11/08/2012
Le Subte va-t-il reprendre ?
C'est la question que se posent tous les Porteños depuis une semaine déjà. Les salariés du métro sont en effet grave depuis samedi dernier, et autant dire que cela se remarque "en ville". Car une mégalopole telle que Buenos Aires sans métro, c'est un peu comme une voiture à laquelle il manquerait une roue... ça n'avance pas !
En temps normal, 1 million de personnes voyagent chaque jour par le subte. Voilà donc 7 jours que pour se déplacer, ce million se reporte ou sur l'auto, ou sur les collectivos. Et les rues deviennent soudain cauchemardesques ! Le moindre déplacement s'effectue maintenant en 3 fois plus de temps que d'habitude.
Au coeur du conflit : les salaires des employés de Metrovia. L'entreprise jette la faute sur le gouvernement de Buenos Aires (Macri), qui le jette lui-même sur l'Etat, qui lui a transféré il y a peu la gestion du métro...
En attendant, ça insulte avec force dans les rues de Buenos Aires. Et quand le métro reviendra, l'ambiance risque d'être chaude encore quelques jours... Sur Facebook circule déjà un message populaire incitant à prendre le subte sans payer pendant une semaine.
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13/10/2011
Los colectivos de Buenos Aires
Le colectivo argentin, qui n’est rien autre que le bus, est à la fois une institution, un danger public et une raison de pester quasi-quotidienne. C’est en parcourant le quotidien Clarin, ennemi juré du gouvernement de CFK, que j’ai soudain réalisé que c’était aussi un enjeu politique de première importance !
Le 9 octobre dernier, Clarin faisait sa une sur les subventions record accordées aux entreprises de colectivos. Bizarre come « une » ? Para nada. Les bus jouent ici un rôle considérable.
Le « colectivo » fait partie intégrante du paysage argentin, et surtout porteño. 16 000 bus couvrent le réseau de la capitale argentine, alors que dans le même temps il n’existe que 6 lignes de métro au tracé quasi-identique, des rayons qui convergent vers le centre (cf. ci-dessous plan du subte)…sans presque aucune connexion entre eux. Compte tenu de la capacité extrêmement limitée du métro face à la taille de la métropole et de ses trajectoires qui ne rendent pas toujours service, le colectivo est un moyen de se déplacer essentiel.
Sur la métropole de Buenos Aires, au mois d’août 2011, sur les 206 millions de trajets effectués, 72% l’ont été en bus, 14% en métro, et 14% en train (source : Clarin, INDEC). On voit l’ampleur du phénomène.
Indispensable, donc, le colectivo. Mais alors… quel enfer ! Le chauffeur de bus argentin est bien souvent un sans foi ni loi, doublant de manière excentrique, roulant à vitesse excessive en pleine ville (mi-septembre, un chauffeur a franchi une barrière de signalisation en train de s’abaisser ; le bus est entré en collision avec un train provoquant la mort de 11 personnes et en blessant 200 autres), ne s’arrêtant pas toujours quand vous levez le bras (soit il regardait de l’autre côté, soit il n’a pas le temps, soit il n’a pas envie…).
De plus, le système de bus est tout simplement inaccessible aux novices. Pour un étranger arrivant à Buenos Aires, apprendre le fonctionnement des colectivos s’approche du chinois et je n’exagère en rien. Impossible de comprendre où sont les arrêts, pas d’indication sur le nom-même des arrêts, pas de plan indiquant le trajet des bus, des bus passant à fréquence aléatoire (il faut parfois attendre 30 voire 45 minutes que le bon passe…). D’où l’existence d’une bible des bus : la guia T. Cela dit, même avec la bible en poche, on ne comprend toujours pas à quel endroit précis doit se prendre le bus (où s’arrêter). La pratiques, messieurs dames, la pratique… Il n’y a que ça de vrai !
Pasan colectivos...
Revenons à Clarin qui s’est énervé le week-end dernier. Il faut savoir qu’à Buenos Aires, les bus, moyens de transports publics, appartiennent à des entreprises… privées. Pour maintenir à des tarifs accessibles le prix des trajets, le gouvernement subventionne donc lourdement le secteur. D’après les données du quotidien (qui rappelons-le est toujours en verve quand il s’agit de critiquer le gouvernement), les subventions mensuelles accordées aux entreprises de colectivos s’élèvent désormais à 1, 105 milliard de pesos / mois (ce qui sur la capitale, correspond à 54 375 pesos par bus en circulation).
C’est à ce prix-là que le trajet de bus sur la capitale conserve le prix moyen dérisoire de 20 centimes (1,20 pesos)!
Une étude de l’association pour les politiques publiques indique qu’entre 1997 et 2008, 46 166 personnes ont perdu la vie dans des accidents de la route en Argentine, dont 3 386 dans un choc contre un bus ou autre véhicule « lourd ». Sur l'année 2008, l'étude indique que 6% des victimes de la route sont décédées suite à un choc avec un bus.
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