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02/09/2014

La communauté arménienne en Argentine

Une affiche dans les rues de Palermo a attiré notre attention. On y voit une photo du président arménien, ainsi qu’un message de bienvenue à son attention, le tout signé par la communauté arménienne de Buenos Aires. Pas si fréquent tout de même qu’une communauté salue ainsi le passage d’un président sur le territoire argentin…  L’occasion de faire un coup de projecteur sur les Arméniens en Argentine.

Serzh Sarsgsyan en Argentina.JPG


Les Arméniens, une des plus grandes diasporas du monde

Si l’existence d’une diaspora arménienne remonte bien des siècles en arrière (dès le 14e s. des Arméniens fuient leur pays), le XXe siècle a toutefois représenté un vrai tournant, le génocide arménien de 1915-1922 se posant comme vrai déclencheur d’un immense mouvement de population. Aujourd’hui on estime la population mondiale arménienne à 11 millions… dont 8 millions vit en dehors d’Arménie !

Diaspora arménienne.png

 

De l’Arménie aux rives du Rio de la Plata

En Argentine, la communauté arménienne compte près de 130 000 membres, arrivés par vague successive entre 1910 (massacres de Cilice) et les années 90 (politique de porte ouverte du président Carlos Menem). Son empreinte est particulièrement visible dans le quartier de Palermo à Buenos Aires : Plaza Armenia et plus encore la rue Armenia sont le cœur de la vie arménienne dans la capitale argentile.

S’y concentrent une église (San Gregorio El Iluminador) , un centre culturel actif ainsi qu’un collège pour la communauté. A noter qu’en tout ce sont pas moins de 7 collèges arméniens qui existent à Buenos Aires. Un journal, le Diario  Armenio créé en 1931 et disponible en espagnol et en arménien, se consacre aussi entièrement à l’actualité arménienne… vue depuis l’Argentine.

 

Paysage d'Arménie.jpg
Paysage d'Arménie

 

 

Intégration et maintien de l’identité

Les Arméniens arrivés aux lendemains du Génocide se sont intégrés à leur nouveau pays et ont prospéré dans l’industrie de la chaussure, du textile et du tapis. De nombreux membres de la communauté arménienne se sont aussi distingués au fil des ans dans la politiques, les arts et le sport. L’un de ces membres les plus connus actuellement au niveau international est sans doute le tennisman David Nalbandian.

Parfaitement intégrés, les Arméniens n’oublient cependant jamais leurs  racines, ce qui explique sans nul doute les liens forts qui continuent d’exister entre cette diaspora déjà assez ancienne (si l’on excepte la dernière vague des années 90) et son pays d’origine.

La récente venue du président arménien à Buenos Aires

En juin dernier, Serzh Sargsyan, le président arménien s’est rendu en Argentine. Plusieurs motifs à cette visite présidentielle :

  • Saluer la communauté locale : Sargsyan a été reçu par le maire de Buenos Aires, Mauricio Macri, qui lui a remis les clés de la ville. A cette occasion, les deux hommes ont rappelé les liens forts tissés entre les deux nations par l’existence de la diaspora arménienne à Buenos Aires.


  • Poser la première pierre du musée du génocide arménien (l’Argentine fait partie de la trentaine de pays qui a déjà reconnu le génocide).

 

Lors d’une interview accordée au journal Pagina 12, Serzh Sargsyan a également fait le point sur les accords qui lient le pays à la fois à la Russie et à l’Union Européenne. L’Arménie a en effet signé des accords à la fois l’Union douanière proposée par la Russie et dans le cadre du Partenariat oriental avec l’Union Européenne.

Le sujet a tendance à fâcher les Européens (même si à l’heure actuelle, ce ne sont sans doute pas les accords commerciaux de l’Arménie qui posent le plus problème à l’UE !), mais le président arménien a rappelé que la Russie était un partenaire obligé de son pays : « Un tiers de nos exportations vont à la Russie, un autre tiers  à l’UE, et le reste à d’autres pays. Si nous regardons las structure des ces exportations, nous réalisons que nous vendons à la Russie des produits agricoles et manufacturés. Ces produits sont compétitifs en Russie, mais ne le sont pas sur les marchés de l’UE. Aujourd’hui nous avons des relations tendues dans la région. Je suis sûr que l’union douanière et l’UE vont se mettre d’accord [NdA : au vu de la situation en Ukraine, quelques doutes peuvent surgir]. La 2e partie du problème vient du fait que l’Arménie ne dispose pas de ressources pour le combustible ; nous importons du gaz de Russie et d’Iran. Or, pour les pays membres de l’Union douanière, la Russie propos une réduction de 30% pour l’achat de gaz ».

C’est ce qu’on appelle du réalisme politique.

 

Autre motif vraisemblable de la venue de Serzh Sagsyan : rendre visite à Eduardo Eurnekian. Ce richissime industriel argentin d’origine arménienne, contribue en effet de manière plus que significative au développement économique arménien (sans oublier ses propres intérêts peut-on supposer).

Eduardo Eurnekian : 2e homme le plus riche d’Argentine

L’homme a un parcours intéressant : dans les années 80, il achète le journal El Cronista qui deviendra la base d’un empire médiatique/ audiovisuel tentaculaire. Dans la même décennie, il achète le fournisseur de TV par câble, Cablevision, qu’il revend à prix d’or dans les années 90 ; Eurnekian est alors l’un des proches du président Menem.

Ce lien lui permet de développer de très nombreux autres business, la plupart hébergée dans la holding baptisée Corporacion America. Ce consortium gère 76 aéroports dans le monde (dont tous les aéroports argentins), est investi dans l’agriculture avec l’exploitation de 100 000 ha. de terrains en Argentine, travaille dans l’exploration et la production d’hydrocarbures ; gère et construit de nombreuses routes en Argentine… Tentaculaire…

En 2012, Eurnekian a reçu Oslo le prix « Business  for peace » pour les « solutions et la valeur générées par son action dans la société ».

Eurnekian et l’Arménie

 

Eurnekian con Sargsyan.jpg
Eduardo Eurnekian avec Serzh Sarsgsyan

 

Fidèle à ses origines, Eurnekian a commencé à investir en Arménie dans les années 2000. Dès 2001, il obtient la concession pour 30 ans de l’aéroport international Zvartnots (à Erevan). Il investit également massivement dans l’agrobusiness.

Comme le rappelle le président Sarsgyan dans l’entretien à Pagina 12, en tout, ce ne sont pas moins de 400 millions de dollars qui ont été injectés par Eurnekian dans l’économie arménienne. De quoi effectivement créer de forts liens entre Buenos Aires et Erevan.

Commentaires

je suis à la recherche d'une partie de ma famille;si vous connaissez des

MESROPIAN !!!! Je serais contente de prendre contact.

Écrit par : MESROPIAN | 15/03/2015

Bonjour,
Je ne connais malheureusement de Mesropian à Buenos Aires, mais une recherche rapide sur Google permet déjà d'en trouver qqs-uns. J'ai par ex. identifié sur Facebook: Santiago Mesropian et Hripsimé Mersopian (tous 2 à Buenos Aires). Peut-être pouvez-vous les contacter par le biais de ce réseau ? Bonne chance! Isabelle

Écrit par : isa | 15/03/2015

Les commentaires sont fermés.