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20/01/2014

Risque pays et risque souverain Argentine

Pour qui veut se lancer dans l’import-export ou la création de filiales à l’étranger, il est indispensable de se référer aux études de risque pays et risque souverain. Ces études permettent d’évaluer la stabilité d’un pays et la facilité à y commercer.

Si l’Argentine représente sur le papier un marché en apparence séduisant pour les entreprises avec  41 millions de consommateurs, un régime politique démocratique, et un niveau d’éducation élevé pour la région Amérique latine, elle est dans les faits dans une situation complexe qui rend le business pour le moins risqué.

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Risque pays Argentine vu par l’OCDE

logo OCDE.jpgÀ l’OCDE, l’évaluation du risque pays est basée sur le risque de transfert et le risque de convertibilité, ainsi que sur les cas de force majeure. Autrement dit, l’OCDE étudie la fluidité dans les échanges et les transferts sur les marchés des devises et de capitaux, ainsi que les situations exceptionnelles (guerre, terrorisme, etc.)

Compte tenu des très nombreux restrictions et contrôles mis en place par le gouvernement argentin (règles drastiques pour empêcher la fuite de capitaux, qui se traduisent par un accès au marché officiel des devises hautement complexe, quand ce n’est pas tout simplement impossible), l’Argentine écope assez logiquement de la pire note en matière de risque pays.

L’OCDE lui donne une note de 7, équivalente à celle reçue par l’Afghanistan, l’Iran, Djibouti, Haïti, ou encore la Lybie.

 

Risque pays Argentine vu par la Coface

logo coface grand.jpgÀ la Coface, la dernière analyse du risque pays Argentine remonte à fin 2012. Néanmoins, elle mettait déjà le doigt sur les problèmes structurels du pays :

 

 

  • Dépendance trop forte aux matières premières agricoles très sensibles aux risques climatiques
  • Climat des affaires compliqué par un fort interventionnisme de l’État (notamment fixation ou gel des prix / c’est le cas dans l’agroalimentaire notamment) ; une inflation galopante ; et bien sûr aussi, un problème aigu de contrôle du marché des capitaux
  • Une dette souveraine très fragile, notamment en raison de la demande de remboursement des hedge funds, qui pourrait mettre le pays en défaut (et malheureusement les dernières évolutions courant 2013 vont dans ce sens).

 

EDC (Canada) tire aussi la sonnette d’alarme sur le risque pays Argentine

logo EDC canada.jpgL’organisme canadien de crédits à l’exportation place dans le rouge l’Argentine, à la fois sur le court, le moyen et le long terme.

Selon EDC, la reprise d’une croissance économique solide et la stabilité du climat des affaires dépendent avant tout d’une correction sérieuse des déséquilibres économiques, ainsi que de l’accès aux marchés financiers internationaux.

L’Argentine est en effet pénalisée sur ce point, du fait de sa situation très compliquée de sa dette souveraine.

 

Classement Héritage de la liberté économique 2014

Selon ce classement, qui s’appuie sur 10 critères différents (allant du droit de propriété au niveau de corruption en passant par la « liberté monétaire » et la liberté d’investissement), l’Argentine se classe à la 166e place sur 178 pays étudiés.

Elle se classe ainsi parmi les pays où selon la Fondation Heritage, la liberté économique est réprimée (l’étude complète est disponible en espagnol :Indice 2014 de Libertad Economica). En Amérique latine, c’est le Chili qui tire son épingle du jeu.

Il faut toutefois noter que la Fondation Heritage est un think tank connu pour ses prises de position très conservatrices (et néo-libérales)… rien de surprenant donc, si l’Argentine obtient un si piètre résultat.

 

Standard&Poors pas tendre non plus avec l’Argentine…

logo s&p.jpg

Dette souveraine en danger… l’agence de notation Standard&Poors a abaissé à CCC+ la note de l’Argentine, du fait du jugement en défaveur de l’Argentine dans le procès qui l’oppose au hedge funds NML.

Dans un jugement en date du 12 janvier 2014, la Cour Suprême américaine a confirmé l’obligation faite à « Banco de la Nacion » et « Bank of America » de faire connaître à NML les fonds dont dispose l’Argentine aux Etats-Unis. Ceux qu’on appelle souvent les fonds-vautours semblent proches de la victoire…

 

Créer une entreprise ou faire du business en Argentine : faut-il pour autant se décourager ?

logo CCIFA.jpgIl est admis de manière unanime que faire du commerce aujourd’hui avec l’Argentine est un défi difficile à relever. Les multinationales cherchant un nouveau pays où investir feront bien de se poser à deux fois la question.

Toutefois, il est important de rappeler que l’Argentine reste un pays où les initiatives privées fleurissent, soutenues par un contexte administratif et un marché du travail considérés comme étant plus souples que dans de nombreux pays.

La chambre de commerce et d’industrie franco-argentine (CCIFA) a récemment sorti un dossier sur les jeunes entrepreneurs français en Argentine. Si tout n’est pas rose, il est quand même intéressant de lire certains témoignages de jeunes professionnels qui ont monté des PME florissantes (la boulangerie française Cocu par exemple, ou encore Bonjour ! Natural Bar, et Un, dos, Crêpes).

 

En conclusion, l'Argentine traverse réellement une mauvaise passe (les lecteurs de ce blog doivent s'en rendre compte ;-), qui tend à dissuader les investisseurs étrangers. Toutefois des projets personnels ne requérant pas d'importations et de transferts réguliers d'argent, peuvent encore y prospérer !

 

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