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15/03/2015

Incendies en Patagonie

Si en France, on n’a beaucoup parlé de l’Argentine cette semaine en raison du tragique accident d’hélicoptères qui a coûté la vie à Alexis Vastine, Camille Muffat, Florence Arthaud, 5 journalistes et cameraman, ainsi qu’aux 2 pilotes argentins, un autre sujet n’a guère fait parler de lui : la fin des incendies en Patagonie.

Et pourtant, il s’agit bien d’une catastrophe, environnementale celle-ci. Il faut cependant admettre que les médias argentins eux-mêmes ont été d’une discrétion remarquable sur un sujet qui appelait à beaucoup de commentaires.

 

Plus de 35 000 ha de forêts primaires sont partis en fumée pendant les 20 jours qu’a duré l’incendie. Et bien sûr les questions sont nombreuses : départs de feu intentionnels ou naturels ? Pourquoi une telle lenteur dans la prise en charge du feu ? À qui profitent les terres brûlées ?

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Source photo

 


Dans quelle région de Patagonie sont partis les feux ?

La région touchée est celle du Chubut, en plein cœur de la Patagonie argentine. Les villes touristiques les plus connues du Chubut sont :

  • Puerto Madryn sur la côte atlantique (point de départ pour la Péninsule Valdés, connue pour l’observation des baleines),

  • et Esquel, à la limite du sud de la région des lacs, au pied des Andes. Esquel est le lieu de départ traditionnel de ceux qui souhaitent visiter le Parc national « Los Alerces »).

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Le feu principal est parti d’une zone située proche de la localité de Cholila, en pleine région des lacs, au nord d’Esquel.

Cholila compte de nombreuses grandes propriétés terriennes, dont celles de Marcelo Tinelli (l’animateur télé le plus connu d’Argentine), la famille de Narvaez (politicien argentin), ou encore Florent Pagny.

Les journalistes argentins rapportent que Florent Pagny et sa femme ont eux-mêmes lutté contre les flammes qui ont encerclé leur propriété. Si leur maison a été miraculeusement sauvée, les alentours ne sont plus qu’un champ de cendres. Et surtout, bien d’autres ont eu beaucoup moins de chance et perdu tous leurs biens.

La difficulté à éteindre ce gigantesque incendie s’explique aussi par le nombre important de foyers : si Cholila a été le plus important, plus d’une dizaine d’autres fronts ont dû être pris en charge par des pompiers et militaires dépassés par l’ampleur du désastre.

 

Les origines du feu : naturelles ou intentionnelles ?

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Crédit Photo : Pablo Wegrzyn

L’incendie a commencé le dimanche 15 février. Selon plusieurs sources, il serait dû à la foudre tombée dans une zone des Andes difficile d’accès. Toutefois, le dernier orage enregistré dans la zone remontait au 3 février… un incendie bien lent à démarrer !

Après plus de deux semaines d’incendie, le gouvernement national par la voix d’Anibal Fernandez, s’est prononcé sur les origines de l’incendie. Aucun doute pour le secrétaire général du gouvernement, les feux ont été provoqués par l’homme. Les sinistres répondent à des « intérêts immobiliers » a-t-il déclaré devant la presse.

Qu’ils aient été intentionnels ou pas, les départs de feu ont profité de la sécheresse exceptionnelle qu’a connue récemment cette région de Patagonie, ainsi que d’une forte floraison de la « caña colihue » (un type de bambou). Les fleurs et graines une fois séchées se révèlent en effet hautement inflammables.

Mais si la nature a « aidé » à l’expansion dramatique du feu, le rôle de l’homme aussi. Les habitants de cette région ont dénoncé avec véhémence des secours extrêmement lents à intervenir. Sur ce type d’incendie, si les flammes ne sont pas circonscrites au départ, on s’expose évidemment à une catastrophe de grande ampleur. Or les témoignages indiquent que le gouvernement a attendu plusieurs jours avant d’envoyer des brigades de pompiers.

 

L’État est-il en mesure de prendre en charge ce type de feux ?

De fait, les moyens mis en œuvre aux niveaux provincial et national sont restés très limités au vu de l’importance de la propagation. Si le gouvernement dans un document de synthèse s’est enorgueilli des capacités d’actions mises en œuvre (252 pompiers, 17 « autobombas », 4 camions-citernes…), les habitants de la région ont très vite dénoncé des moyens sans commune mesure avec la taille de l’incendie, sans parler de la lenteur à agir.

Il faut lire les témoignages de Pablo et Daniel Roy Wegrzyn pour comprendre le sentiment d’abandon des populations locales, obligées de lutter avec leurs propres moyens en attendant désespérément les hydravions et les forces complémentaires… Nous traduisons ici un court paragraphe qui dit tout :

« Pouvoir et “politiquerie”, constamment imbriqués avec les actions les plus exécrables. Dans ce cas précis, imbriqué avec des incendies intentionnels, de futurs projets immobiliers, la destruction d’un patrimoine biologique incalculable et pratiquement irrécupérable […]. Absence d’État dans toutes ses formes et des habitants devant se protéger pratiquement seuls. Des politiques étatiques où la prévision semble un mot absent du dictionnaire, et où un sac de ciment vaut plus qu’un alerce de 2000 ans… »

Il faut aussi souligner que sur les 26 hydravions achetés récemment par l’État argentin, seuls 6 ont été utilisés pour lutter contre les feux du Chubut… Daniel Wegrzyn qui est aussi pilote a signalé en outre la faible efficacité du type d’hydravion acheté par l’État argentin. Alors on peut sourire quand on lit le communiqué de presse du gouverneur du Chubut qui se félicite des moyens mis en œuvre

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Crédit photo : Pablo Wegrzyn

 

En tout cas, un "bouc émissaire" a vite été trouvé : le responsable du Plan National de Gestion des Incendies, Jorge Barrionuevo, a été licencié pour incompétence.

 

La forêt primaire en net recul

Les incendies du Chubut rappellent la situation fragile des forêts primaires en Argentine. Souvent détruites au profit de l’agrobusiness, elles sont aussi à la merci des incendies. Les conséquences sont graves, non seulement en termes de patrimoine naturel, d’équilibre climatique, mais également pour tout l’écosystème dépendant de la forêt. Un plan de reforestation s’avère ainsi indispensable… mais reste à savoir si la volonté politique et les ressources vont suivre…

 

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Alerce del Chubut. Crédit photo : Blog Vamos de viaje

 

 

 

 

Commentaires

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Écrit par : HOURIA BOUDALI | 16/03/2015

Los incendios son intencionales.Los autores, gente envíada por el poder reinante en Argentina .El oficialismo, con todas sus redes quiere esas tierras a precio vil ,totalmente devaluados ,para hacer sus negocios con el exterior y con grupos de turismo .Rafepa.( El Hoyo, Chubut)-

Écrit par : RAFEPA | 29/03/2015

Les commentaires sont fermés.