07/09/2012
Jacinto Chiclana : un tango de haute-volée pour clore la semaine
Attention ! Trois grands noms argentins réunis autour d'un tango, cela ne pouvait donner qu'une pépite.
Le texte est de Borges, la musique de Piazzola; au chant sévit Edmundo Rivero, et cerise sur le gâteau le montage vidéo à partir d'illustrations inspirées par le tango, est particulièrement réussi.
Découvrez sans plus tarder les accents mélancoliques de la "Milonga para Jacinto Chiclana"
Me acuerdo, fue en Balvanera,
en una noche lejana,
que alguien dejó caer el nombre
de un tal Jacinto Chiclana.
Algo se dijo también
de una esquina y un cuchillo.
Los años no dejan ver
el entrevero y el brillo.
¡Quién sabe por qué razón
me anda buscando ese nombre!
Me gustaría saber
cómo habrá sido aquel hombre.
Alto lo veo y cabal,
con el alma comedida;
capaz de no alzar la voz
y de jugarse la vida.
(Recitado)
Nadie con paso más firme
habrá pisado la tierra.
Nadie habrá habido como él
en el amor y en la guerra.
Sobre la huerta y el patio
las torres de Balvanera
y aquella muerte casual
en una esquina cualquiera.
Sólo Dios puede saber
la laya fiel de aquel hombre.
Señores, yo estoy cantando
lo que se cifra en el nombre.
Siempre el coraje es mejor.
La esperanza nunca es vana.
Vaya, pues, esta milonga
para Jacinto Chiclana.
Jorge Luis Borges
23:19 Publié dans Culture argentine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacinto chiclana, borges, piazzola, ribero | Facebook | | |
03/09/2012
Accéder aux monnaies étrangères : l'impossible défi argentin
Les mesures visant à limiter l’achat des devises viennent une nouvelle fois d’être resserrées. Désormais, toute personne souhaitant utiliser sa carte de crédit argentine à l’étranger se verra taxer d’un « impôt » de 15% sur chaque opération.
L'enjeu : empêcher l'évasion de capitaux hors d'Argentine
Le gouvernement Kirchner et l’Afip n’en finissent pas d’inventer de nouvelles lois pour tenter de limiter l’évasion de la richesse argentine à l’étranger. En soi, l’effet recherché est positif : conserver les richesses créées en Argentine au sein de ses frontières. Le pays est en effet en proie depuis des décennies à des évasions constantes de capitaux. Le quotidien Pagina 12 cite ce dimanche une étude de Jorge Gaggero, selon lequel les actifs financiers détenus à l’étranger par des Argentins représenteraient 173 milliards de dollars. Une autre étude de l’organisation Tax Justice Network estime quant à elle que ce montant serait de 400 milliards (soit 90% du PIB argentin !).
Les mécanismes actuellement en œuvre pour limiter l’achat de devises doivent notamment permettre à l’administration fiscale de mieux contrôler les ressources réelles des demandeurs de monnaie étrangère, et les inciter à conserver leurs capitaux en Argentine.
Les limites de ces mesures : problème de cibles et développement du marché noir
Le problème est que cette politique aboutit à de véritables privations de libertés et semble toucher in fine les mauvaises cibles. Un professeur d’université argentin nous racontait récemment qu’il cherchait désespérément à obtenir des euros, pour pouvoir aller en France, où il est invité comme intervenant à un colloque. L’Afip a refusé de lui en vendre sous le prétexte que ses revenus n’étaient pas suffisants (peu importe par ailleurs le fait que l’université de rattachement apportait directement la contribution financière…). Quant à utiliser la carte de crédit, elle coûterait un surplus de 15% sur l’ensemble des achats effectués. La seule solution restant envisageable : le marché noir.
La nouvelle mesure : 15% de + pour les opérations par carte de crédit
De fait, il ne s’agit pas réellement d’un nouvel impôt puisque le gouvernement présente cette mesure comme un paiement par anticipation sur l’impôt intitulé « Ganancias y bienes personales ». Autrement dit, lors de la déclaration d’impôt, il serait possible de déduire les 15 % versés.
Si certains doutent de la possibilité réelle de récupérer ses 15%, il faut aussi signaler que les citoyens argentins de ne payant pas cet impôt (comme par ex. ce professeur d’université, ses ressources n’étant pas assez élevés), ils n’auront eux aucun moyen de récupérer quoi que ce soit…
Cette mesure concernera également les achats par carte de débit et par internet.
Ricardo Echegaray, responsable de l’AFIP, a déclaré simplement : “Nous préférons que tous passent leur été en Argentine”… Le concept de choix et de liberté, passe, quant à lui, aux oubliettes…
> en savoir plus sur cette nouvelle charge de 15%
02:07 Publié dans Economie argentine, Vie quotidienne en Argentine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : charge 15%, carte de crédit, devise, argentine, marché des devises, marché noir, retrait à l'étranger, achats à l'étranger, acheter des devises en argentine | Facebook | | |
01/09/2012
Macri sur toutes les lèvres et dans tous les cris
Maurio Macri, gouverneur de Buenos Aires, doit avoir les oreilles qui sifflent… si fort que cela pourrait un jour se transformer en accouphène.
En milieu de semaine des professeurs qui avaient mis en scène une parodie de Macri et de son ministre de l’éducation Bullrich, ont été mis à pied. Ce qui a provoqué hier une grève des enseignants suivie à près de 85% selon les syndicats.
Cette décision de renvoi des professeurs intervient dans un contexte particulièrement difficile, où Macri et le gouvernement Kirchner se tirent dessus à boulets rouges.
Une semaine auparavant, le gouverneur porteño s’était déjà fait remarquer en annonçant que l’Eternaute, LA BD-culte argentine, ne devait pas avoir lieu de cité, dans les écoles… juste avant de se rétracter en prétendant avoir été mal compris.
Cette affaire elle-même était née du projet mis en place par le gouvernement national d’instaurer dans les programmes d’enseignement une forme de jeu de rôle basée sur la BD d’Oesterheld. L’appropriation des symboles par le gouvernement Kirchner est cela dit tout à fait questionnable, tout comme des actions qui apparaissent comme de la pure propagande. C’est notamment l’ « infiltration » de la Campora, le mouvement de jeunesse kirchnériste, dans les écoles qui a conduit le gouvernement Macri à mettre en place un n° 0800 pour dénoncer l’endoctrinement dans les écoles… (il faut préciser qu’on discute actuellement une baisse de l’âge permettant de voter à 16 ans)
La création de ce 0800 a évidemment fait couler beaucoup d’encre, par l’appel à la délation qu’elle représente. Mais la justice est vite intervenue annonçant dès jeudi 31 août qu’elle interdisait au gouvernement porteño la mise en place de ce n° spécial.
Une chose est sûre : la jeunesse argentine devient un véritable enjeu de pouvoir…
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Mauricio Macri, sûrement le plus farouche opposant à Cristina Kirchner, fait beaucoup parler de lui dans la presse : ces dernières semaines, entre sa gestion de la question du métro et sa volonté de récupérer une partie de la grande superficie de l’hôpital psychiatrique Borda (et ce vraisemblablement à des fins de spéculation immobilière), Macri a attiré –avec raison- les foudres des électeurs de Cristina.
crédit photo : TELAM
23:11 Publié dans Politique argentine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mauricio macri, 0800, grève enseignants buenos aires, l'éternaute, hôpital borda | Facebook | | |