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13/04/2014

Etat d’urgence à Buenos Aires ou l’info argentine vue depuis l’étranger

Voilà plusieurs jours que des amis français me contactent, un peu alarmés, pour prendre des nouvelles. Ils ont tous vu ou lu articles et reportages évoquant l’état d’urgence à Buenos Aires. Il est temps de faire un point et de remettre les pendules à l'heure ...

Province de Buenos Aires.gif
Carte de la province de Buenos Aires. En haut à droite, enclavée, la ville autonome de Buenos Aires (CABA)


Pour commencer ce décret concerne la province de Buenos Aires… et c’est déjà là qu’il faut apporter une précision. Quand on parle de la province de Buenos Aires, il s’agit d’une région administrative dont la capitale est la Plata. La ville de Buenos Aires qu’on appelle ici « Capital Federal » est une ville autonome avec un gouvernement propre (dirigé actuellement par Mauricio Macri). Bref, ce décret ne la concerne pas.

Par ailleurs, la vie dans la province de Buenos Aires n’a pas changé d’un iota… Le décret s’explique par la récente « vague » de lynchages de délinquants, qui a souligné de manière brutale, la gestion de l’insécurité par les pouvoirs publics. Fatigués d’être victimes sans que les forces de l’ordre n’interviennent, des groupes de personnes s’en sont pris à des voleurs à l’arraché (et ce, avec une violence extrême).  Il se trouve que incidents les plus marquants n’ont même pas eu lieu dans la province de Buenos Aires (un jeune tué à Rosario et un autre, gravement blessé à Capital Federal).

Ce qui en revanche est bien réel, est que l’insécurité dans la Province de Buenos Aires existe, mais elle existait bien avant ce décret ! Les médias argentins, qui rendraient paranoïaque qui que ce soit, se complaisent généralement à diffuser en boucle des images des faits divers les plus marquants. Concrètement, le chiffre repris par la dépêche de l’AFP, qui fait état de 161 personnes tuées à bout portant lors de vols en 2013, correspond en effet à la réalité.

Pour autant, la vie ne s’est pas arrêtée ! Le gouverneur de la province de Buenos Aires, Daniel Scioli, tente « juste » de proposer une solution dans un contexte de protestations de plus en plus fortes.

 

Quant à la vie à Capital Federal, elle est toujours la même :  se balader, profiter de la vie nocturne et s’énerver contre l’inflation font toujours partie des rituels du quotidien !

 

Encore une fois, l'on voit que des informations pas suffisamment précises et "vues de loin" grossissent les faits de manière considérable et leur donnent une portée, qu'ils n'ont pas. Lors des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises (dont on ne peut évidemment pas nier la gravité), la plupart des étrangers s'imaginait la France à feu et à sang... 

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