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02/06/2012

Trouver des dollars en Argentine, le défi impossible !

 

dollars-deuda.jpgC’est LE sujet dont tout le monde parle en ce moment : comment mettre la main sur des billets verts ? Le gouvernement de CFK qui depuis la fin de l’année dernière avait mis en place des mesures de restriction à l’achat de devises, a cette fois-ci quasiment totalement asséché le robinet. Autrement dit, toute personne disposant de pesos argentins se trouve désormais dans l’impossibilité d’échanger son argent c ontre la monnaie américaine… et la situation pour l’euro et le real n’est guère plus reluisante. Dépensez argentin… ou ne dépensez rien !

 

La question qui se pose est donc de savoir comment l’on a abouti à une situation aussi extrême ?


Le gouvernement argentin doit faire face à des besoins en dollars très importants en 2012

S’il devient si compliqué d’accéder au dollar, c’est que les besoins du pays sont très importants cette année… et les caisses pas assez remplies.

Le gouvernement doit en effet faire face à un triple phénomène cette année :

  • Il doit rembourser les obligations financières, qui avaient été souscrites après la crise de 2001 (les Bonden 2012 et les coupons PBI). Montant estimé : 6 milliards $
  • De nombreuses entreprises argentines ont contracté des dettes en dollars. Si le pays ne les laisse pas effectuer ces versements, ces entreprises pourraient connaître la faillite. Montant estimé : 4 milliards
  • La demandes des particuliers peut difficilement descendre en-dessous des 6 milliards de $ par an.

 

Or et c’est ici que le bât blesse, l’excédent commercial (en provenance essentiellement des ventes de soja) ne devraient pas dépasser cette année 11,5 milliards de dollars; alors que les besoins s'éléveront approximativement à 16 milliards.

Le gouvernement se retrouve ainsi dans une situation extrêmement complexe, à laquelle il répond en bloquant le plus d’accès possibles aux dollars… encourageant ici l’apparition d’un marché parallèle.

L’hyper protectionnisme (avec freins aux importations) + un marché du dollar asséché = une équation économique dont les résultats sont certains : la décroissance de l’économie argentine.

L’Argentin et le dollar

L’Argentine est un pays coutumier de l’inflation, voire de l’hyperinflation. La confiance en la monnaie nationale n’étant pas au rendez-vous, entreprises et particuliers ont tendance à se tourner vers ce qu’ils considèrent comme une monnaie refuge : le dollar. De nombreuses opérations ne s’effectuent ainsi que dans la monnaie nord-américaine, notamment dans l’immobilier et le tourisme.

 

>> Pour en savoir plus sur ce sujet, consultez le très bon article de Iprofesional.com (source de l’article)

 

 

 

 

 

22/05/2012

Revue de presse "Argentine"

A noter dans l’actualité de la semaine dernière :

  • ·         Le voyage de Cristina Kirchner en Angola

·         Kirchner dos santos.jpgL’Argentine et le continent africain n’ont que des liens très ténus. Toutefois, depuis quelques années, l’Argentine suivant l’exemple des grands émergents (Brésil, Chine, Inde, Russie) s’intéresse de près à l’Afrique, continent avec lequel elle souhaite développer des liens économiques. La visite de Cristina Kirchner à Luanda s’explique essentiellement par la question énergétique. L’Angola est au coude à coude avec le Nigeria, comme 1er pays producteur de pétrole en Afrique. Or, l’ « affaire YPF » l’ayant montré récemment, l’Argentine a un besoin important d’énergie fossile. 400 hommes d’affaires argentins étaient par ailleurs du voyage… L’Argentine semble-t-il compte bien exporter sa viande, ses vins, ses céréales et son miel à l’Angola. Pétrole contre nourriture… la version argentine !

·         Toutefois, le président angolais Dos Santos a de son côté surtout fait valoir les échanges culturels et éducatifs qui découleraient des accords issus de cette visite (quelle vision bucolique…) - photo AFP

 

  • ·         La désaccélération avouée de l’économie argentine

·         L’institut des statistiques argentin, le fameux INDEC, a admis que l’économie argentine avait connu en mars son plus faible taux de croissance depuis 2009. A 4%, un taux que les pays développés souhaiteraient toutefois connaître, l’Argentine est donc confronté à un ralentissement économique…  Cette réalité est notamment constatée dans les supermarchés et les centres commerciaux où les ventes ont nettement baissé. Les freins majeurs à l’importation sont une autre cause de ce ralentissement de la croissance argentine au cours du 1er semestre 2012.

 

  • ·         La foire ArteBA fait un carton à Buenos Aires 

       Depuis le 18 mai se tient au Parc des Expositions de Buenos Aires (la Rural), la grande feria d’art contemporain ArteBA. Ce WE, les Porteños s’y bousculaient malgré le prix élevé d’entrée (50 pesos).  A scruter et découvrir, de nombreuses peintures, installations, et sculptures d’artistes latino (essentiellement argentins). Parmi les grands noms présents, Julio Le Parc, Antonio Ségui ou encore Eugenio Cutica.

Julio Le Parc - ArteBA.JPG

Antonio Segui - ArteBA.JPG

Tête en résine d'Eugenio Cuttica - ArteBA.JPG

Epis de blé d'Eugenio Cuttica - ArteBA.JPG

Photos : Isabelle Laumonier

 

 

 

 

11/05/2012

La présidente des Grands-mères de la place de mai en conférence à Paris

estella carlotto.jpgCe lundi 14 mai à 16h30, à l'institut des Amériques, Estela Carlotto, l'emblématique présidente des grands-mères de la place de mai donnera une conférence sur le thème :

"La situation des droits de l'homme en Argentine. Passé et présent".

Pour les Parisiens, voilà une occasion d'écouter une personnalité incontournable de la scène des droits de l'homme en Argentine !

Contact : Diana Quattrochi-Woisson - dwoisson@u-paris10.fr

10/05/2012

L’Argentine signe une vraie avancée en matière de droits des transsexuels

Conservatrice sur bien des sujets, en particulier sur l’avortement qui n’est toujours pas légal, l’Argentine se montre toutefois bien plus progressiste, en ce qui concerne les droits des communautés gay et transsexuelle.

senat argentin.jpgIl y a 2 ans déjà, elle avait été le premier pays d’Amérique latine à reconnaître le mariage homosexuel. Hier, une nouvelle avancée significative a été votée, à travers l’approbation par le Sénat d’une loi sur l’ « identité du genre ». Désormais, toute personne née de sexe féminin ou masculin pourra demander un changement auprès de l’administration, pour l’établissement de nouveaux papiers conforme à son identité sexuelle. Par ailleurs, les opérations chirurgicales conduisant au changement de sexe seront désormais possibles, sans demande d’autorisation préalable à la justice.

Il est à noter que le Sénat a également ratifié hier une loi sur la « mort digne » : désormais les patients en phase terminale pourront choisir de poursuivre ou non les traitements thérapeutiques.

>  en savoir plus sur la « ley de identidad de genero »

ley de identidad de genero.jpg

07/04/2012

Argentine: rêve d’autarcie ou navire qui prend l’eau ?

Le vendredi 30 mars, l’Union Européenne, les Etats-Unis et 12 autres pays ont déposé une plainte contre l’Argentine à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), contre les mesures liées aux limitations d’importations. L’Argentine a aussitôt réagi avec un communiqué à l’encontre de ces pays : "Ils souhaiteraient que nous absorbions la crise dont ils souffrent". Encore une fois, le gouvernement Kirchner ne fait pas dans la demi-mesure.

Si de nombreux pays (y compris les pays ayant déposé la plainte) renforcent les mesures de protection de leur industrie nationale dans un contexte de crise, l’Argentine va toutefois beaucoup plus loin. Devant l’OMC, l’Argentine s’est défendue avec 3 arguments :

  1. La politique commerciale actuelle n’est pas en infraction avec les règles de l’OMC (ce qui reste à prouver !) ;
  2. Les importations en 2011 ont sensiblement augmenté et ce pour toutes les provenances
  3. L’Argentine défend son droit à mener une politique de développement.

Le cœur du problème vient des limitations d’importation extrêmement sévères depuis la mise en place de la Declaracion Jurada Anticipada le 1er février 2012. L’objectif argentin : faire cesser la sortie de devises du pays.

De fait, aujourd’hui acheter des produits importés devient une gageure !

Plusieurs boutiques d’entreprises étrangères ont dû fermer leurs portes, comme Calvin Klein Underwear

limitations, importations, Argentine, OMC, WTO, Declaracion jurada anticipada, protectionnisme, autarcie, livresAutre effet délirant : la fin annoncée de l’importation des livres ! La mesure a provoqué un tollé du monde universitaire et une rebellion très virulente sur facebook et a été rapidement retirée. Toutefois dans les faits, l’Argentine a mis en place une nouvelle norme freinant l’importation de livres, majoritairement en provenance d’Espagne, en raison du problème sanitaire posé par l’encre de certains livres, qui contiendraient du plomb… Délire, on vous le dit ! Et la culture dans tout ça ? Elle l’a dans le baba !

 

Le secrétaire à la culture Jorge Coscia s’est d’ailleurs fait remarquer en affirmant que le gouvernement avait la souveraineté culturelle sur ce qui s’édite ou non 

 

Les effets de ces mesures anti-importations sont par ailleurs très négatifs sur l’industrie argentine même, qui ne peut plus s’approvisionner en machines-outils nécessaires notamment pour l’agriculture ; ou pour certaines industries qui ne peuvent se procurer les pièces indispensables au montage de certains produits !

Les Argentins désormais n’hésitent pas à aller faire leurs courses en Uruguay ou au Brésil, notamment pour tout le petit électro-ménager, les produits « technologiques » (Iphone, routeurs wifi, etc.) ainsi que pour les cosmétiques.

Les mesures à l’emporte-pièce du gouvernement Kirchner traduisent la situation économique et budgétaire extrêmement délicate que traverse le pays. Mais une chose est sûre, elles ne font que colmater des brèches, sans prendre compte du fait que derrière, le fleuve gronde de plus en plus…

 

17/03/2012

Un triste anniversaire : les 20 ans de l’attentat contre l’ambassade d’Israël en Argentine

20 ans - attentat ambassade israel buenos airs.jpgLe 17 mars 1992, une bombe détruisait intégralement l’ambassade d’Israël à Buenos Aires, provoquant la mort de 29 personnes et en blessant plus de 200 autres.

Cette attaque anti-israélienne en Amérique du Sud constituait une tragique première.

Deux ans plus tard, l’Argentine était une nouvelle fois la cible d’une attaque terroriste anti-juive. Le siège de l’organisation mutuelle juive AMIA en était la cible ; 85 personnes y perdirent la vie.

Les longues enquêtes qui suivirent les deux attentats ne purent aboutir à des résultats clairs. Iran, Hezbollah ou djihad islamique, plusieurs pistes ont été explorées, mais la justice n’est jamais parvenue à définir les responsabilités.

Le fait que ces 2 attaques se soient produites en Argentine s’explique avant tout par la très importante communauté juive du pays. En fait, celle-ci, estimée à plus de 200 000 personnes, est la plus importante d’Amérique du Sud.

L’histoire de la communauté juive en Argentine, même si elle a au quelques antécédents au XVIe s., a réellement commencé à la fin du XIXe s., avec l’arrivée de très nombreux Ashkénazes, fuyant les persécutions  en Europe de l’Est et en Russie. Si la plupart s’établirent dans la capitale, quelques groupes s’installèrent dans les provinces de Santa Fe et Entre Rios, où ils fondèrent des exploitations agricoles (ce qui donna lieu à la naissance du « gaucho judio »).

Au XXe siècle arrivèrent ensuite des Juifs du Maghreb puis à partir des années 20, de très nombreux personnes fuyant l’Allemagne. Cette vague d’immigration se prolongea jusqu’en 1945.

La communauté juive a apporté à l’Argentine de très nombreux scientifiques et artistes, tels que le prix Nobel de médecine César Milstein,  le chef d’orchestre Daniel Barenboim, le pianiste Lalo Schifrin, l’écrivain Juan Gelman, l’économiste Bernardo Kliksberg,...

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Depuis les tragiques événements de 1992 et 1994, la plupart des institutions juives de Buenos Aires sont placées sous surveillance et disposent généralement de barrière de protection, empêchant à toute voiture de s’en approcher. A l’emplacement de l’ancienne Ambassade se trouve aujourd’hui une place du souvenir.