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08/01/2012

Les Malouines/ Falklands : d’une guerre à une autre ?

30 ans après la guerre des Malouines, les tensions restent vives entre la Grande-Bretagne et l’Argentine, qui continue de revendiquer la souveraineté sur ces îles situées à 480 km de ses côtes. Les derniers mois ont été émaillés de nombreux incidents et Cristina Fernandez de Kirchner ne semble pas prête à abdiquer. La possibilité d’un nouveau conflit armé est-elle tout à fait exceptée ?

Les Malouines ont une histoire singulière. Découvertes en 1592 par John Davis, elles ont porté presque autant de noms que le nombre de navigateurs qui passèrent au large ou y posèrent le pied ! En 1690, le capitaine Anglais John Strong les baptise Falklands, nom qu’elles conservent aujourd’hui pour les Britanniques. Toutefois, c’est le nom que lui donna en 1764 Louis-Antoine de Bougainville , en référence à Saint-Malo (port d’attache de l’expédition), qui s’imposa dans le monde hispanophone sous la forme « Malvinas ».

carte - malouines.gifAprès une histoire tumultueuse –les Malouines sont tour à tour françaises, espagnoles, anglaises, puis argentines- le 3 janvier 1833, la souveraineté britannique est déclarée sur ces îles sans résistance argentine (le capitaine José Maria Pinedo alors en poste, ne s’estimant pas disposer des ressources nécessaires pour lutter contre l’armée britannique).

Depuis lors, la question des « Malvinas » a occupé l’espace public argentin jusqu’au « point culminant » de 1982, lorsque les militaires au pouvoir à Buenos Aires décidèrent de prendre d’assaut les Malouines. La guerre  ne dura que quelques semaines ; elle fit 635 victimes du côté argentin, 255 du côté anglais, et se solda par une victoire britannique.

30 ans après, les slogans pro-Malouines fleurissent sur les murs, les « Malvinas argentinas » sont un nom de rue répandu, et les « vétérans de la guerre » non-reconnus continuent de réclamer des indemnités à travers une occupation très visible de la Plaza de Mayo.

Au plan diplomatique, les derniers mois de 2011 ont été tendus entre l’Argentine et le Royaume-Uni.
Courant novembre, la nouvelle annoncée de l’arrivée du prince William sur le sol des Falklands (en février-mars 2012) a constitué un premier incident de taille,  la présidente argentine, considérant que la venue du futur roi n’était rien d’autre qu’une provocation.
malvinas_argentinas (Daniel Marie).jpg
Puis en décembre, lors du sommet de la CELAC, CFK a reformulé ses revendications sur les Malouines, soutenues en cela par la plupart des dirigeants latino-américains. Quelques jours plus tard, le 20 décembre, les pays membres du Mercosur ont annoncé qu’ils refuseraient désormais l’entrée de leur port à tout bateau battant pavillon des Falklands.

                                                                            source photo : Daniel Marie

Enfin, le Ministères des Affaires Etrangères argentin, Hector Timmerman, écrivait le 3 janvier dans une tribune de Pagina 12 que "la question des Malouines est un  cas particulier d’usurpation de la souveraineté, qui mutile l’intégrité territoriale de l’Argentine". Comme CFK, lors du sommet de la CELAC, il présentait les Malouines comme l’un des derniers relents de la colonisation. De fait, les Malouines font partie des 16 territoires non-autonomes qu’étudie annuellement le Comité des 24 des Nations-Unies (dédié à la décolonisation).

Dans cette même tribune, Hector Timmermann faisait une allusion rapide à la question pétrolière et s’attardait sur l’usage militaire fait des Iles Malouines, les Britanniques y pratiquant des tirs de missile d’après ses dires.

Il faut savoir que l’un des enjeux principaux qui réside aujourd’hui autour des Malouines est lié aux gisements pétroliers situés dans ses eaux territoriales. Ainsi les revendications argentines ne sont-elles pas seulement une forme de déclaration d’amour pour ces quelques km2 carrés de terres battues par les vents.

falkland islands.jpgDe son côté, le Royaume-Uni a toujours mis en avant au cours des discussions concernant les Malouines/ Falklands la volonté des habitants de rester sous le drapeau britannique.

En 2013, l’"occupation" britannique des Malouines atteindra son 180e anniversaire. Ce chiffre tout rond, et sinistre pour l’Argentine, pourrait-il être l’occasion d’une percée belliqueuse ?

Car il n’aura évidemment pas échappé au gouvernement de Cristina Kirchner que le gouvernement Cameron a effectué des coupes budgétaires sévères en matière de défense*, ce qui pourrait constituer une véritable tentation d'attaque...

*Le 30 décembre 2011, le Royaume-Uni a rendu public des documents jusque-là classés confidentiels, qui montrent que des mises en garde contre une possible invasion argentine avaient été adressées à Margaret Thatcher, dans un contexte de diminution budgétaire pour la défense navale britannique (source : Buenos Aires Herald 31 décembre 2011)



Sources d'info sur les Malouines/ Falklands

> Lire la page en espagnol de Wikipedia sur les Malouines (très clairement orientées pro-britanniques : "Luego de la guerra, los isleños obtuvieron la plena ciudadanía británica, su estilo de vida fue mejorando por las inversiones que hizo Gran Bretaña y la liberalización de las medidas económicas que habían estado paralizadas para evitar conflictos con la Argentina. En la Argentina el resultado de la guerra tuvo entre sus efectos evitar definitivamente una eventual guerra con Chile y desencadenó el fin de la dictadura militar y el regreso a la democracia."

> Film de Peter Kominsky (1987), « La guerre des Malouines » disponible en 4 parties sur dailymotion :
(très intéressant documentaire avec des images d’époque et de nombreux témoignages de personnes ayant pris part à la guerre)

> La guerre des Malouines sur le Forum « Au militaire »

> Pour une vision des Malouines / Falklands par ceux qui y vivent (le site n’est plus mis à jour, mais donne de nombreuses infos sur l’histoire des îles)

>  Site argentin sur les « Malvinas argentinas »

> Autre site argentin : Malvinense  (bien à mis à jour)

> Fondation des Vétérans des Malouines