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Heureux !
Si la situation économique des Argentins n’est en moyenne pas des plus aisées, cela ne les empêche pas de se sentir heureux.
Un sondage réalisé par l’Université de Palermo et Gallup révèle que 84% des Argentins se sentent heureux (dont 32% très heureux).
Toutefois, le bonheur semble affaire de génération… Plus on avance en âge, plus le bonheur recule ! Sur la tranche 18-24 ans, 91% se déclarent heureux. Ce chiffre décline ensuite sur les tranches suivantes pour atteindre sur la tranche 65 ans et plus, 70%, ce qui reste un chiffre élevé (ouf, il n’y a pas de condamnation au malheur !).
Au cours de l’enquête, il a également été demandé au panel interrogé de citer spontanément ce qui les rend en priorité heureux. Grand gagnant : la famille, devant l’amour et la santé. 2% des personnes interrogées ont cité le travail…
A la question inverse, « qu’est-ce qui vous rend malheureux ? », ce sont les « problèmes économiques » qui sont arrivés en tête ; difficile malgré le bonheur d’éluder les questions matérielles !
Les rapporteurs de l’enquête soulignent enfin que le niveau de bonheur a augmenté si l’on observe les chiffres des trois dernières décennies, contredisant ainsi la croyance populaire des temps passés toujours plus beaux, toujours meilleurs !
> Consulter l’enquête : Estudio sobre Felicidad
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Parmi les causes du bonheur des Argentins, semblent manquer dans cette enquête… les animaux domestiques ! Ils doivent pourtant contribuer au bonheur, si l’on observe le nombre d’Argentins ayant une « mascota ». Et le terme de « mascotte » pour désigner leurs animaux domestiques n’est-il pas d’ailleurs significatif à lui seul ?
L’Argentine se retrouve ainsi sur la première marche du podium latino-américain, en ce qui concerne le pourcentage de la population ayant un animal domestique. 78% des Argentins ont une mascota, le chien étant de loin l’animal favori (63%) devant le chat (25%).
Témoignage concret de cet amour canidé, la quantité de promeneurs de chiens que l’on rencontre dans la capitale !
Photo: chat de Buenos Aires
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L’enquête aurait également pu citer le goût des Argentins pour le batifolage, ou au moins pour l’humour noir ! Un site internet italien rapporte ainsi l’énervement de la communauté italienne de Rosario ( à 3h de Buenos Aires), face à l’ouverture récente d’une maison close de luxe, nommée avec un sens de l’à-propos incontestable : Palazzo Berlusconi !
Les facéties scandaleuses du président du conseil italien n’ont pas fini de faire parler d’elles…
photo : capture d'écran du magazine Foreign Policy, sept. 2010
07/10/2011 | Lien permanent
Les Argentins optimistes (ou pas !) pour 2012
Une enquête Gallup-Université de Palermo, en date d’août 2011, avait révélé que 84% des Argentins se sentaient heureux. En ce début d’année 2012, on doit ajouter à cet état de bonheur, un optimisme de taille. D’après un sondage Haime y Asociados réalisé fin 2011, 60% des Argentins estiment que pour 2012 le pays va dans la bonne direction.
A la question de savoir quels sont les problèmes qui perdurent, l’insécurité est le thème récurrent (en tête des préoccupations depuis longtemps) suivi du niveau des prix (qui devance le chômage). Selon Hugo Haime, sociologue en charge de l’enquête, la question de l’inflation reste toutefois pour les personnes interrogées quelque chose de certes « ennuyeux » mais non « déterminant ».
Pourtant l’enquête révèle que pour l’année 2012, 45% de la population pense pouvoir tout juste couvrir ses dépenses et 9% prévoit déjà d’être dans le rouge. Seul 11% de la population argentine pense épargner en 2012.
Plusieurs questions se posent donc :
- L’inflation est-elle un phénomène aussi négligeable que semble le dire le sociologue Hugo Haime ? N’est-elle pas la cause des difficultés budgétaires des foyers argentins ?
- Les Argentins sont-ils une population essentiellement consumériste ? (la consommation aux dépens de l’épargne). Ils couvriraient donc tout juste leurs besoins du fait d’un niveau de dépenses élevés.
- La question du confort matériel est-elle absente des préoccupations argentines ? Malgré un niveau d’inflation élevé et une qualité de vie qui en souffre, l’optimisme resterait de mise, si l’on en croit l’enquête.
A moins que… ce sondage soit tout simplement commandité par le gouvernement ?
06/01/2012 | Lien permanent
Suspense 0, mais fiesta a full!
Hier soir, alors que les résultats provisoires des élections présidentielles en Argentine tombaient peu à peu, 54% pour Cristina Fernandez de Kirchner, la foule convergeait vers la place de Mai, siège du palais présidentiel, la Casa Rosada.
Dans une ambiance extrêmement festive, les partisans du kirchnérisme se retrouvaient autour des groupes de musiques et autres fanfares convoqués par des groupes de militants. Les drapeaux fleurissaient comme une prairie printanière, et les vendeurs de quilmès, de pancho, ou de chori pouvaient se remplir les poches. Tout le monde riait, tout le monde paraissait heureux. Ce résultat couru d’avance confirmait les chiffres de la primaire: Cristina a écrasé la concurrence, c’est parti pour un 2e mandat ! Derrière, Hermès Binner et Raoul Alfonsin ont à peine fait bonne figure (17 et 13% des votes), tandis que les 4 autres candidats se partageaient les miettes.
A se fondre hier dans la foule de la plaza de Mayo, on pouvait mesurer la force de Cristina qui a littéralement conquis la jeunesse, en usant avec habileté de son image « à la Evita », du rôle joué par son mari feu président Kirchner considéré comme le Sauveur dans l’Argentine en déroute post-2001, et égalemennt des résultats économiques probants du pays au cours de son premier mandat.
Mais hier, lorsque Cristina est apparue sur une scène placée au milieu de la place, ce n’est pas de son bilan dont elle a parlé. Non, ce qu’elle a scandé c’est son amour pour son pays, sa patrie (un mot récurrent dans son allocution), son défunt mari, son peuple… Devant la foule déchaînée, CFK a rappelé avec des larmes dans la voix que ce qu’elle vivait dépassait ses rêves, et que la jeunesse ici présente représentait tout pour elle, et surtout un avenir radieux ! La foule applaudissait de façon intense, et reprenait en coeur "Cristina, Cristina!". Moment d’émotion étrange, à la limite du culte de la personnalité…
Mais effectivement l’avenir s’annonce radieux pour Cristina Fernandez de Kirchner, car non seulement elle a conquis ce 2e mandat avec un résultat écrasant, mais son parti le Front pour la Victoire, a gagné hier aux législatives organisées simultanément, le nombre de sièges suffisant pour retrouver la majorité perdue lors des élections passées.
De quoi appliquer sans difficulté aucune les politiques de son choix… et de quoi entretenir les discours des opposants sur les possibles dérives d’un gouvernement sans entrave !
L’avenir permettra de juger.
> Consulter les résultats des élections présidentielles argentines + législatives & gouverneurs
Photos : Isabelle Laumonier
24/10/2011 | Lien permanent
Paris, 13 novembre 2015 : les Lumières s'éteignent
Encore. La haine, la folie, la furie barbare ont frappé dans les rues de Paris. Paris, ville-lumière. Doux mois de novembre, où l’on se réunit sur les terrasses pour boire des verres, être ensemble, être heureux ; où l’on retrouve ses amis pour aller s’éclater à un concert après une semaine de travail routinier. Et puis, clap de fin. La haine aveugle, la haine odieuse qui arrache tout sur son passage. Qui arrache la Raison, qui arrache la confiance, qui arrache les êtres aimés. Mais ils ne triompheront pas : nous dirons toujours non à la haine, non à l'intolérance, oui à la paix.
Non, ils ne planteront pas ainsi la guerre civile. Encore une fois, il faut se lever tous ensemble, pleurer et honorer les victimes et l’innocence bafouée, faire face, et dire « non, nous n’avons pas peur. Ce qui nous désespère, c’est votre vision du monde. »… mais il faudra aussi, encore, nous remettre en question.
Nos civilisations occidentales pèchent par excès d’orgueil ; les solidarités se délitent. Des guerres si proches de nous laissent des milliers et milliers d’innocents abandonnés de tous. La beauté s’évanouit. L’espoir disparaît. Des bombes tombent du ciel. Le radicalisme s’organise, l’horreur se planifie. Des fous de Dieu au service de pouvoirs politiques visant des conquêtes territoriales (qui est derrière l’ISIS ?), des guerres civiles en pagaille. Immondes croisades contemporaines.
Pour le pétrole, les dirigeants occidentaux ont joué avec le feu depuis déjà des décennies, soutenant X, rejetant Y, puis finalement attaquant X. Aujourd’hui, une partie du pétrole arabe est aux mains de l’Etat Islamique. Des flots de dollars pour des armes à volonté, pour former des armées de combattants (criminels, dit Jean-Pierre Filiu très justement) embrigadés et avides de sang.
Il va falloir trouver vite des réponses. Instaurer de nouveaux dialogues. Lutter contre le fanatisme avec des solutions coordonnées. Et tout ça, sans oublier qui nous sommes « Liberté, égalité, fraternité ». Parce que nous voulons tous continuer de profiter de Paris, quand le mois de novembre est doux…
14/11/2015 | Lien permanent
Du quilombo au Cambalache, l'Argentine dans tous ses états
Nous avions déjà parlé de l'expression très commune en Argentine "que quilombo !", aujourd'hui nous allons parler d'un terme moins utilisé et pourtant tout aussi fameux : cambalache !
Si Carlos Gardel est l’un des noms les plus connus du tango argentin, Cambalache est l’un des tangos les plus célébrés en Argentine. Ce tango, composé en 1934 par Ernesto Santo Discepolo, est considéré comme l’une des meilleures descriptions de l’état d’âme argentin et des dysfonctionnements du pays. Et il faut dire que, près d’un siècle plus tard, les paroles de ce tango restent d’une incroyable actualité !
En voici une version par Julio Sosa :
Cambalache a été la première fois interprétée dans le film “L’âme du bandonéon” (1935). Ce tango a été ensuite repris par les plus grands noms du tango : Gardel, Edmundo Rivero, Roberto Goyeneche… Mais aussi plus récemment par des artistes, tels que Calamaro ou Juan Manuel Serrat.
Le mot “Cambalache” lui-même désigne une sorte de troc de choses ayant peu de valeurs, mais où l’une des parties prenantes cherche toujours à arnaquer l’autre. Il est aussi parfois traduit par bric-à-brac ou encore brocante. Toutefois, l’aspect péjoratif du marchandage, du négoce peu reluisant, est toujours présent.
Le site Toutango.com fournit une très bonne traduction annotée de Cambalache, je vous la transpose ici, et vous invite à consulter tous les commentaires directement sur leur site.
Que le monde ait été et sera une saloperie,
ça, je le sais bien…
(Comme en 506,
et en l’an 2000, aussi)
Et qu’il y a toujours eu des voleurs,
Des machiavels et des escrocs,
des gens heureux et des aigris,
du vrai et du toc…
Mais que le 20° siècle
soit un étalage
de méchanceté insolente,
il n ’y a personne pour le nier.
Nous vivons vautrés
dans la mélasse,
Et tous roulés
dans le même bourbier.
Aujourd’hui, cela revient au même
d’être loyal ou traître,
ignorant, savant ou voleur,
généreux ou fripouille !
Tout est pareil !
Rien ne l’emporte !
C’est la même chose, un âne
ou un grand professeur !
Il n’y a plus de recalés
ni de promotion,
Les gens immoraux
sont à notre niveau.
Si l’un vit dans l’imposture
et l’autre vole par ambition,
c’est pareil que s’il est curé,
matelassier, roi d'opérette,
forte tête ou hors-la-loi !...
Quel manque de respect, quel accroc
à la raison !
N’importe qui est un monsieur !
N’importe qui est un voleur !
Confondus, les Stavisky, Don Bosco
et La Mignon,
Don Chicho et Napoléon,
Carnera et San Martin…
C’est comme dans la vitrine irrespectueuse
des brocantes,
la vie s’est mélangée,
et, blessée par un sabre sans garde,
on voit pleurer la Bible
adossée à un poêle…
Vingtième siècle, brocante
problématique et fébrile ;
celui qui ne pleure pas ne mange pas
et celui qui ne vole pas est un niais !
Vas-y hardiment !
Mais vas-y donc !
Et là-bas, dans la fournaise,
nous allons nous retrouver !
Ne réfléchis pas plus,
fais ton trou,
car cela n’intéresse personne
si tu es né honorable.
Tous sont pareils, celui qui travaille
nuit et jour comme un bœuf,
celui qui vit aux dépens des autres,
celui qui tue, celui qui soigne
ou qui est hors de la loi.
Ce qui transparaît le plus ici, et qui est souvent ressenti en Argentine, c’est le fatalisme face à la malhonnêteté (“Celui qui ne vole pas est un imbécile”). Inutile d’essayer d’être droit, puisqu’à la fin on se fait toujours avoir…
L’Argentine, que de nombreux immigrants considéraient comme un Eldorado, une nouvelle Terre promise, ne serait qu’un autre purgatoire où le beau et le laid se côtoient tant qu’ils finissent par se fondre en un magma informe et sans morale.
Un tableau peu séduisant, mais que de nombreux Argentins voient encore aujourd’hui comme une réalité de leur pays. Les prochaines élections présidentielles changeront-elles ce Cambalache ?
>> Consulter une autre version commentée de Cambalache en espagnol
05/10/2015 | Lien permanent
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