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27/10/2015

Ballotage historique aux élections présidentielles argentines

A l’issue d’une soirée électorale sans queue ni tête, les premières données révélées dimanche soir à minuit sur les résultats du 1er tour des élections présidentielles en ont surpris plus d’un !

A 20H, plusieurs chaînes de télé annonçaient Daniel Scioli (dauphin de Christina Kirchner) en tête « avec une large différence », et proclamaient déjà l’élection d’Anibal Fernandez (Frente par la Victoria, parti kirchnériste) comme gouverneur de la province de Buenos Aires.

Dès 22h pourtant, un autre scénario était déjà perceptible, Daniel Scioli ayant lui-même annonçait qu’il y aurait ballotage. Encore fallût-il attendre minuit pour découvrir que Mauricio Macri (parti Cambiemos) talonnait de très près son rival kirchnériste.

 

Ballotage Scioli Macri.jpg
Scioli et Macri (source Cronista)

Soudain, c’est l’avenir politique de l’Argentine qui prenait une autre couleur… Le jaune va-t-il l’emporter sur l’orange au 2e tour du 22 novembre ?


Pourquoi une telle surprise face à ces résultats ?

Tout d’abord parce que lors des primaires de cet été Daniel Scioli était arrivé assez largement devant et que personne n’avait pronostiqué le rattrapage progressif de Cambiemos. Difficile de dire d’où vient ce revirement… Parmi les explications plausibles :

 

  • Daniel Scioli s’est fait très négativement remarquer en août, lors des graves inondations qui ont touché la province de Buenos Aires. Alors qu’une immense partie du territoire se trouvait sous les eaux, Scioli, gouverneur de ladite province, effectuait un voyage à Rome que d'aucuns considéraient comme totalement non-nécessaire. Mauvais point ! 
  • Scioli n’a pas réussi à convaincre tous les kirchnéristes. Sa relation avec CFK n’a d’ailleurs pas toujours été simple. Une partie du vote traditionnel kirchnériste a pu se reporter sur Sergio Massa, arrivé 3e du scrutin.
  • L’absence de participation de Daniel Scioli au débat présidentiel il y a de cela … semaines, a elle aussi défrayé la chronique ! Le candidat kirchnériste ne s’est tout simplement pas présenté au débat télévisé. Signe d’un trop-plein de confiance ?

Débat présidentiel sans Scioli.jpg
Un pupitre vide : celui de Scioli (source : Los andes)

 

 

Le ballotage : une situation inédite

C’est la première fois dans l’histoire de l’Argentine que le président sera élu au 2nd tour. Les règles électorales en vigueur favorisent en effet d’habitude une élection au 1er tour. Pour l’emporter, il « suffit » d’obtenir plus de 45% des votes, ou 40% des votes et avoir 10% d’écart avec le 2nd (articles 97 et 98 de la Constitution).

 

Scioli ou Macri : qui sera le nouveau président argentin ?

En attendant le 22 novembre, les pronostics peuvent aller bon train. Les 2 candidats qui restent en lice vont avant tout se battre pour récupérer les votes qui sont allés aux autres candidats : Massa (UNA -21,27%), Del Caño (Front de Gauche - 3,30% ) ; Stolbizer (Progressistes - 2,57%) ; Rodriguez Saa (Compromiso Federal - 1,68%) .

Scioli a également fait aux 20% de non-votants pour faire la différence.

En tout état de cause, ce premier tour représente un véritable revers pour le kirchnérisme, qui avait parié sur la carte de la continuité.

Les Argentins ont-ils voulu dire STOP à 12 ans de gouvernement Kirchner ? Ont-ils voté pour le changement ? Ou sanctionné une politique et un bilan qui ne leur conviennent pas ?

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Même si rien n’est encore sûr quant au résultat final, se dessine très clairement un panorama politique argentin où la « droite » a gagné de nombreux points, et ce d’autant plus que la province de Buenos Aires est finalement revenue à Maria Eugenia Vidal (Cambiemos) au détriment de Fernandez.

Déjà chez les électeurs de gauche, on se préoccupe fortement de ce qui adviendrait de la santé publique, des programmes sociaux, de la culture, mais également de la politique économique mise en place par Kirchner (développement de l’industrie nationale, nationalisations, refus de se soumettre aux fonds vautours, etc.)

 

Encore un mois avant de savoir qui va désormais gouverner l’Argentine pour les 4 prochaines années !

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