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21/12/2011

Le "Industria argentina", modèle possible pour le "made in France" ?

Alors qu’en France, les candidats à la présidentielle se sont trouvé comme cheval de bataille, le "made in France", qui permettrait de relancer l’industrie locale, peut-être vont-ils prochainement se pencher sur les méthodes argentines, qui en matière de protectionnisme est loin d’être la première venue!

Ici le label "Industria argentina" est omniprésent, et généralement tout ce qui est "made in… elsewhere" est aussitôt beaucoup plus cher. De fait, les barrières à l’entrée sont en Argentine très importantes, avec un système de taxation qui aussitôt rend les produits étrangers très peu compétitifs ; de plus l’Argentine a mis en place des mesures visant à freiner les importations (en ralentissant considérablement l’autorisation des licences). En 2009, un rapport de l’UE classait d’ailleurs l’Argentine, comme le 2e pays le plus protectionniste du monde (derrière la Russie).

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Un état de fait, qui non seulement concernait l’UE mais également les voisins directs de l’Argentine, tels que le Brésil, dont l’Argentine surveille sans aucun doute l’expansion économique. Début décembre 2011, le vice-président uruguayen, Danilo Astori, critiquait d’ailleurs les politiques protectionnistes de l’Argentine et du Brésil.

Selon lui, le Mercosur, le marché économique sud-américain, traverserait l’un de ses pires moments. Une déclaration, qui ne manquera pas de faire grincer des dents, au moment où les pays d’Amérique latine viennent de lancer une nouvelle organisation, la CELAC, dont l’un des buts affichés est, aux côtés du Mercosur, de renforcer l’intégration commerciale en Amérique latine.

Suite à sa réélection en octobre dernier, Crisitina Fernandez de Kirchner a par ailleurs mis en place un Secrétariat du commerce extérieur, rattaché au ministère de l’Economie, et dirigé par Beatriz Paglieri. Cette nouvelle instance a aussi été présentée dans les médias comme un nouvel acteur visant à renforcer le protectionnisme argentin.

Parmi les entreprises ayant dû s’adapter aux mesures argentines, on peut citer Blackberry, qui s’est trouvé à obliger à produire sur le territoire argentin, pour parvenir à vendre ses téléphones à des prix compétitifs. Et en effet, rien de tel que de bonnes barrières à l’importation, pour forcer les entreprises étrangères à produire sur le territoire où elles veulent vendre !

Sans aucun doute, Cristina Kirchner se ferait un plaisir de conseiller le futur président français sur les mesures à mettre en œuvre pour développer le « made in France » !


Plus d’informations sur le protectionnisme argentin :
> L'Argentine importe des Porsche contre des exportations de vin
> Rapport 2009 de l'UE
> article de Pagina 12 "Se freno la invasion", en date du 22 décembre