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08/11/2013

Aristote Onassis : une fortune d’origine… argentine !

Il est né dans le petit village de Karatass (près d’Izmir), a construit un empire considérable en tant qu’armateur et a été l’amant et époux de deux femmes icônes du 20e siècle (Maria Callas et Jackie Kennedy)…

La « légende » » d’Aristote Onassis est bien connue, mais qui sait que le milliardaire a commencé l’édification de sa fortune sur les rives du Rio de la Plata ?

Ari Onassis bureau.jpg

 

C’est en effet à Buenos Aires, où il est arrivé à l’âge de 17 ans, que le célèbre armateur grec Ari Onassis a fait ses armes d’entrepreneur et réussi ses premiers coups d’éclat.


L’arrivée d’Onassis à Buenos Aires

Si Onassis prend le bateau vers l’Amérique du Sud un jour de 1923, c’est parce qu’un an auparavant la guerre gréco-turque a contraint sa famille à fuir ses terres d’origine.

À la fin de la 1ère guerre mondiale, les Alliés procèdent à la partition de l’Empire ottoman (qui luttait aux côtés de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie). La Grèce installe alors des forces armées sur la côte égéenne, où traditionnellement vivent de nombreux Grecs, dont la famille d’Onassis ; elle lance ensuite une série d’offensives pour renforcer ses positions autour de Smyrne.

 Mais c’est sans compter sur la résistance des nationalistes turcs menés par Mustapha Kemal. En septembre 1922, la contre-attaque turque se fait particulièrement virulente et s’achève avec l’Incendie de Smyrne, pendant lequel de nombreux pillages des propriétés et biens des communautés grecques et arméniennes ont lieu.

Onassis et sa famille parviennent finalement à gagner Athènes, mais le jeune Aristote en conflit larvé avec les siens décide rapidement de prendre la poudre d’escampette. Il gagne Naples et embarque sur le transatlantique Tomaso di Savoia : quelques semaines plus tard, le voilà à Buenos Aires.

Les débuts d’Onassis en Argentine

Aristote Onassis-1932.jpgIl est bien difficile de démêler le mythe de la réalité tant le milliardaire grec a aimé se constituer une biographie rocambolesque (son âge véritable reste indéterminé). La plupart des sources concordent toutefois sur une trajectoire, qui a mené progressivement Onassis du tabac aux bateaux, et de 250 $ comme unique fortune… à son premier million.

Onassis serait donc arrivé à Buenos Aires, pauvre immigré avec 250 $ en poche. Travaillant tout d’abord comme opérateur téléphonique, il se serait « formé » aux ruses de la bourse en lisant les journaux financiers et aurait ainsi commencé à faire quelques coups spéculatifs. Sur les bases de ces premières réussites, Onassis commence à fréquenter assidûment les bars et restaurants argentins. Voyant le goût prononcé des femmes pour les cigarettes – ah les années folles !-, il décide de lancer son propre business.

C’est en lien avec son père qu’« Ari » importe du tabac de Grèce, un tabac plus doux que le cubain et donc plus adapté aux goûts des femmes. Il crée sa propre marque et petit à petit engendre ses premiers bénéfices. La légende veut même qu’il ait côtoyé Carlos Gardel, à la peña « La Real » du quartier d’Abasto, où il allait vendre ses cigarettes… Petit à petit, il amasse fortune et courtise la chanteuse d’opéra Claudia Muzio, qui l’introduit dans la haute société porteña.

Des cigarettes aux navires de marchandises

Alors que son commerce prospère, Onassis constate que les taxes d’acheminement du tabac sont de plus en plus élevées. Il réussit alors – en grand négociateur ! – à faire exclure l’Argentine des taxes imposées par le gouvernement grec. En 1929, il est même nommé consul de Grèce en Argentine.

Voulant aller encore plus loin, il décide ensuite d’acquérir ses propres bateaux et investit rapidement dans 6 vieux bateaux à vapeur d’une compagnie canadienne… La fortune Onassis est alors lancée pour de bon.

Buenos Aires 1920.jpg
Buenos Aires 1920

Et aujourd’hui Onassis connaîtrait-il le même parcours ?

À n’en pas douter ! Car l’homme était un véritable entrepreneur. Et bien qu’aujourd’hui, la situation économique argentine soit des plus précaires, le pays reste toutefois un vrai Eldorado pour qui a une bonne idée et sait la mettre en œuvre… en sachant jouer des codes argentins.

Peu de complications administratives (tant que des importations ne sont pas en jeu ; sinon, pfff, cela devient difficile !), des facilités liées à la souplesse du marché du travail (souvent au noir…), des ressources financières incontestables (ces fameux dollars qui sortent d’on ne sait où), si, en Argentine, il est tout à fait possible de réussir ! … et ce, même si la Banque Mondiale estime que sur 189 pays étudiés, l’Argentine se place 123e des pays où l’on peut faire du business !

 

 

Sources : 

Onassis et Callas.jpgHow Aristoteles Onassis made his first million in Argentina

Portrait d’Onassis dans la revue argentine Vinicius

Biographie d’Onassis

Portrait d’Onassis sur un site consacré à l’histoire maritime

 

Doing business 2014 (Argentine)

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