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28/02/2013

Peso contre dollar : sauve qui peut ?

Le dollar « blue » ($ au marché noir) a atteint ces dernières semaines un record historique de 1 pour près 8 pesos Argentins, tandis que le taux officiel se situe à 1 pour 5.

dollar blue, dollar officiel, argentine, dolar blue, inflation, spéculationLa méfiance des Argentins n’a cessé de se renforcer depuis les premières mesures de limitation des changes, mises en œuvre l’année dernière par le gouvernement Kirchner.

Résultat, le peso ne cesse de perdre de sa valeur, les Argentins cherchant à s’en débarrasser le plus rapidement possible, soit via la consommation, soit via la transformation en dollars.

Le marché parallèle du change peut se réjouir… Les transactions vont bon train !


.... Effet collatéral, l’inflation poursuit son envolée.

17/08/2012

Chômage en Argentine : tout est sous contrôle ?

L’Indec, le fameux institut des statistiques argentin, annonce que le taux de chômage à la fin du 1er trimestre 2012 se situe à 7,1%. Les données ne sont pas encore disponibles pour la période avril-juin.

Quand l’on sait que l’Indec évalue généralement à environ 9 % l’inflation par an, quand elle est de constatation publique, proche de 25 %, on peut se demander quelle est la réelle situation du « désemploi ».

clasificados.jpgLa difficulté principale pour mesurer le chômage provient du fait que le marché du travail argentin se caractérise par un pourcentage très élevé de travail au noir, estimé à environ 35 % par l’Indec (mais le chiffre le plus couramment repris évoque 50 % de travail non déclaré). La méthodologie de l’Indec s’appuie donc sur des enquêtes, dites enquêtes de foyers.

La plupart des journaux s’accordent à dire que si le niveau de chômage a pu, de fait, se maintenir à un taux réellement bas jusqu’à fin mars 2012, la situation depuis s’est détériorée. Les employeurs sont en particulier confrontés à la question de la forte inflation qui entraîne dans sa foulée des hausses de salaires importantes (mécanisme institutionnalisé ici).

De plus, la situation économique particulièrement confuse, liée aux freins aux importations, aux problèmes de devises, commence à peser significativement dans le comportement des acteurs économiques, qui rechignent de plus en plus à créer de l’emploi stable.

Les prochains chiffres officiels de l’Indec sont à surveiller de près. Il faudra peut-être y rajouter 2 à 3 points pour être proches de la réalité… Et prendre en compte la forte instabilité et précarité du marché du travail actuel.

Toutefois, si l’on compare la situation actuelle en Europe, il n’est pas étonnant que les Espagnols ou les Argentins installés en Espagne depuis 2001, préfèrent tenter leur chance de ce côté-ci de l’Atlantique. Le mouvement entamé dès 2010 ne s’est toujours pas interrompu. « Se dio vuelta la tortilla »…

18/01/2012

Inflation 2011 en Argentine

On l’attendait, l’Indec l’a fait. L’institut de statistiques argentin vient de publier le taux d’inflation 2011. Selon cet institut, la hausse des prix aurait été en 2011 de 9,5 %, un taux que les observateurs qualifieront d’étrangement bas… Non pas qu’il soit en bas en valeur absolue, mais que la réalité semble toute autre. Et de s’interroger : quand les statistiques officielles reflèteront-elles enfin ce que chacun peut constater chaque jour ? Le consommateur, lui, pensera surtout : quand les prix arrêteront-ils enfin de grimper ?


Billetes-Pesos.jpgCela fait désormais près de 8 ans que les prix ne cessent de s’emballer. Si l’Indec annonce presque chaque année un taux d’inflation inférieur à 10%, de nombreux organismes qui évaluent l’inflation argentine l’estime entre 20 et 30% par an.

En octobre dernier, le FMI en la personne de Christine Lagarde avait d’ailleurs tapé du poing sur la table, et annonçait qu’il ne reconnaissait pas la validité des perspectives de croissance économiques argentines, telles que présentées par le gouvernement de Cristina Kirchner, et ce en raison de l’inflation dissimulée.

L’inflation en Argentine est à ce point un sujet récurrent de discussion qu’il existe un site web éponyme ! Sur la page http://www.tasadeinflacion.com.ar, on est ainsi régulièrement informé de l’état de l’inflation, ce phénomène que d’aucuns appelleraient un fléau. Une autre page baptisée inflation réelle, http://www.inflacionverdadera.com/, contrebalance les statistiques officielles.

Le sujet de l’inflation est tout à fait sérieux, toutefois il est permis de rire lorsque l’on lit dans le Pagina 12 du 14 janvier la phrase suivante : « En décembre [2011], selon l’Indec, les biens qui ont le plus augmenté sont la carotte, la laitue, et le taxi » ! Imaginons la scène chez le primeur : « Vous me donnerez 1 kilo de carottes, deux laitues, et 400 g de taxi » ;-)
De fait, nous l’avions signalé sur ce blog, les prix du taxi à Buenos Aires ont augmenté en fin d’année de 26%. Excusez du peu.

Mais c’était là sans compter sur une autre sympathique augmentation, celle du métro, qui a eu lieu il y a quelques jours de cela. Avec le transfert de la gestion du Subte, du gouvernement national au gouvernement local (de Macri), le prix est passé du jour au lendemain de 1,10 peso à 2,50 pesos. Taux d’inflation de 127%, qui dit mieux ? Bien qu’effectivement le prix des transports publics semblât de plus en plus déconnecté des niveaux de prix pratiqués dans les autres secteurs de l’économie, cette augmentation brutale a eu une répercussion immédiate : les métros se sont vidés et les organisations politiques, sociales et syndicales ont annoncé à Macri un véritable bras de fer (dont on peut toutefois penser qu’il sera perdu, la justice ayant déjà fait savoir qu’elle soutenait le gouvernement de Buenos Aires).

Une chose est certaine, l’inflation ronge toujours plus le pouvoir d’achat de la classe moyenne argentine, à tel point qu'on peut se demander si elle n'est pas en voie d'extinction.