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8N, les Argentins dans la rue

Si le nombre n’était pas au rendez-vous – on parlait d’un million, le chiffre n’a sûrement pas été atteint -, ils ont quand même fait du bruit. Casseroles, sifflets, vuvuzelas, cris et chants étaient de la partie ce soir sur la 9 de Julio. Les différents mouvements anti-Kirchner s’étaient donné rendez-vous en ce 8 novembre à l’Obélisque, lieu stratégique et emblématique de Buenos Aires.

 

8n,anti-k,corruption,clientélisme,réélection,constitution,kirchner,manifestationsDans le métro qui conduit vers le « centro », on pouvait déjà repérer les manifestants qui avaient en grande partie respecté un code vestimentaire simple : tous en blanc. Le blanc, image de la pureté, de la vérité et de la paix… Autant de termes qui allaient être sous-jacents dans cette manifestation monstre. Un peu avant 20 h, les environs de l’Obélisque étaient déjà bondés : l’avenue Corrientes, l’avenue Rivadavia et la 9 de Julio coupées à la circulation.

Dans cette foule compacte brandissant des drapeaux argentins, on pouvait voir des gens de tous âges et de toutes classes sociales. Le « pourquoi » de leur présence est resté lui très diffus ; très peu de slogans scandés, si ce n’est : « Argentina, Argentina ! », pas de discours… Le mouvement est avant tout citoyen. Sur les pancartes croisées ici et là, on lit 100 messages variés : contre la corruption, contre l’inflation, contre l’insécurité, contre le clientélisme, contre la vénézuélisation du pays, contre une 2e réélection et le changement de la constitution, pour l’indépendance de la justice, pour le retour des investisseurs étrangers, pour une meilleure répartition des richesses…

Il règne une ambiance très bon enfant, les gens s’amusent et rient, tandis qu’ils marchent en direction de la Casa Rosada ; des centaines de porteños tiennent à bout de bras un drapeau géant qui glisse peu à peu jusqu’à la Plaza de Mayo. Certains ont comme seule pancarte « aca estoy » (je suis là).

Si la manifestation n’a sans doute pas eu l’ampleur attendue, elle a montré une nouvelle fois que le gouvernement Kirchner est très loin de faire l’unanimité. Ce mouvement citoyen prouve que la démocratie argentine est bien vivace ; néanmoins, il ne constitue en rien une opposition solide et structurée, du fait de la multitude de revendications présentes lors de ce rassemblement.

 

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Photos : Isabelle Laumonier

 

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09/11/2012 | Lien permanent

#8N, Argentina contra K : une menace sérieuse pour le gouvernement ?

Le 13 septembre, un cacerolazo massif de 200 000 personnes avait déjà envahi les rues de Buenos Aires, mais ce serait sans comparaison avec ce qui attend la capitale argentine le 8 novembre.

 

8N convocation.jpg

Je casserole, tu casseroles… nous casserolassons

Les cacerolazos, manifestations de rues menées au son des casseroles, sont une forme de protestation typiquement latino-américaine. Les premiers auraient eu lieu au Chili contre le gouvernement Allende, entre 1971 et 1973.

En Argentine, l’un des premiers cacerolazos mobilisateurs eut lieu pendant l’ère Menem. Les batteurs de marmites ont ensuite repris du service – et avec force – après l’effondrement de 2001.

Depuis le début de l’année 2012, si les chants éraillés des casseroles retentissent à nouveau à Buenos Aires, c’est que de nombreux citoyens argentins protestent contre les mesures économiques limitant l’accès au dollar, contre l’insécurité et la corruption.

 


#8N, de quoi s’agit-il ?

Le « mouvement » 8N qui annonce un cacerolazo géant pour le 8 novembre n’est que la continuation des cacerolazos épars qui se sont tenus depuis le printemps. Désormais plus structurés, les citoyens anti-K étendent leurs rassemblements.

Pour le 8 novembre, une manifestation monstre d’un million de personnes est attendue à l’Obélisque,

mais le reste de l’Argentine et du monde est également concerné puisque des rassemblements sont prévus un peu partout en province, ainsi que devant les ambassades argentines de très nombreux pays. Le site Argentina contra K en fait la liste.

Le #8N est symbolique de l’action citoyenne actuelle. Cybermilitante, essentiellement organisée via les réseaux sociaux, à travers Twitter #8Net plusieurs pages Facebook anti-k (El anti K ; Yo no vote a la Kretina y Usted, http://www.facebook.com/YONOLAVOTE ), elle se caractérise également par un message un peu confus, fonde sur un ras-le-bol généralisé. Sont mis en avant les freins aux libertés individuelles, les mensonges du gouvernement (notamment sur l’inflation) la corruption étendue, les compromissions entre pouvoir exécutif et judiciaire, …

Caserolazo 8N.jpg

Qui sont-ils les anti-K ?

On les présente le plus souvent comme des citoyens énervés, et pas forcement engagés politiquement, même si certains ne cachent pas leurs affinités avec Mauricio Macri, le gouverneur de Buenos Aires. La Nacion en a dressé un portrait dans son édition du 14 octobre.

Qu’il y ait des groupes manœuvrés par des partis politiques semble toutefois très vraisemblable.

 

Et qu’en penser ?

Difficile de se faire une idée objective. Quand les anti-K parlent d’une dictature kirchnériste, on est quand même loin de la réalité. La possibilité même d’organiser ses manifestations n’est-elle pas la preuve que la démocratie reste vivace en Argentine ? Et quand le bilan kirchnériste est considéré comme un désastre complet, il y a sans aucun doute erreur.

D’ailleurs si les anti-K font beaucoup parler d’eux ces derniers temps il ne faut pas oublier que les pro-Kirchner restent la majorité, même si les opinions positives ont tendance a s’effriter depuis le début de l’année.


Une chose est sûre, le climat argentin est tendu en cette fin 2012. Reste a voir ce qui se passera réellement le 8 novembre et quelle sera la réaction du gouvernement.

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20/10/2012 | Lien permanent

Esprit de Noël, es-tu là ?

Chaude ambiance en Argentine à l’approche des fêtes, et ce n’est pas seulement le mercure qui atteint des records… (50° au soleil ce 24 décembre, oui-oui  50° !).

vandalisme bariloche.jpgUne vague de mises à sac dans des supermarchés a commencé ce jeudi à Bariloche, lieu de villégiature très apprécié en Patagonie. Depuis, elle s’est répandue dans la province de Santa Fe et de Buenos Aires, pour la plus grande joie des canaux de télévision « sensationnalistes » qui ne cessent de montrer en boucle des images de cohues cagoulées et armées de pierres s’enfuyant avec des téléviseurs LCD, des ordinateurs et autres appareils électroménagers de première nécessité…

Il faut bien le dire, ces images ont un côté inquiétant ; rapidement des voix ont fait la comparaison entre cet épisode de violence et les mises à sac de 2001, où la population frappée de plein fouet par l’effondrement argentin allait se ravitailler en nourriture dans les supermarchés.

Mais c’est là précisément la différence, si en 2001 c’est de la nourriture qu’on allait s’accaparer, en cette veille de Noël, c’est avant tout de l’électroménager. Voilà qui fleure bon les cadeaux sous le sapin…

Pour de nombreux commentateurs, cette flambée de violence (dont le bilan humain est de 2 morts) vise uniquement à déstabiliser le gouvernement Kirchner ; elle serait l’œuvre de groupes organisés et manipulés à des fins politiques.

Après le 8N, la bataille pas encore gagnée contre Clarin (le 7D n’a pas eu lieu !) et la marche syndicale du 19 décembre, il est en tout cas certain que le gouvernement de CFK traverse des heures difficiles.

Toutefois, ces images dont nous bombardent les journaux télévisés montrent une atmosphère très éloignée de la réalité. Il fallait se promener ce WE dans les rues de Buenos Aires pour voir que les Porteños ne rêvaient que d’une chose, profiter du soleil et des vacances de Noël…

L’esprit de Noël façon hémisphère Sud malgré tout semble bien là.

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Photo en haut : Saqueo en Bariloche (La Nacion)

Photo du bas : Recoleta 23 décembre 2012 (Isabelle Laumonier)

 

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24/12/2012 | Lien permanent

18A, réforme de la justice et scandale « dinero K »

 

Nouveau cacerolazo géant prévu ce soir sur la place de Mai, en réponse à la réforme de la justice préparée par le gouvernement Kirchner… Le reportage de Lanata (« La ruta del dinero K », diffusé dimanche dernier sur un scandale financier lié à des proches de CFK, a jeté un peu plus d’huile sur le feu.

justicia.jpgContrairement aux manifestions massives du 8N, la marche prévue ce soir se réunira non seulement à l’appel de membres de la société civile, mais également à l’appel des principaux partis et syndicats d’opposition. Mauricio Macri, Elisa Carrio, Hugo Moyano ont demandé à tous leurs partisans de se mobiliser ce soir.

Principal sujet de contestation : la réforme de la justice. Le gouvernement Kirchner présente la réforme comme une lutte contre la corruption et le népotisme… et de fait, le système judiciaire argentin est loin d’être un exemple de transparence, de décisions impartiales, en un mot un exemple de justice. Une réforme est donc nécessaire.

Mais pour les opposants, le projet du gouvernement est une atteinte à la séparation des pouvoirs. Il ne viserait qu’à favoriser les kirchnéristes au sein de la magistrature. En effet, le point le plus contesté est l’élection par le vote populaire des membres du Conseil de la magistrature. 

Hasard de calendrier ou coïncidence heureuse pour les opposants, le très célèbre journaliste d’investigation Jorge Lanata a rendu publique ce Jorge Lanata Periodismo para todos.jpgdimanche une enquête sur un personnage très proche des Kirchner, Lazaro Baez, qui aurait fait sortir du pays via la société financière La Rosadita, plusieurs millions de dollars. A une époque où l’AFIP renforce de manière extrême ses contrôles, voilà qui bien sûr n’a pas manqué de scandaliser tous les critiques du gouvernement, et au-delà, les partisans K soucieux de transparence politique.

Les citoyens mécontents en Argentine ne cessent plus de se faire entendre… Il faut dire que la plupart des voyants économiques du pays sont au rouge : les devises connaissent une flambée sans pareil au marché noir, les libertés semblent de plus en plus atteintes (+20% sur tous les billets d’avion pour partir à l’étranger), les investissements étrangers sont en recul constant...

Mais le gouvernement essaie de maintenir le cap (et d’éviter la dévaluation), avant les prochaines élections d’octobre pour les gouverneurs de province.

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19/04/2013 | Lien permanent

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