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Rechercher : fonds vautour

Si tu vois le futur, dis lui de ne pas venir

Alors que Mauricio Macri est arrivé aujourd’hui à Davos où sont attendues avec impatience ses interventions, je vous livre ici la traduction d’un article de Jorge Beinstein et Horacio Rovelli (économistes argentins) paru dans “Resumen Latinoamericano” le 18 janvier 2016. Ces deux économistes engagés à gauche livrent un panorama peu reluisant de l’avenir de l’Argentine. On aimerait penser que leur discours est celui d’oiseaux de mauvais augure, mais certains de leurs arguments semblent implacables.

Pour contrebalancer cette opinion, je publierai prochainement un article d’économistes favorables au gouvernement.

 

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Des oiseaux de mauvais augure ?

 

 

Avant de mourir le 12 octobre 1812 d’un cancer de la langue, Juan José Castelli, l’« orateur de la révolution de mai », celui qui a libéré les Indiens de l’esclavage au nord du Vice-Royaume du Rio de la Plata (aujourd’hui le nord de l’Argentine et Sud de la Bolivie), celui qui rêvait d’arriver au vice-royaume du Pérou avec les idées libertaires, emprisonné à Buenos Aires,  réclama un crayon quelques minutes et écrivit la phrase qui titre cet article, et qui revient encore et encore comme un stigmate tout au long de notre histoire. Le futur proche vers lequel nous mène le gouvernement semble un cauchemar et le futur plus lointain qu’il nous promet est encore pire.


L’avalanche néolibérale


Avec un contexte extérieur de forte chute des prix du pétrole (rappelons que le baril de pétrole se situe autour de 30 dollars à mi-janvier 2016, quand en juin 2014, il valait 115 dollars) et des matières premières en général, et face au ralentissement de la croissance chinoise, à la récession au Brésil, et à un taux de croissance inférieur à 1% -en moyenne- dans les pays développés, le gouvernement arrivé au pouvoir le 10 décembre 2015 prétend « réajuster la production et les prix » pour les orienter vers le marché extérieur.

Pour cela, le gouvernement a levé le contrôle des devises (classifié comme « cepo »* par Clarin et la droite en général), et « libéré » les entrées et sorties de capitaux, pour que les grandes entreprises puissent dollariser leurs profits et les sortir du pays, tout en jouant sur la « bicyclette financière » liée à la différence des taux d’intérêt entre la dépréciation attendue de notre monnaie et le taux que paient les titres publics.

Pour faciliter ces mouvements financiers, le gouvernement a éliminé :
- les restrictions de change
- le paiement des impôts sur l’achat de monnaie étrangère
- et les freins aux opérations de « règlement avec liquidation » (NdT : concept se référant au dollar :contado con liqui / autres infos sur ces règlements avec liquidation).

De la sorte, il touche aussi les acheteurs étrangers souhaitant acquérir des Lettres de la Banque Centre (LEBAC) en pesos ou en dollars. Les investisseurs étrangers pourront par cette dernière opération apporter des devises de manière immédiate, sans passer par le marché de change officiel.


Bien sûr, la bicyclette financière rend nécessaire le fait que le taux d’intérêt local soit beaucoup plus haut que le taux étranger, puisqu’il faut que ce taux soit suffisamment attractif (autrement dit, plus élevé que la possible dévaluation). Résultat, aujourd’hui ce taux détient un plancher inférieur de pas moins de 28% annuel. En effet, le 12 janvier 2016 le taux officiel du dollar était de 13,82 m $, alors que sur le marché futur à Rosario – le ROFEX, les contrats se font à décembre 2016 pour 1 dollar à 17,55 AR $, ce qui implique une dépréciation de notre monnaie de 27% annuel (aux États-Unis, le taux de référence est de moins de 1% annuel).

Parallèlement, le nouveau gouvernement élimine les droits d’exportation sur les céréales, la viande et les industries qui étaient touchées par les taxes, et réduit de 5 points les rétentions sur le soja en grain, en tourteaux et en huile, ce qui implique :
- un brutal transfert des revenus des consommateurs vers les grands producteurs et les intermédiaires agricoles et industriels, qui placent toujours les prix du marché interne au niveau du marché externe,
- et des pertes fiscales qui ne peuvent être compensées par l’élimination partielle ou totale des subventions vers les secteurs de l’énergie et du transport.

La combinaison de la dévaluation, la diminution des rétentions (droits d’exportation), la suppression des subventions et autorisations d’augmentation des prix accélèrent le processus inflationniste.

À tout ce “bazar”, on doit additionner l’obligation faite par l’OMC au ministre Kicillof de supprimer la DJAI, à partir du 1er janvier 2016, ce à quoi le « macrisme » a ajouté la dérogation des Registres d’Opérations d’Exportation (ROE), mesures qui sont seulement palliées par l’octroi arbitraire de Licences Automatiques et Non Automatiques à travers le Système Intégral de Monitoring des Importations (SIMI).

L’ensemble de ces mesures implique une profonde reconversion de la politique commerciale au détriment des petits et moyens producteurs liés au marché interne.


Prat Gay (actuel ministre argentin de l'économie) le sait, ces mesures nuisent sérieusement à qui vit de son travail et comme le démontre l’expérience historique, chaque fois que s’imposent ces transferts de ressources en faveur de ceux qui ont déjà le plus (modèle Hood-Robin – NdT : Robin des Bois inversé), le résultat est l’augmentation du chômage (que le gouvernement lui-même encourage déjà avec des licenciements généralisés dans le secteur public), la baisse des salaires réels et du niveau de vie de la majeure partie de la population, et avec cela la chute du marché interne et la baisse drastique du PIB.

Un des résultats recherchés par le gouvernement est que cette contraction freine les importations, ce qui permettrait que l’excédent commercial puisse payer une partie des intérêts de la dette externe accumulée pour couvrir le déficit fiscal et la fuite des capitaux liée à la dollarisation des profits d’entreprise (obtenus en pesos sur le marché interne et par le principe de la bicyclette financière déjà décrite).

 

Récession prolongée et logique de pillage

Nous nous trouvons face à un choc récessif qui menace de se prolonger indéfiniment et qui sera accompagné par une déstructuration croissante du tissu social, avec une énorme masse de chômeurs chroniques et de pauvres, ainsi qu’une complète élitisation et externalisation (passage à des mains étrangères) de l’économie.

Des 2 moteurs dont dispose l’appareil économique, le commerce extérieur et le marché intérieur, le premier se trouve sérieusement affecté par la stagnation globale qui semble conduire à une grande récession. Tous les pronostics réalisés par les organismes internationaux comme le FMI, l’OCDE ou la Banque Mondiale montrent que dans le meilleur des cas, on doit attendre une croissance très réduite des économies des grandes puissances traditionnelles (UE, Japon, États-Unis), ce à quoi il faut ajouter un désenflement de la croissance chinoise.

C’est ce qu’affirment également les gourous néolibéraux tels que Larry Summers, ex-Secrétaire du Trésor américain qui ces derniers temps a rendu fameuse la théorie de la stagnation séculaire, selon laquelle les économies de développement avancé vont connaître des croissances économiques nulles ou anémiques, pour au moins une décennie.
Cela signifie que les prix des matières premières se maintiendront avec une tendance baissière (avec quelques hausses éphémères). Et ce que nous enseigne l’évolution des dernières années, c’est que ces prix seront non seulement plus bas, mais aussi toujours plus instables.

Par conséquent, parier sur le « miracle des exportations » tel que le fait le gouvernement relève du fantasme sans aucun fondement. L’aventure macriste n’aura pas le vent arrière (venu de l’extérieur), auquel il attribuait le succès kirchnériste. Au contraire, il devra faire face à un dur hiver extérieur, avec des cyclones qui souffleront de face.

Il reste donc le marché intérieur que la politique néolibérale a commencé à détruire via une opération de saccage qui par sa rapidité et son amplitude n’a pas de précédent dans l’histoire argentine. L’opération semble une folie, une sorte de suicide national si on fait l’analyse du point de vue de la rationalité macroéconomique conventionnelle, mais qui est parfaitement logique si l’on se place du côté des élites locales-transnationalisées immergées dans le court-termisme propre à la spéculation financière actuellement dominante dans le capitalisme global, et qui pillent le marché local.


Raison instrumentale, logique de folie pilleuse accompagnée par l’utopie réactionnaire de la construction d’une économie élitiste agro-minière-industrielle exportatrice. Cette tendance est ainsi commentée avec un optimisme forcé dans les cercles dominants : les sacrifices du présent créeront le bonheur du futur. On revient ici au vieux discours des années 90 : « Nous allons mal, mais nous allons vers le mieux » (et c’est ainsi qu’on a abouti au désastre de 2001).


Désordre macroéconomique en vue


La bataille macriste est cependant loin d’être gagnée. Bien au contraire, elle a deux obstacles importants à dépasser :
- le premier se situe au sein même des secteurs dominants (grands producteurs et vendeurs de céréales, ainsi que les grandes entreprises exportatrices – grupo Techint, Arcor, Aluar, etc.), que Mauricio Macri lui-même appelle le « cercle rouge »
- et le 2e est le peuple travailleur qui ne va pas accepter de se soumettre à ce à quoi ces secteurs hégémoniques subordonnés au capital financier international prétendent : extraire de son travail et de ses sacrifices les dollars qui viendront enrichir leurs comptes à l’étranger.

Toutes les mesures adoptées par le Ministère de l’Économie et des Finances et par la Banque Centrale s’appuient sur des entrées possibles de devises qui dépendent – pour utiliser un euphémisme- de la volonté des investisseurs supposés d’apporter des capitaux au pays, et semblent ne pas tenir compte de la demande très concrète des entreprises qui veulent transférer leurs profits à l’extérieur, ni de la volonté d’amples secteurs de la classe moyenne qui voient dans la devise nord-américaine leur seule référence d’épargne (secteurs dont le comportement est conditionné par la négociation de la dette avec le juge Griesa – NdT : affaire des fonds vautours).

En synthèse, rien n’est résolu au niveau financier et économique, et si l’on pense à la négociation avec les fonds vautours, il y a fort à parier qu’elle n’apportera ni le coup de confiance ni la pluie de dollars annoncés. Elle risque bien plutôt d’entraîner plus de « pillage » et des exigences supplémentaires d’ajustement. Par ailleurs, le « cercle rouge » pendant qu’il dévore la première dévaluation de Macri, commence à faire pression pour que cette dévaluation soit plus importante. On s’en rend compte lorsqu’on observe ce dont informent la Chambre de l’industrie huilière de la république argentine (CIARA) et le Centre des Exportateurs de Céréales (CEC), qui selon Prat Gay devaient liquider des ventes pour 400 millions de US $ par jour depuis le 16 décembre (jour où le « cepo » a été levé) et qui en fait jusqu’au 11 janvier 2016 n’ont liquidé que 174 millions de US $. Ces structures n’ont même pas élevé leurs ventes quand la devise a dépassé la valeur officielle de 14$ la première semaine de l’année.

Et il faut encore évoquer ceux qui vont être le plus touchés par ces mesures : les travailleurs qui réclament des paritaires, la préservation de leurs droits, leurs rémunérations et leur emploi. Il est certain que le gouvernement de Macri est le fruit d’élections, ce qui lui octroie une certaine légitimité, mais cependant son comportement quasi inconstitutionnel (déluge de « décrets d’urgence ») érode très rapidement cette légitimité. Ceci pourrait conduire à une crise de gouvernabilité qui ne pourra être retardée avec des fanfaronneries (tel que le mémorable « état de siège » de Fernando de la Rua).

Le proche avenir est horrible, mais cet avenir est aussi celui de ceux qui croient qu’ils peuvent gouverner avec des tromperies et manipulations médiatiques. Une chose est le discours de campagne, une autre est la cruelle réalité, dont la complexité dépasse les simplifications néolibérales.

Nous nous acheminons probablement vers un autre 2001, mais de manière plus abrupte et plus absurde. Tandis que les « CEOcrates » mettent le feu, nous devrions nous préparer à ce que leur déroute soit cette fois définitive.

 

*cepo = restriction dans les opérations de change

 

Traduction : Isabelle Laumonier

 

 

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21/01/2016 | Lien permanent

Ouverture de l’année législative et démonstration du kirchnérisme

A grands renforts de pétards, de canonnades, de musique à plein, de tambours et de chants militants, l’année législative s’est ouverte ce matin au Congrès, en présence de la présidente argentine. A cette occasion, le kirchnérisme a réalisé une véritable démonstration de force.

Discours-fleuve de Cristina Kirchner aux députés et foule considérable sur la Place du Congrès. De Buenos Aires et des provinces, les kirchnéristes ont fait savoir qu’ils représentaient toujours un pouvoir incontournable. La présidente a quant à elle fait un bilan détaillé de son action ; oratrice hors pair –quoi qu’on pense d’elle-, elle a provoqué l’enthousiasme de ses partisans à travers ses différentes annonces et sa capacité à susciter le rire et l’émotion. 

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Réaction du kirchnérisme après le #18F

Suite à la grande marche silencieuse organisée par les procureurs de l’opposition le 18 février dans le cadre de l’affaire Nisman, la première réaction de Cristina Kirchner est arrivée sous forme d’une lettre ouverte publiée sur son site internet. Outre un rappel de l’action de son gouvernement pour faire la lumière sur l’attentat de l’AMIA, la présidente argentine a surtout fait un bilan de son action au pouvoir.

L’enjeu est évidemment considérable : l’année est présidentielle. Face à la montée en puissance de l’opposition, pour qui l’affaire Nisman paraît du pain bénit, CFK doit bien sûr défendre son bilan, autant que se défendre de toutes les accusations qui l’entourent dans le cadre de l’affaire Nisman. Sur ce dernier point, les « soucis » se sont quelque peu éloignés cette semaine, la justice ayant décidé de ne pas retenir les mises en accusation du procureur défunt.

Toutefois, le pouvoir kirchnériste est mis à rude épreuve et les grandes manœuvres pour préparer les élections présidentielles et la succession de Cristina Kirchner sont d’ores et déjà en branle. Jeudi dernier, le directeur de cabinet, Jorge Capitanich a ainsi été débarqué pour être remplacé par Anibal Fernandez, un des principaux dirigeants de la Campora. Capitanich qui était au front depuis plus d’un an, donnant des conférences de presse tous les matins (rappelons que Cristina Kirchner ne donne pas de conférence de presse) a sans doute joué le rôle de fusible dans un contexte particulièrement tendu, où les attaques n’ont cessé de pleuvoir.

Ce 1er mars est donc l’occasion pour CFK et le kirchnérisme de réaffirmer leur puissance après un #18F qui a fait beaucoup parler de lui en Argentine et à l’étranger.

 

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Une foule compacte, des milliers de drapeaux, un enthousiasme populaire évident, des gens de tous âges et de toutes classes. Le rassemblement organisé ce premier mars, en soutien à CFK, a été un succès considérable. Comme toujours, on a retrouvé dans les messages et les banderoles brandis des références à Nestor et à Evita. L’émotion qui entoure le personnage de Cristina Kirchner est évidente. Mais de là au culte de la personnalité... Une chose est sûre, la foule réunie affirmait avec force le "Somos patria" (slogan de CFK).

 

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Dernier discours de Cristina Kirchner au Congrès

Tous les ans, le président argentin inaugure l’année législative au Congrés. Le mandat de Cristina Fernandez de Kirchner prenant fin cette année, ce 8e discours devant l’Assemblée est particulièrement symbolique… d’autant plus dans un contexte actuel d’opposition renforcée.

Si certains ignoraient encore la « modernité » de CFK et sa passion pour les réseaux sociaux, ils auront appris aujourd’hui ce trait caractéristique du gouvernement de la présidente. Celle-ci a en effet ouvert son discours de 4h par la lecture d’un tweet de Joseph Cotterill, du Financial Times en date du 27 février sur la valeur en hausse des bons du Trésor argentins*.  

L’économie a constitué un pan fondamental de son discours : fin de la dette externe argentine, lutte contre les fonds vautours, capacité du pays à éviter la catastrophe économique annoncée par tant d’observateurs et par l’opposition, amélioration récente des réserves de la Banque Centrale…

Une véritable avalanche de chiffres à donner le tournis ! Et difficile sans avoir de connaissance fine de l’économie argentine de mesurer le vrai sens de tous les chiffres transmis par la présidente.

De nombreux exemples détaillés sur la bonne santé économique argentine s’en sont suivies :

  • Tourisme interne en forte hausse (rien de surprenant quand on sait qu’il devient très compliqué pour les Argentins de sortir du pays).

  • Bonne santé de Aerolineas Argentinas

  • Développement de l’industrie argentine (qui représente 20% du PIB selon CFK)

  • Fort soutien aux PME (PYMES)

  • Développements technologiques en particulier avec : lancement du premier satellite argentin (Arsat) en octobre 2014.

  • Meilleure indépendance énergétique avec développement de l’énergie nucléaire avec l’atteinte de 100% d’efficacité d’Atucha II et accord récent avec la Chine pour lancer prochainement la 4e centrale nucléaire argentine ; amélioration des performances d’YPF…

La présidente a provoqué des cris de joie de ses partisans lorsqu’elle a annoncé que le gouvernement allait prochainement reprendre la gestion du réseau ferroviaire.

 

Autres sujets sur lesquels Cristina est revenue, les avancées sociales du pays :

  • Amélioration de la situation des travailleurs, avec un salaire minimum qui a cru de 2000% depuis 2003 (Salaire minimum le + haut d’Amérique latine), et un ensemble de lois votées par le Congrès et toutes favorables aux travailleurs

  • Amélioration de la situation des retraités (meilleure retraite de toute l’Amérique latine)

  • Plan de santé publique gratuite, en progrès permanent

  • etc.

 

La présidente n’a pas manqué tout au long de son discours de s’en prendre aux « ennemis internes » (ceux qui cherchent à déstabiliser le pouvoir, elle a particulièrement pointé du doigt le « parti judiciaire ») et les ennemis externes (secteur financier international, États-Unis, etc.).

À travers une harangue extrêmement ferme, elle s’en est par ailleurs prise à ceux qui l’accusent de vouloir freiner l’enquête AMIA.

 

Reste maintenant à savoir si son discours long de 4H résistera aux analyses et aux mises en perspective, et si son bilan permettra au candidat de l'officialisme de remporter les élections présidentielles de 2015.

 

[edit 02 mars 2015 : pour voir une analyse critique sur les chiffres données par Cristina tout au long de son discours, voir l'article d'Iprofesional]

 

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*Le journaliste a rapidement réagi en remerciant la présidente pour la mention, mais où il précisait que cette amélioration de la valeur des bons était probablement aussi liée au peu de temps qu’il reste à CFK à la tête de l’Argentine.

 

Photos : Isabelle Laumonier

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01/03/2015 | Lien permanent

La liberté retrouve ses ailes...

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Vous vous souvenez de cette histoire rocambolesque, opposant le gouvernement argentin au fonds NML, qui avait abouti à la "saisie" de la frégate argentine Libertad, dans le port ghanéen de Tema ?

Si la partie financière de l'affaire n'est pas réglée, la frégate a quant à elle fini par retrouver sa liberté.

Elle a pris la mer le 19 décembre avec comme port de destination Mar del Plata. Actuellement, naviguant dans les eaux brésiliennes, elle devrait atteindre le territoire argentin le 9 janvier.

 

>> A lire : Les péripéties de la frégate Libertad vues par Jean-Paul Pancracio, professeur d'université de Poitiers, spécialiste du droite de la mer, qui a conseillé le gouvernement argentin dans cette affaire.

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20/12/2012 | Lien permanent

Gustavo Santaolalla, de Buenos Aires à Hollywood

Nouveau chapitre consacré à la musique argentine. Aujourd’hui, pleins feux sur Gustavo Santaolalla, l’un des compositeurs argentins vivants les plus primés au niveau international. Son nom ne vous dit peut-être rien, pourtant vous le connaissez forcément…

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Gustavo Santaolalla a commencé sa carrière musicale à la fin des années 60. Il fonde alors le groupe de rock/ folk Arco Iris, avec lequel il connaît ses premiers succès. Ami de Leon Gieco et de Charly Garcia, monstres sacrés de la musique argentine, Santaolalla produit notamment des disques de Gieco dans les années 1980.

C’est précisément en tant que producteur que son rôle dans le paysage musical argentin et latino-américain prend une véritable ampleur dans les années 90. Il soutient les groupes de rock argentin Divididos et Bersuit Vergabarat, et produit le colombien Juanes, ou encore les Mexicains Molotov et Julieta Venegas.

Puis à la fin des années 90, les sirènes d’Hollywood se font entendre… et c’est là que Gustavo Santaolalla va atteindre une véritable renommée internationale. Il  commence en effet à composer des bandes originales de films, parmi lesquels Le secret de Brokeback Mountain,

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13/04/2014 | Lien permanent

La papelera, pour les amoureux des belles lettres

Buenos Aires, entre 1000 autres choses, est une ville remplie d’artisans de talent. Aujourd’hui, je vous invite à pousser la porte d’un lieu pas comme les autres : une fabrique de papier en plein cœur de Palermo !

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Photo © La papelera - papier réalisé en feuille de coca

Commencez par pousser la porte de la boutique, située dans un véritable petit écrin de verdure sur la rue Cabrera (n°5227). Un peu à l’écart de l’agitation de Palermo Soho, la Papelera doit être « dénichée ».

Si vous aimez écrire et si vous aimez les belles matières, tout de suite vous serez séduit par les nombreux carnets et cahiers à spirales en exposition. Leurs couvertures aux imprimés originaux et surtout leur papier épais et sensuel vous invitent à les ouvrir, à les toucher, et bientôt à vous y perdre du bout du stylo !

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En se rapprochant du fond du magasin, on découvre une collection de grandes feuilles de papiers : texture, motifs, on se prend soudain à vouloir redécorer tous les murs de sa maison avec ces « toiles » qui vous font de l’œil.

Juste derrière, c’est l’atelier, le saint des saints. Là où la fibre de papier sous l’action conjuguée de l’eau, des produits chimiques et des mains de l’homme se transforme bientôt en une feuille plus moins lisse, plus ou moins rugueuse,

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16/02/2014 | Lien permanent

Jorge Luis Borges : l’âme littéraire de Buenos Aires

** Aujourd'hui, Les Chroniques de Buenos Aires laissent la plume à Gérard Provost, qui nous propose un portrait de Jorge Luis Borges, figure incontournable de la littérature argentine. **


Buenos Aires est intimement liée à Borges comme Lisbonne l'est à Pessoa ou Kafka à Prague, fusion passionnelle entre un écrivain et sa ville.

 

Une passion : les livres

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Né en 1899, Borges est un descendant de Juan de Garay qui fonda Buenos Aires en 1580. Il fut profondément marqué par la culture anglaise de son père et considérait que l'élément majeur de sa vie fut justement la bibliothèque de celui-ci : « Je pense que je n'en suis jamais sorti ». Ironie du destin, lorsqu’à la cinquantaine il devint aveugle, il fut nommé responsable de la Bibliothèque Nationale de Buenos Aires (après avoir été humilié par la junte militaire qui en avait fait un « inspecteur des lapins et volailles ») : « 900 000 livres et pas d'yeux » dira-t-il.

De sa cécité il fera cependant un bienfait, un moyen de voir en dedans et au-delà, une façon d'enrichir sa clairvoyance et sa sagesse. « Les pas que fait un homme de sa naissance à sa mort dessinent dans le temps une figure inconcevable » écrira-t-il (Sartre évoquera aussi cette même idée : « L’homme surgit dans l’Univers et y dessine sa propre figure »).

 


Une écriture marquée par la ville natale

Borges a défini une écriture proprement porteña, éloignée de la littérature européenne. De ses années passées en France, Suisse, et Espagne, de 1914 à 1921, il prétendra d’ailleurs qu’elles n’étaient que des illusions.

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Son amour pour sa ville est une constante dans ses écrits. Ses poèmes jaillissent au cours de ses longues promenades à Palermo, épicentre de ses sensations. Jeux d'ombres et de lumières sur fond de couleurs, frontières entre son quartier, sa ville, les faubourgs et l'énigmatique Pampa.

« A cette heure où la lumière a une finesse de sable, je me trouvais dans une rue ignorée... Des couleurs tendres comme le ciel qui émouvait le fond... »

« Buenos Aires est plus qu'une ville, c'est un pays à soi seul » où vit le personnage emblématique du compadrito (équivalent urbain du gaucho), toujours en duel dans le tango et le combat à l'arme blanche : « Le voilà mort, les souvenirs vont s'estomper, voici la fin des vieux quartiers de Palermo, des terrains vagues et du couteau »…

Borges, bien que profondément argentin, n’hésitait toutefois pas à livrer une vision lucide de ses compatriotes : « L'Etat est impersonnel, l'Argentin ne conçoit des rapports que personnels, c'est pourquoi à ses yeux, voler les deniers publics n'est pas un crime ».

 

Borges, l’homme et sa postérité

On sait peu de choses de sa vie sentimentale. Après avoir passé de très longues années avec sa mère, Borges se maria à l’âge de 68 ans avec Elsa Astete dont il se sépara en 1970. Cinq ans plus tard, il rencontra Maria Kodoma de trente ans sa cadette, qui devint rapidement sa complice intellectuelle. Il l’épousa en 1986, l’année de sa mort.

La tombe de Borges, de manière paradoxale, n'est pas à Buenos Aires, mais au cimetière de Plain-Palais à Genève où il est décédé. Très malade il semble qu’il soit retourné à Genève sur l’insistance de Maria Kodoma, c’est en tous cas ce qu’affirma Adolfo Bioy Casarès, son plus proche ami. La pierre tombale fut conçue par son épouse, « la veuve intraitable », et fait référence au récit "Ulrica", extrait du « Livre de sable ».

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Photo : Christian Lasseur

 

Deux ans après le décès de Borges, Maria Kodoma, légataire universelle, créa la Fondation Borges, dont l’objectif est de diffuser  son œuvre et d’encourager la création littéraire en attribuant chaque année le prix international Jorge Luis Borges.

 

Une chose est sûre, l’amour absolu de Jorge Luis Borges fut bien son quartier de Palermo et sa cité, Buenos Aires « la ville au fleuve immobile » : « J'ai senti Buenos Aires, cette ville que j'ai cru mon passé et mon avenir, mon présent, toujours j'étais et je serai à Buenos Aires ».

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02/11/2012 | Lien permanent

La forêt primaire argentine ne cesse de reculer

30 %. C’est ce qui reste aujourd’hui de la forêt « originelle » en Argentine. Les 30 millions d’hectares de « bosques nativos » qui subsistent peuvent impressionner, mais il y a deux cents ans l’Argentine était encore un vrai poumon vert. Si le cas est moins connu et moins patent que celui du voisin Brésilien, qui déforeste allègrement en Amazonie, la situation de l’Argentine n’en reste pas moins alarmante. Greenpeace vient de faire paraître un rapport sur les forêts primaires qui pointe du doigt les bonnes… et surtout les mauvaises conduites !

 

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La loi forestière de 2007

En Argentine, il a fallu attendre fin 2007 pour que soit votée une loi visant à encadrer et limiter les coupes sauvages saignant les forêts. Toutefois, la « ley de Bosques » s’est révélée peu efficace. Greenpeace souligne qu’entre fin 2007 et fin 2012, plus de 1,1 million d’hectares ont été abattus… soit 26 ha/heure pendant 5 ans. L’ONG internationale précise qu’il est impossible de savoir quel pourcentage de cet abattage s’est fait avec des autorisations administratives et quel pourcentage est le fait d’agissements illégaux. Les régions les plus touchées ont été celles de Santiago del Estero, Salta et Formosa.

Le rapport de Greenpeace salue toutefois quelques améliorations notamment dans les provinces du Chaco, de Misiones et San Luis.

Le bilan global de la loi reste malgré tout très négatif. Autre exemple frappant : la loi instaurait via son article 31 la mise en place d’un fonds national pour « l’enrichissement et la conservation » des forêts originelles. Les sommes investies dans ce fonds devaient représentaient au minimum 0,3 % du budget national. Ce financement devait être complété par un prélèvement de 2 % sur les exportations de produits primaires et secondaires provenant de l’agriculture, de l’élevage et du secteur forestier. Or en 2012, sur les 1,9 milliard de pesos qui auraient dû être versés, seuls 267 millions l’ont été !

 



Pourquoi déforeste-t-on en Argentine ?

L’industrie forestière argentine n’est pas la plus coupable… De fait, la déforestation en Argentine s’explique essentiellement par :

-       * La place considérable exigée par la culture du soja, véritable poumon économique depuis 10 ans. De nombreuses voix s’élèvent ainsi contre le remplacement des forêts primaires par du soja OGM… deux visions du monde s’affrontent ici.

-        * Le besoin de terres pour l’élevage est l’une des autres causes majeures de la déforestation.

-        * Enfin, l’industrie minière, avide d’explorations dans les zones de forêts primaires, est la 3e grande responsable de la disparition de la forêt primaire argentine.

 

déforestation, chacoLes conséquences de la déforestation

Outre des conséquences évidentes en matière de biodiversité et d’impact environnemental, la déforestation a un coût humain très important. Les conflits entre industries de l’agroalimentaire ou minières et les peuples originaires ou les communautés paysannes implantés depuis des siècles dans des zones forestières ne cessent de se multiplier.

Greenpeace précise que la déforestation dans des zones traditionnellement habitées ou utilisées par des communautés indigènes ou paysannes contrevient pourtant aux articles 19, 24 et 26 de la « ley de bosques ».

En Patagonie, ce sont notamment les Mapuche qui s’élèvent avec véhémence contre les coupes dévastatrices sur des terres considérées comme ancestrales (et ce des deux côtés de la Cordillère, les Mapuche chiliens étant également très concernés).


Dans le nord de l’Argentine, ce sont les communautés Wichí, Quom y Mocoví, habitant la province du Chaco, qui sont les plus touchées.

Même si l’urgence est manifeste, il semble que les intérêts économiques continuent pour l’heure de prévaloir…

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07/02/2013 | Lien permanent

L’Argentine aux Jeux Olympiques de Sotchi

Autant dire qu'il n’y aura pas foule au portillon ! La délégation argentine se composera de 7 membres ; le porte-drapeau Cristian Simari Birkner fêtera là sa 4e participation aux JO. Sa sœur Macarena participe également à la compétition. Et les chances de médaille à Sotchi? Euh….

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Malgré des montagnes, en veux-tu, en voilà, l’Argentine n’a rien d’une nation de sports d’hiver. Les Andes sont loin des principaux centres de population, et le ski y est encore considéré comme un sport de riche.

Les prix prohibitifs de l’hébergement et de la vie quotidienne en Patagonie n’aident pas non plus à la démocratisation des sports d’hiver.

Des 7 membres de la délégation argentine participant aux JO de Sotchi, 6 concourront en ski alpin et 1 en ski de fond.

 

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Photo : Ski en Patagonie

 

L’Argentine et l’olympisme

Depuis la création des jeux olympiques modernes en 1896, l’Argentine a gagné un total de 70 médailles durant les JO d’été, dont 24 gagnées en boxe. Les autres sports qui se démarquent : la voile (9 médailles) et l’athlétisme (5 médailles).

L’Argentine figure sur la 40e marche du podium des nations ayant gagné le plus de titres olympiques (JO d’hiver et d’été confondus). Le trio de tête est occupé par les Etats-Unis (2551 médailles), l’Union Soviétique (1204 : compteur arrêté en 1988), l’Allemagne (811). En Amérique latine, seul le Brésil surpasse l’Argentine avec 108 médailles.

Aucune médaille n’a jusqu’à présent été gagnée par un Argentin lors des JO d’hiver.

De manière générale, on peut dire que les moyens destinés à la promotion des sports en Argentine restent très limités. La faute au souverain football, qui domine le champ sportif ?

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06/02/2014 | Lien permanent

Prête à s’en-cannes-ailler

Cristina Fernandez de Kirchner est aujourd’hui à Cannes, où vient de s’ouvrir le sommet du G20 sur fond de tragédie grecque et hystérie mondiale (la criiiiiiiiise).

Côté Argentine, un rendez-vous de ce G20 est particulièrement attendu : la réunion qui aura lieu demain entre la présidente fraîchement réélue et Barack Obama. En effet, cet événement n’a rien d’anodin.

cfk-obama-2.jpgLes relations bilatérales Argentine-Etats-Unis sont tendues depuis quelques années, la Maison Blanche n’ayant pas été une fervente supportrice des mandats Kirchner, dont la politique économique notamment est très éloignée du néo-libéralisme américain.

(photo: CFK et Obama en 2009)

 


La tornade Wikileaks n’a ensuite pas amélioré les choses en exposant au grand jour quelques câbles diplomatiques à la fois méprisants et très soupçonneux à l’égard des hôtes de la Casa Rosada. L’administration diplomatique américaine s’interrogeait notamment sur les soucis intestinaux de Nestor et sur la santé mentale de Cristina (est-elle sous Valium ?!) ; CFK était même présentée comme une possible va-t-en guerre dans un contexte de tensions avec l’Angleterre sur des forages de pétrole aux Malouines.

Au-delà de ces échanges diplomatiques révélés, le dialogue argentino-américain est compliqué par la question de la dette argentine. Les Etats-Unis ont récemment refusé l’octroi de nouveaux crédits à l’Argentine via la Banque Interaméricaine de développement.

Bref. CFK était loin d’être en odeur de sainteté.

Oui, mais voilà, elle vient d’être triomphalement réélue, faisant d’elle l’une des personnalités politiques incontournables du Cône Sud. Il va falloir donc oublier ces incidents wikileaks et ces divergences plus fondamentales en matière économique et idéologique. Mais qu’est la politique, sinon une histoire de petits arrangements ?

Ben Rhodes, conseiller de la Maison Blanche, a précisé que le rendez-vous de Cannes serait l’occasion d’évoquer “[les] intérêts communs en termes de croissance économique et de sécurité des Amériques, ainsi que la coopération sur des thèmes globaux, l’Argentine étant partie prenante du G20 et de nombreuses autres institutions où les deux pays partagent des intérêts communs ».

 

Yep, Bro’, demain, ça va dealer grave !

> Les cables wikileaks concernant l'Argentine

> Composition du G20

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04/11/2011 | Lien permanent

#8N, Argentina contra K : une menace sérieuse pour le gouvernement ?

Le 13 septembre, un cacerolazo massif de 200 000 personnes avait déjà envahi les rues de Buenos Aires, mais ce serait sans comparaison avec ce qui attend la capitale argentine le 8 novembre.

 

8N convocation.jpg

Je casserole, tu casseroles… nous casserolassons

Les cacerolazos, manifestations de rues menées au son des casseroles, sont une forme de protestation typiquement latino-américaine. Les premiers auraient eu lieu au Chili contre le gouvernement Allende, entre 1971 et 1973.

En Argentine, l’un des premiers cacerolazos mobilisateurs eut lieu pendant l’ère Menem. Les batteurs de marmites ont ensuite repris du service – et avec force – après l’effondrement de 2001.

Depuis le début de l’année 2012, si les chants éraillés des casseroles retentissent à nouveau à Buenos Aires, c’est que de nombreux citoyens argentins protestent contre les mesures économiques limitant l’accès au dollar, contre l’insécurité et la corruption.

 


#8N, de quoi s’agit-il ?

Le « mouvement » 8N qui annonce un cacerolazo géant pour le 8 novembre n’est que la continuation des cacerolazos épars qui se sont tenus depuis le printemps. Désormais plus structurés, les citoyens anti-K étendent leurs rassemblements.

Pour le 8 novembre, une manifestation monstre d’un million de personnes est attendue à l’Obélisque,

mais le reste de l’Argentine et du monde est également concerné puisque des rassemblements sont prévus un peu partout en province, ainsi que devant les ambassades argentines de très nombreux pays. Le site Argentina contra K en fait la liste.

Le #8N est symbolique de l’action citoyenne actuelle. Cybermilitante, essentiellement organisée via les réseaux sociaux, à travers Twitter #8Net plusieurs pages Facebook anti-k (El anti K ; Yo no vote a la Kretina y Usted, http://www.facebook.com/YONOLAVOTE ), elle se caractérise également par un message un peu confus, fonde sur un ras-le-bol généralisé. Sont mis en avant les freins aux libertés individuelles, les mensonges du gouvernement (notamment sur l’inflation) la corruption étendue, les compromissions entre pouvoir exécutif et judiciaire, …

Caserolazo 8N.jpg

Qui sont-ils les anti-K ?

On les présente le plus souvent comme des citoyens énervés, et pas forcement engagés politiquement, même si certains ne cachent pas leurs affinités avec Mauricio Macri, le gouverneur de Buenos Aires. La Nacion en a dressé un portrait dans son édition du 14 octobre.

Qu’il y ait des groupes manœuvrés par des partis politiques semble toutefois très vraisemblable.

 

Et qu’en penser ?

Difficile de se faire une idée objective. Quand les anti-K parlent d’une dictature kirchnériste, on est quand même loin de la réalité. La possibilité même d’organiser ses manifestations n’est-elle pas la preuve que la démocratie reste vivace en Argentine ? Et quand le bilan kirchnériste est considéré comme un désastre complet, il y a sans aucun doute erreur.

D’ailleurs si les anti-K font beaucoup parler d’eux ces derniers temps il ne faut pas oublier que les pro-Kirchner restent la majorité, même si les opinions positives ont tendance a s’effriter depuis le début de l’année.


Une chose est sûre, le climat argentin est tendu en cette fin 2012. Reste a voir ce qui se passera réellement le 8 novembre et quelle sera la réaction du gouvernement.

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20/10/2012 | Lien permanent

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