Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/01/2015

L'après 11-janvier : pour plus d'intelligence

Avant que je ne reprenne le cours « habituel » des Chroniques de Buenos Aires, je publie une dernière note sur les attentats de la semaine dernière. Après l’immense émotion, les formidables manifestations en France (à Buenos Aires, nous étions quelque 2000 participants), il est temps maintenant de regarder la suite. La nouvelle page qui s’ouvre est à scruter de près...


Les politiques vont-ils comprendre que ce n’est pas le tout-sécurité la solution ? Non, nous ne voulons pas plus de lois restrictives, plus de militaires en armes à tous les coins de rue. Ce que « disent » les deux attentats de la semaine dernière, c’est l’essoufflement de notre modèle de société, l’abandon des banlieues, les pertes de valeurs, et l’intelligence mise à mal.

Et quand je parle ici d’intelligence, je ne parle évidemment pas de services de renseignement (même si eux aussi ont été mis à mal !) ; je n’évalue pas non plus l’intelligence des trois terroristes. Je parle de l’intelligence de notre société… C’est un très beau mot que l’intelligence et un très grand mal que de la perdre. Étymologiquement, intelligence signifie « choisir/ lire/cueillir » « entre ». Autrement dit, avoir la faculté de discerner et de comprendre.

Si les politiques pensent que le tout-sécurité est la clé, c’est précisément le plus terrible manque de discernement qui soit. Ce que la politique « doit » aux citoyens, ce sont les conditions du bien-vivre ensemble. Ce que les citoyens ont comme « devoir » les uns vis-à-vis des autres, c’est le respect, la tolérance, l’aide et l’écoute. Une société ne fonctionne pas autrement, non ?

De fait, je trouve étrange qu’en ces temps douloureux, on ne pense pas à scander trois petits mots… si forts et si constitutifs de la nation : liberté (celui-là oui, il était évidemment sur toutes les lèvres), égalité, fraternité. La devise française est peut-être trop lourde d’histoire et de symboles, mais ce qu’elle dit est essentiel. Sans ces trois mots à notre horizon, les tentatives de repli, la ségrégation, l’individualisme rampant ne cesseront de progresser.

Espérons que les manifestations de dimanche dernier soient justement interprétées et que l’élan de rassemblement trouve une traduction intelligente dans les mesures qui en découleront.

 

 

Pour finir, je laisse trois liens vers trois textes de personnalités très différentes, mais qui me semblent dire tous des choses intéressantes dans ce climat d’après-terreur :

Edgar Morin, Il n’y a pas de solution mais il y a une voie

JM Le Clézio, Lettre à ma fille

Luc Besson, Tribune

 

 

Les commentaires sont fermés.