en suis jamais sorti ». Ironie du destin, lorsqu’à la cinquantaine il devint aveugle, il fut nommé responsable de la Bibliothèque Nationale de Buenos Aires (après avoir été humilié par la junte militaire qui en avait fait un « inspecteur des lapins et volailles ») : « 900 000 livres et pas d'yeux » dira-t-il.

De sa cécité il fera cependant un bienfait, un moyen de voir en dedans et au-delà, une façon d'enrichir sa clairvoyance et sa sagesse. « Les pas que fait un homme de sa naissance à sa mort dessinent dans le temps une figure inconcevable » écrira-t-il (Sartre évoquera aussi cette même idée : « L’homme surgit dans l’Univers et y dessine sa propre figure »).

 


Une écriture marquée par la ville natale

Borges a défini une écriture proprement porteña, éloignée de la littérature européenne. De ses années passées en France, Suisse, et Espagne, de 1914 à 1921, il prétendra d’ailleurs qu’elles n’étaient que des illusions.

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Son amour pour sa ville est une constante dans ses écrits. Ses poèmes jaillissent au cours de ses longues promenades à Palermo, épicentre de ses sensations. Jeux d'ombres et de lumières sur fond de couleurs, frontières entre son quartier, sa ville, les faubourgs et l'énigmatique Pampa.

« A cette heure où la lumière a une finesse de sable, je me trouvais dans une rue ignorée... Des couleurs tendres comme le ciel qui émouvait le fond... »

« Buenos Aires est plus qu'une ville, c'est un pays à soi seul » où vit le personnage emblématique du compadrito (équivalent urbain du gaucho), toujours en duel dans le tango et le combat à l'arme blanche : « Le voilà mort, les souvenirs vont s'estomper, voici la fin des vieux quartiers de Palermo, des terrains vagues et du couteau »…

Borges, bien que profondément argentin, n’hésitait toutefois pas à livrer une vision lucide de ses compatriotes : « L'Etat est impersonnel, l'Argentin ne conçoit des rapports que personnels, c'est pourquoi à ses yeux, voler les deniers publics n'est pas un crime ».

 

Borges, l’homme et sa postérité

On sait peu de choses de sa vie sentimentale. Après avoir passé de très longues années avec sa mère, Borges se maria à l’âge de 68 ans avec Elsa Astete dont il se sépara en 1970. Cinq ans plus tard, il rencontra Maria Kodoma de trente ans sa cadette, qui devint rapidement sa complice intellectuelle. Il l’épousa en 1986, l’année de sa mort.

La tombe de Borges, de manière paradoxale, n'est pas à Buenos Aires, mais au cimetière de Plain-Palais à Genève où il est décédé. Très malade il semble qu’il soit retourné à Genève sur l’insistance de Maria Kodoma, c’est en tous cas ce qu’affirma Adolfo Bioy Casarès, son plus proche ami. La pierre tombale fut conçue par son épouse, « la veuve intraitable », et fait référence au récit "Ulrica", extrait du « Livre de sable ».

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Photo : Christian Lasseur

 

Deux ans après le décès de Borges, Maria Kodoma, légataire universelle, créa la Fondation Borges, dont l’objectif est de diffuser  son œuvre et d’encourager la création littéraire en attribuant chaque année le prix international Jorge Luis Borges.

 

Une chose est sûre, l’amour absolu de Jorge Luis Borges fut bien son quartier de Palermo et sa cité, Buenos Aires « la ville au fleuve immobile » : « J'ai senti Buenos Aires, cette ville que j'ai cru mon passé et mon avenir, mon présent, toujours j'étais et je serai à Buenos Aires ».

19/10/2012

La danse sublimée au Teatro Colon

Les corps s’élèvent, glissent, bondissent, les membres se font plumes ; une armée organisée s’avance, des corps synchronisés et vibrants remplissent l’espace ; des étreintes sensuelles et mystiques, des femmes papillons au bord de l’abîme, des couples dans la ronde… Le Teatro Colon offre avec sa Trilogie Néoclassique une performance saisissante de sa troupe de ballet.

 

margarita y armando.jpg

Pourtant, a fortiori, le pari paraissait osé : inclure dans une même représentation 3 œuvres sans lien aucun, sinon le néoclassicisme !, Margarita y Armando (musique de Franz Liszt ; Choréographie de Frederick Ashton) ; FugA_technic@ (musique de Alexander Balanescu ; choréographie de Eric Frédéric) et Before Nightfall (musique de Bohuslav Martinu, choréographie de Nils Christe)… Il fallait un certain sens de l’audace pour tenter l’enchaînement. Car certes, les œuvres rentrent toutes dans un courant « néoclassique », de pas et d’expressions rénovés, mais aux spectateurs elles pouvaient paraître comme absolument distinctes.  

Et de fait, les pièces séparées par un entracte n’étaient que très peu reliées entre elles, si ce n’est par la persistance rétinienne de la grâce exaltante des danseurs du Colon.

La première œuvre « classique » pouvait surprendre par une entrée en matière quelque peu abrupte et peu compréhensible. Mais dès que Margarita et Armando se mirent à danser de concert, il fallut déjà céder à l’émotion de ces corps en dialogue tout en délicatesse et en passion. La danseuse Natalia Pelayo bouleverse par sa fragilité et une élégance qui touche au surnaturel.

 

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Après le premier entracte, changement total d’atmosphère ; à la musique de Lizst dans la fosse d’orchestre, succèdent sur un podium dominant la scène les notes fougueuses et virtuoses d’Alexander Balanescu et de ses musiciens. Le corps de ballet prend parfois des airs d’armée de robot ; une chute et une cheville un peu retournée viennent malgré tout rappeler que ces danseurs sont bel et bien humains. La chorégraphie du Belge Eric Frédéric ne cède pas en inventivité et en percussion à la musique qui entraîne les spectateurs dans un rythme effréné et exaltant. Les corps sont tendus comme des arcs brûlants.

 

Before Nightfall_Nils Christe_Colon.jpgEt pour finir, nous voici à l’approche du crépuscule, le décor est envahi de formes géométriques sombres et peut-être inquiétantes. Les danseuses portent des robes si aériennes qu’on en sent presque sur soi leur frôlement, l’un des danseurs hypnotise avec un corps dont tous les muscles vibrent, les couples se cherchent à pas de deux ou pas de six. Si l’on ignorait l’extraordinaire performance physique que représente la danse, on serait ébloui par ce qu’elle véhicule d’évanescence.

Le Colon n’a pas fait mentir sa réputation : danse et musique ont encore créé une soirée d’exception !

 

Photos: Teatro Colon