Lire "La disparue de San Juan", de Philippe Broussard
31/03/2016
Une fois n’est pas coutume, voici une recommandation de lecture. Dans le contexte de commémoration des 40 ans de la dictature, nous vous invitons à lire l’ouvrage de Philippe Broussard, consacrée à la jeune franco-argentine, Marie-Anne Erize, disparue en 1976.
A travers ce destin fort et singulier, on découvre comment les années de terreur se mirent en place en Argentine. Marie-Anne Erize, née en Argentine de parents français, suivit une trajectoire hors du commun. Née dans la pampa, élevée à Missiones au sein d’une famille catholique, elle s’implique dès l’arrivée de sa famille à Buenos Aires dans la villa de Bajo Belgrano. Très sensible au sort des plus démunis, elle intègre à partir de 1970 les Montoneros et sera présente lors du massacre d’Ezeiza, le jour du retour d’exil de Peron.
Mais parallèlement, Marie-Anne Erize mènera aussi une carrière de top-model qui l’amènera à fréquenter toute la jet-set porteña, et à faire la couverture de nombreux magazines ; elle fréquentera également les musiciens Georges Moustaki, Paco de Lucia y Joan Manuel Serrat.
Finalement, elle décide de laisser tomber les feux de la rampe pour se consacrer à son engagement politico-social. En 1976, lorsque les militaires prennent le pouvoir, elle est la compagne d’un Montonero, avec qui elle fuit à Mendoza. En octobre de cette même année, elle est séquestrée à San Juan et ne sera plus jamais revue vivante.
L’enquête de Philippe Broussard, émaillée de sa correspondance avec la mère de la disparue, est passionnante. C’est la « petite histoire » avec tous ses détails intimes et personnels, qui vient donner vie à la grande Histoire.
[Jorge Antonio Olivera a été déclaré coupable de l'enlèvement de Marie-Anne Erize en 2013, et condamné à la prison à perpétuité. 3 semaines après le verdict, il réussit à s'échapper. A ce jour, il n'a toujours pas été retrouvé...]
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